samedi 27 novembre 2010

Primaires du PS: poker menteur vertueux et mortel

Tous plus vierges les uns que les autres !
Les règles socialistes sont faites pour être transgressées

Ce pauvre Nono Montebourg a travaillé à réglementer ce qui est présenté comme une innovation française. Or, cette trouvaille socialiste qui ne devait être qu'un gadget, n'est en fait qu'un canular, car les primaires à la française ne sont qu'un plagiat de l'étranger et une nouvelle tricherie hexagonale.

On nous dit aussi que les primaires sont un processus inédit en France, mais elles ont déjà eu lieu en 2006 ! La différence, c'est qu'elles seront ouvertes à tous les sympathisants de gauche (et non plus aux seuls électeurs socialistes) à l'automne 2011.

C'est dans un contexte trouble et fétide que, le mardi 23 novembre, Martine Aubry a dirigé le premier comité national d'organisation des primaires (CMOP) du PS, quelques jours après la remise du rapport sur le sujet par Arnaud Montebourg et Olivier Ferrand, président du «think tank» Terra Nova. Plusieurs questions restaient pourtant en suspens: quel calendrier? Quels candidats? Quels électeurs?

Une vraie-fausse innovation

Les primaires seront ouvertes aux sympathisants de gauche, sur le modèle des primaires à l’américaine.
Trois conditions pour y participer:
- appartenir à la liste électorale,
Pour se présenter, tous les candidats doivent recueillir les parrainages de 5% des parlementaires socialistes (17 parrainages) ou 5% des membres titulaires du Conseil national (16 parrainages), issus d'au moins dix départements et quatre régions, ou de 5% des maires socialistes des villes de plus de 10.000 habitants (16 parrainages);
- s'engager par une déclaration à «soutenir les valeurs de la gauche»;
- cotiser un euro minimum.
Objectif: rassembler le maximum de participants. «200.000 à 400.000 citoyens» pourraient grossir les rangs des adhérents, selon Arnaud Montebourg et Olivier Ferrand. Au total, le député de Saône-et-Loire table sur quatre millions de votants, ce qui donnerait, comme aux Etats-Unis, un fort élan populaire, une dynamique au candidat choisi. 4 millions d'euros seraient ainsi prélevés sur la gauche caviare, comme sur les plus démunis, aussi inégalitaire l'opération soit-elle.

Les candidats putatifs ou déclarés
Outre Arnaud Montebourg, seul Manuel Valls, le maire d’Evry s’est officiellement déclaré candidat.
Parmi les candidats potentiels figurent François Hollande, Jean-Louis Bianco, Pierre Moscovici, Benoît Hamon, Martine Aubry, Ségolène Royal et Dominique Strauss-Kahn. Si les six premiers ont tous évoqué à demi-mot leur possible candidature, le patron du FMI est soumis à un devoir de réserve concernant les affaires politiques françaises et ne pipe mot sur son éventuel destin national. Il a encore affirmé au journal allemand Stern qu'il irait au bout de son mandat «en 2012».
Sans oublier un prétendant appartenant à la société civile, Le Cornec, et dont les élus, comme l'agence Reuters, ne veulent guère entendre parler: lien PaSiDupes
Lien PaSiDupes

Le calendrier de la supercherie

Il fait l'objet d'un âpre débat au sein du Parti socialiste.
Il doit être définitivement fixé début 2011, avec des élections prévues normalement à l’automne prochain. La campagne officielle serait lancéeà La Rochelle (fin août), en terres partisanes, après un dépôt des candidatures en juin. Rien n’est encore vraiment arrêté; les avis divergent en effet radicalement.

  • Certains veulent écarter Dominique Strauss-Kahn
    Ainsi, Manuel Valls, Jean-Marc Ayrault, François Hollande ou Désirdavenir Royal, s'efforcent-ils accélérer le mouvement, souhaitant que le nom du candidat soit connu avant l’université d’été. «Maintenant, il n'y a pas de temps à perdre », avait estimé l’ex-premier secrétaire du PS sur France 2. Or, ils ont renvoyé ça en octobre 2011, mais « ce n'est pas parce qu'on a un calendrier qui est déjà très long pour le choix du candidat qu'il ne faut pas aller plus vite, et sur nos priorités et sur les alliances», a ajouté Hollande.
  • D’autres l'attendent et préfèrent se hâter lentement
    Parmi eux ceux qui ne redoutent pas l'arrivée de DSK, on trouve Martine Aubry et les strauss-kahniens.
    Pour Laurent Fabius, avancer les primaires signifierait que DSK, tenu par son mandat au FMI, ne pourrait «pas être candidat». Est-ce «le sens des déclarations de mes petits camarades ?», s’était interrogé l’ex-Premier ministre sur Canal Plus.
    Quant à Arnaud Montebourg, avant de remettre «les clés» des primaires.il avait fait savoir qu’il n'était pas contre une «accélération» du calendrier. Depuis, le député s’est déclaré candidat le samedi 20 novembre.
    Pourquoi Martine Aubry freine-t-elle donc des pieds ?
    Lien PaSiDupes: Aubry est prête à s'entendre avec DSK pour un sursis de 3 mois supplémentaires

