mardi 9 novembre 2010

Plan anti-chômage britannique: travail contre allocation

9 manifs, grèves ou blocages syndicaux à prévoir Outre-Manche ?
Le gouvernement britannique présentera cette semaine son nouveau plan anti-chômage. Sera-t-il assez concerté, égalitaire et respectueux ?

Deux semaines après avoir dévoilé un plan de rigueur sans précédent, le gouvernement conservateur britannique s'apprête à prendre des mesures musclées pour lutter contre le chômage. Ce nouveau dispositif sera présenté cette semaine par le ministre britannique du Travail, Iain Duncan Smith.

L'objectif du Eric Woerth britannique

Iain Duncan Smith ambitionne de réduire la facture des allocations, qui coûtent chaque année 190 milliards de livres sterling (220 milliards d'euros), et «casser le cycle de la dépendance».
Iain Duncan Smith décrit ce nouveau plan anti-chômage comme un «contrat» qu'il entend passer avec les 1,4 million de chômeurs de longue durée qui touchent des allocations hebdomadaires de 65 livres sterling (75 euros). Ces derniers se verraient contraints d'effectuer 30 heures par semaine de travail bénévole, donc non rémunéré, comme le ramassage d'ordures, le balayage des rues ou l'entretien des parcs et jardins, pendant quatre semaines.
En échange, le gouvernement compte garantir au bénévole un nouveau «crédit universel» qui remplacerait les catégories d'allocations existantes. Si le demandeur d'emploi ne se présentait pas à son poste, en revanche, il perdrait ses allocations pendant au moins trois mois.

Redonner aux chômeurs une «routine de travail»
Le bénévolat est-il humiliant pour un chômeur ?

Maintenir le lien
«Il s'agit simplement de redonner aux chômeurs une routine de travail, ce qui rendra leur profil bien plus intéressant pour un employeur qui cherche à pourvoir un poste», explique une source proche du ministère britannique du Travail au Guardian, journal travailliste.

Déjà des sanctions avant l'arrivée des Tories
La suppression des allocations était déjà prévue les bénéficiaires qui refusent de participer à une formation ou de se rendre à des entretiens d'embauche.

Le nouveau plan de la coalition britannique suscite la «controverse»

La députée travailliste Anne Begg (ci-contre à gauche) a estimé que ces 30h hebdomadaires de travail bénévole priveraient les chômeurs d'un temps précieux pour la recherche d'emploi. «Le problème, c'est justement de trouver un travail», a-t-elle déclaré.
Harriet Harman, une autre députée travailliste, a déclaré que les réformes étaient sans doute nécessaires, tout en jugeant les projets du gouvernement «inéquitables». Elle militent par ailleurs pour l'édulcoration de la législation contre la pornographie enfantine.

Au pouvoir, les partis deviennent responsables

Il y a tout juste deux semaines, la Grande-Bretagne a annoncé les coupes budgétaires les plus radicales de l'histoire moderne du Royaume-Uni. Le chancelier de l'Echiquier, George Osborne, a confirmé l'objectif annoncé en juin pour la réduction des dépenses publiques, alors fixé à quelque 83 milliards de livres (95 milliards d'euros) d'ici à 2015. A cet horizon, pour «éviter la faillite» et «s'éloigner du précipice», la Grande-Bretagne ne prend conseil ni de la Ch'tite Aubry, ni de Sa Cynique Majesté Royal, ni de Hamon-le benoît: il va supprimer 490.000 emplois publics.
Cela ne rappelle-t-il rien aux irresponsables de l'opposition hexagonale, qu'ils soient du PC, de la FSU ou du PS ?


Invité de Bourdin Direct ce lundi matin, le secrétaire d’Etat français chargé du Logement et de l’Urbanisme, Benoist Apparu, estime que le plan britannique qui prévoit de faire travailler gratuitement les chômeurs de longue durée est « une excellente idée ».

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