mardi 23 novembre 2010

Les syndicats haineux ne savent plus arrêter une grève

Espoir désespéré d'une relance des revendications sociales
Les syndicats se situent sur le terrain de la symbolique !

Ils ont encore faiblement rassemblé ce mardi à l'occasion d'une nouvelle journée d'action de queue de mobilisation contre la réforme des retraites. Bien qu'elle soit déjà votée, ils se plaisent dans la contestation et ne savent plus comment retrouver un peu de dignité par un comportement responsable.

Les syndicats français ne font même plus du chiffre
Enivrés de neuf journées d'action nationale plus ou moins réussies depuis la rentrée, les stakanovistes de l'action syndicale se flattaient encore de quelque 200 actions en France et ont revendiqué près de 10.000 manifestants, place de la Bourse à Paris, où le palais Brongniart était gardé par les forces de l'ordre.
Mais la préfecture en a compté trois fois moins, soit seulement 3.200 manifestants dans le cortège parisien composé, comme ailleurs en province, de militants syndicaux plutôt que de salariés, d'étudiants et lycéens, dont les boursiers ont le droit de grève...
Partie intégrante du folklore syndical, la CGT avait une nouvelle fois gonflé à bloc les chiffres des manifestants en région.

Les rares préavis de grève ont été peu suivis
Le taux de grévistes était d'environ 1% dans la fonction publique comme dans l'Education nationale. Les grèves à la SNCF - à l'appel des révolutionnaires de Sud-Rail - et dans les transports publics de 19 villes de province ne sont pas parvenu à perturber le trafic.

Les syndicats veulent rebondir
Humour trotskiste...

"Nous sommes dans une séquence particulière, il y a eu énormément de monde de mobilisé, il n'est pas aberrant et surprenant qu'il y ait besoin de reprendre de la respiration", a dit Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT.
Pour le dirigeant syndical, il faut "tenir l'engagement que nous avons pris : ce n'est pas parce que la loi a été adoptée par le Parlement que les choses sont closes sur le sujet".

Syndicats en recherche de crédibilité
Faute de pouvoir crier victoire auprès de la presse militante qui leur prête encore une oreille,
Thibault invective le pouvoir

Le chef de l’Etat «se fout» de l’opinion des syndicalistes sur les retraites, estime le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault. « Le gouvernement, le pouvoir, le chef de l’Etat font comme s’il ne se passait rien ». « Les syndicats continuent d’assumer leurs responsabilités» [sic !] et « personne ne peut penser que nous allons laisser les choses en l’état », même si la loi a été votée, a-t-il assuré. Ainsi, «sur la reconnaissance de la pénibilité des métiers (…), nous allons (…) continuer à faire avancer cette revendication légitime.»

Mais FO rend ses camarades responsables

Pour Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force Ouvrière, les syndicats n’ont «pas utilisé tout ce qui était possible » pour tenter de faire échec à la réforme des retraites. « FO avait proposé à plusieurs reprises une journée de grève, 24 heures de grève, ensemble public-privé. Je pense que si l’on avait fait ça ensemble, par exemple entre le 12 et le 19 octobre, cela aurait pu rebooster le mouvement », tente-t-il de se convaincre, avec des 'si'... «D’une certaine manière, on a été battu, puisque le texte a été promulgué. Battus mais pas abattus», se console-t-il. «Il y a un esprit de résistance qui s’est installé», a-t-il estimé.
Les syndicats sont manifestement coupés des réalités !

Les cinq syndicats pèsent lourdement sur "le sentiment d'injustice des salariés".
C'est facile et politiquement démagogique, car les travailleurs ne peuvent évidemment que regretter la situation dans laquelle la crise économique internationale et la dette publique accumulée ont plongé le pays au fil des années. Mais les salariés réalisent aussi que la gauche les entraînent sur une pente fatale. Or, bien que certaines aient rassemblé entre 1 et 3 millions de manifestants, neuf journées d'action ont offert trois mois de perturbations syndicales, mais aussi trois mois de débat et de réflexion.
Leurrés par le discours de la gauche, il a fallu aux Français tous ces mois de galère pour ouvrir les yeux et comparer les effets de la crise en France et en Europe, de la Grèce à l'Irlande, en passant par l'Espagne.

