mardi 25 janvier 2011

Aides: l'association épinglée sur sa gestion

«Le Parisien» publie une étude qui attaque la gestion de l'association ... caritative

Des dirigeants largement avantagés et des dons mal réinvestis.

Les conclusions de l’étude confidentielle du cabinet Sécafi révélée ce jeudi par Le Parisien ont fait l’effet d’une bombe à Aides, dont les responsables n’ont pas tardé à réagir. Dans un communiqué publié ce mardi en fin de matinée, ils se disent « choqués et abasourdis », évoquant un « simulacre de scoop ». Cette « publication (...) est un coup très dur porté à tous nos militants et à la lutte contre le sida toute entière ».

Selon l’article du Parisien, la gestion économique de l’association laisserait à désirer. Ainsi, seuls 60,3% des 22,2 millions d’euros perçus en 2009 ont servi à financer des missions locales, comme des actions de prévention, de soutien ou encore de distribution de préservatifs. Un chiffre lié au « coût de fonctionnement » de l’association, présente dans 70 villes en France, selon Christian Andréo, directeur des actions nationales à AIDES.

Les avantages des dirigeants déjà connus


L’étude publiée s’interroge aussi sur les raisons qui ont amené à octroyer un logement de fonction jusqu’en 2010 à Christian Saout qui fut président d’Aides de 1999 à... 2007. Ce dernier, désormais président d’honneur, serait encore payé 110.000 euros par an, remboursés par le Conseil d’Etat. « C’est le montage qui a été validé par la direction générale de la Santé, au titre de sa mise à disposition », explique Christian Andréo. Quant au logement de fonction, « cela nous a permis d’économiser des dizaines de milliers d’euros en nuits d’hôtel », se défend-il.

Le Parisien assure également que le salaire du directeur général Vincent Pelletier a bondi de 17% entre 2007 et 2009 pour atteindre 9.500 euros par mois. Enfin, si sa paye n’augmente pas, il toucherait une prime.
En réponse à Pierre Bergé qui accuse le Téléthon (qui finance 70 % des recherches sur les maladies rares) de "parasiter la générosité des Français", il répondait: " Ce n'est pas vrai que le Téléthon phagocyte les dons des Français." Les "bénévoles" de l'association les dilapident.

«Le mal est fait»
Selon l’étude, tout cela n’arrangerait pas les affaires internes de l’association, déjà mises à mal avec la démission de la secrétaire du comité central d’entreprise en 2010. « On ne va pas le nier », avoue Christian Andréo. « Des dissensions, il y en a mais comme dans tout le secteur associatif en ce moment. Nous ne sommes pas une exception à la règle ». Le cabinet Sécafi évoque aussi un « éventuel malaise au travail ». « Nous avons mis en ligne un rapport d’un cabinet externe sur les conditions de travail à Aides, répond le directeur des actions nationales. On obtient près de 80% de satisfaction

Pour Aides, « le mal est fait ». Ses responsables regrettent que la rédaction ne les ait contactés que lundi après-midi soit la veille de la publication. L’association se dit ainsi « profondément indignée, meurtrie par ces allégations détournées, mensongères, et étudie à présent toutes les voies possibles, y compris légales, pour contester point par point les éléments de cette prétendue enquête ».

Quant aux contribuables ?...

AIDES est une association
Christian Saout explique: " Etant magistrat administratif, je suis rémunéré par le Conseil d’Etat qui m’a mis à disposition d’AIDES ces dernières années. Mon salaire est payé par l’association et lui est remboursé par une subvention publique versée par l’Etat. Donc, ce ne sont pas les donateurs qui financent mon salaire ". Les contribuables seraient-ils néanmoins les donateurs obligés ?

Mais c'est aussi une ONG...
Or, une ONG est indépendante de l'Etat...
Pourquoi alors AIDES lui verse-t-elle une rémunération alors que Christian Saout n’en est plus que président d’honneur ?
« Je suis aussi administrateur d’AIDES, et je la représente dans plein d’organismes différents et cela me prend deux 35 heures par semaine. » Tous les cumulards ne sont pas des politiciens: les bénévoles sont tellement solidaires et désintéressés que certains sont parfois plusieurs fois 'bénévoles'. Ce sont les plus vertueux... Respect !


Cela étant, le bât blesse:
1/ ce montage atypique « n’a été accepté que récemment par le ministère de l’Intérieur », concède-t-il,
2/ et « le Conseil d’Etat ne souhaite plus continuer sa mise en disponibilité ».

En clair ? « A partir du mois de septembre, je vais reprendre mes activités de magistrat. » Pendant dix ans, pourtant, les « différents ministres de la Santé ont estimé que mes missions justifiaient ce régime de mise en disponibilité ».

Et, en plus clair encore, la disponibilité est la situation de l'agent de l'Etat qui se trouve placé temporairement, hors de son administration ou service d'origine et qui cesse de bénéficier, durant cette période, de sa rémunération et de ses droits à l'avancement et à la retraite. La durée de la disponibilité est fixée à 1 an maximum, renouvelable 2 fois.
(Ne pas confondre avec le "détachement" dont peuvent bénéficier les responsables ...syndicaux - cf. lien)

Les responsables d'AIDES étaient bien couverts.

L'ONG ambitionne aussi de pallier l'insuffisance de l'intervention des pouvoirs publics, singulièrement dans les cas scabreux.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):