    Révélation d'un pacte secret

    Une pagaille noire rose
    La patronne du PS, Martine Aubry, a avoué l'existence d'un accort secret au sommet entre Dominique Strauss-Kahn, Sa Cynique Majesté Royal ou d'elle-même visant à désigner entre soi celui ou celle qui serait le/la mieux placé(e) pour être candidat(e) en 2012.
    Révélée à l'automne, cette alliance secrète remonte à juin 2010.
    Lien PaSiDupes: Bartolone évoque le 'pacte de Marrakech
    Dès avril, Aubry marchait déjà à reculons: lien PaSiDupes

    Sur France 2, le secrétaire général du PS et auteur de l'escroquerie, vient de confirmer le pacte entre les membres de l'aristocratie socialiste candidats à la candidature, ravivant ainsi les tensions au sein du parti. Une telle alliance anti-démocratique remet en cause l’idée même de primaires, puisqu'en vertu de ce pacte, le candidat qui a le plus de chances de l’emporter en 2012 verrait alors les deux autres prétendants se retirer des primaires.
    D'ailleurs, Razzye Hammadi, le secrétaire national du Parti socialiste aux services publics, a encore envenimé le débat. Favorable à une candidature unique sans élection, il clame que seule Martine Aubry possède la légitimité permettant de se porter candidate à la présidentielle. Il s'oppose ainsi à l'organisation de primaires. «De mon point de vue, il n'y a pas de pacte. Il ne doit pas y en avoir», a-t-il estimé.

    Les outsiders enragent face au « pacte de non agression »
    Quand Aubry complote, elle appelle ça réfléchir
    "Nous avons déjà dit que nous réfléchissons ensemble. (…) Nous proposerons une candidature véritablement ensemble, c'est-à-dire pas l'un contre l'autre ou l'une contre l'autre".
    Lien
    PaSiDupes:Aubry, DSK et Royal court-circuitent les primaires

    Sa Cynique Majesté Royal nie ses turpitudes


    La présidente de la région Poitou-Charentes nie mordicus
    Elle a depuis démenti, vendredi sur Europe 1, l’existence d’un tel pacte. "Il n'y a aucun pacte (...) Les primaires ont été promises aux Français, qui doivent pouvoir venir choisir le candidat de la gauche", a-t-elle affirmé.

    Découverte, elle se désolidarise
    "Personne ne s'interdit d'être candidat, y compris moi", remettant en cause l'intérêt d'un tel pacte. DSK n'a par ailleurs toujours pas dévoilé ses intentions, ce qui rend encore plus hypothétique une telle alliance.

    Elle cultive l'ambiguïté
    L'amère Royal était déjà consciente que son échec de 2007 la plombe.
    Qu’elle ait passé ou non un accord avec Aubry et DSK, elle réalise maintenant l'effet désastreux produit par cet "arrangement" sur l’électorat de gauche. Les stratégies du niveau de Koh-Lanta, les Français préfèrent s'en amuser sur TF1.

    Cette mascarade indigne aussi les autres candidats PS à l’élection présidentielle.
    Ainsi Manuel Valls, lui aussi candidat à la primaire socialiste, n’a-t-il pas manqué de dénoncer "un arrangement interne" et "une formule incongrue au regard de ce qu'est une élection présidentielle".

    François Hollande a également dénoncé une telle idée, considérant sur RTL qu’une "élection présidentielle, ce n'est pas un arrangement".
    Les socialistes se tirent dans le pied

    Rassemblerait les trois poids candidats les plus médiatisés du parti, un tel pacte anti-républicain rend en effet la désignation d’un autre candidat quasi impossible.

  • Le pacte de Martine Aubry relève du conflit d'intérêts. Outre que la maire de Lille est premier secrétaire du PS, malgré une élection contestée, elle tient aussi la puissante fédération du Nord.
  • Candidate socialiste à la dernière élection présidentielle, l'amère Royal reste quant à elle la figure la plus télégénique du parti.
  • DSK, grâce à son aura à la tête du FMI, reste lui le favori des sondages et séduit les électeurs centristes.

    La Ch'tite Aubry envoie Harlem Désir repasser une couche
    Vendredi, deux jours plus tard, l
    e numéro deux du PS, Harlem Désir, n'a fait que répéter les paroles de sa patronne: il n'y a "pas de pacte" au sommet du parti. Peut-être pour assurer plus de crédibilité à son affirmation, il a cité la rivale de la taulière ! "Ségolène (Royal) a raison, il n'y a pas de pacte", a insisté Harlem Désir. Les comploteurs s'accordent donc maintenant pour réfuter toute entente entre poids lourds pour "empêcher" les primaires.
    Réflexion commune n'est pas complot
    "Tous les responsables socialistes doivent être garants du bon déroulement des primaires, de leur transparence, tous doivent se sentir co-responsables de l'intérêt général et d'un PS qui réponde, de façon forte, convaincante et ambitieuse, aux attentes des Français", a-t-il tenté de persuader militants et concurrents.

  • Les autres candidats concentrent tous les handicaps

    Ils ne peuvent ni s’appuyer sur le parti, ni sur les media, et encore moins revendiquer une forte popularité. C’est pourquoi une telle “troïka“, dixit Manuel Valls, pourrait signifier la fin prématurée des primaires, mort-nés.
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