Les syndicats misent à nouveau sur la peur

Les actions syndicales ne sont plus sociales, mais politiques
Dans leur volonté d'affaiblissement du pouvoir, les syndicats perdent le sens de l'intérêt national, puisqu'ils défendent les avantages acquis de leurs fédérations les plus aptes à bloquer le pays et tentent d'en conquérir de nouveaux au profit de leurs nantis les plus puissants, mais sans soutenir les plus défavorisés et donc les plus vulnérables.
Contre l'avis de Jean-Claude Mailly (FO), la CGT espère encore obtenir des avancées avant juillet 2011, date d'entrée en vigueur des mesures d'âge de la réforme, portant à 62 ans l'âge de départ à la retraite et à 67 ans l'âge de départ sans décote.

Autres radicaux, le sénateur Mélenchon et le syndicaliste Besancenot se serrent les coudes
Le fondateur du Parti de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, a réitéré sa demande à François Fillon de déposer la loi rendant possible un référendum d'initiative populaire sur le sujet.
"La bataille ne finira pas tant qu'on n'aura pas épuisé tous les moyens à notre disposition", a-t-il insisté, au risque de prendre un poing dressé dans le nez.
Incendiaire du paysage politique, le Che-Besancenot menace: "les braises brûlent encore, c'est un piqûre de rappel qu'on est venu faire aujourd'hui".
"La mobilisation sociale pourrait parfaitement rebondir, que ce soit sur les retraites, sur les salaires, sur les emplois, sur tous les autres dossiers, comme la dépendance, que le gouvernement a décidé de mettre sur la table", a mis en garde le porte-parole des trotskistes du NPA.

Mais les autres syndicats sont passés à autre chose.
Ils évoquent davantage le nouveau débat qui s'ouvrira, selon le texte de la réforme, en 2013.

Les syndicats soufflent un autre vent de terreur

Tous à la manif !...

Du fait du nombre grandissant de personnes âgées et de la nécessité de leur assurer les moyens de vieilllir dans la dignité, le gouvernement ouvre une réflexion sur le financement de la dépendance. Or, à quelques semaines du lancement du débat, les syndicats ont décidé d'inquiéter les actifs et de les dresser contre leurs anciens, comme ils l'ont fait sur la réforme des retraites.

La gauche a toujours un combat sur le feu
A défaut de combat contre ses propres démons intérieurs (outre les fantômes de ses cortèges!), la gauche a ainsi recyclée la lutte des classes en conflit nord-sud, en lutte pour la diversité et en combat jeunes-vieux.

De fait, les cinq syndicats - CGT, CFDT, Unsa, FSU, Solidaires – cherchent à ouvrir une nouvelle séquence de luttes pour reléguer l'échec de la précédente.
"Nous allons maintenant poser toutes les questions qui ont émergé autour des retraites : emploi, salaires, conditions de travail, justice sociale, service public", a dit Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, syndicat d'enseignants.
"Aujourd'hui, on est en train de bâtir un socle. C'est le début d'une nouvelle démarche", a-t-elle ajouté.

Les syndicats semblent donc déterminés à organiser de nouvelles journées d'action interprofessionnelles et se réuniront lundi prochain pour faire le bilan de la séquence des retraites.

En parallèle, le nouveau ministre du Travail, Xavier Bertrand, reçoit à sa demande les dirigeants syndicaux, dont Bernard Thibault mercredi.
"Je n'y vais pas avec un registre de revendications", a dit le dirigeant de la CGT - faché tout rouge - à veille de l'entrevue rue de Grenelle.
Une visite de courtoisie, en somme ?

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