samedi 6 novembre 2010

Le torchon brûle entre les régions et le gouvernement

L'Association des régions de France serait-elle totalitaire ?

Rien ne va plus entre les régions de gauche et le gouvernement

L'ARF se vide
Les trois conseils régionaux gérés par la droite - sur 26 au total - ont quitté leur association commune, l'ARF, et aucun ministre n'a participé à son congrès annuel vendredi.
Le président de la région Réunion Didier Robert (UMP) et celui de la Guyane, Rodolphe Alexandre (DVG élu avec le soutien de l'UMP) ont annoncé leur départ de l'ARF.
Ils suivent l'exemple du président d'Alsace, Philippe Richert (UMP), qui avait présenté son initiative mercredi et préside depuis septembre une nouvelle association rivale, l'Association des élus de régions de France (AERF).

Le président PS de l'ARF polémique

Alain Rousset, le camarade président, a aussitôt accusé Nicolas Sarkozy d'avoir "imposé" à La Réunion et à la Guyane de quitter l'association.
"Le président de la République a convoqué hier (jeudi) les présidents de région de droite pour leur imposer de démissionner de l'ARF", a commenté M. Rousset en marge du congrès. "Jamais un tel geste n'a eu lieu", a-t-il admis.
Rousset est un mal-aîmé! Il observe en effet que, pour la première fois, aucun ministre n'a participé au congrès. "Une invitation a été envoyée au Premier ministre qui nous a répondu de manière très républicaine qu'il ne pourrait pas venir, mais il ne nous a pas dit par qui il serait remplacé", a-t-on déploré à l'ARF. Le rapporteur de la commission des lois à l'Assemblée Gilles Carrez (UMP) ne suffit sans doute pas à flatter la vanité du président de l'ARF et qu'il ait participé à une table ronde ne flatte pas son ego.

Comme pour confirmer que l'affaire n'est qu'un moyen pour Rousset de marquer sa réélection à la présidence en avril 2010, son principal rival au sein de l'ARF s'est également saisi de ce sujet pour se donner quelqu'importance après son échec. "C'est une honte qu'il n'y ait aucun représentant de l'Etat", a dans l'indifférence générale estimé Michel Vauzelle (PS), le président de PACA, région n'a toujours pas changé de nom. Dans La Provence du 22 mars dernier, Michel Vauzelle avait avoué s'intéresser de très près à l’Association des régions de France (ARF). "Je vais en briguer la présidence, avait-il indiqué. Je me sens la force, le courage et les arguments, en plus de mon expérience, pour lutter contre les projets de réforme de Nicolas Sarkozy." Qui a dit que l'ARF ne fait pas de l'anti-sarkozysme primaire ? (lien)

Le président de la région Auvergne, René Souchon (PS), en a aussi profité pour s'en prendre Brice Hortefeux ou Alain Marleix, puisqu'ils représentent des menaces régionales d'envergure, en tant qu'élus du Conseil régional. Malgré leurs nombreux engagements, respectivement en qualité de ministre de l'Intérieur et de secrétaire d'Etat aux collectivités, il leur fait le procès de leur absence à ce congrès.

Jean-Paul Huchon (PS, Ile-de-France) n'a pas manqué de perspicacité en expliquant que la défection que les régions sont majoritairement à gauche depuis 2004. Mais il n'a pas noté que ce congrès est le dernier d'une association appelée à disparaître.

Mort programmée des Régions


Le seul objectif de la réforme territoriale, actuellement à l'étude au Parlement, "est la création du conseiller territorial" qui doit remplacer à partir de 2014 conseillers généraux et régionaux, "ce qui va aboutir à la disparition de la région qui perd ses outils et ses élus", a expliqué le nostalgique Martin Malvy (PS, Midi-Pyrénées).

Face aux critiques de mauvaise gestion formulées contre les régions de gauche (lien PaSiDupes), M. Malvy a souligné qu'"elles disposent de plus de 2 milliards d'euros d'autofinancement net". Il a prétendu que les milliards allaient disparaître avec la réforme, comme si les Conseils territoriaux devaient pouvoir s'en passer. Bizarre encore, puisqu'en 1998 les membres de cette association voulurent "mettre en commun les expériences vécues dans les régions avec le transfert des compétences décidé par les lois de décentralisation".
Cette réforme sera remise en cause après l'élection présidentielle de 2012 en cas d'alternance, a prévenu J.-P. Huchon.

Ségol'haine Royal s'est encore faite porter pâle. Mais l'absence de la présidente de Poitou-Charentes n'a créé aucun manque. Elle souffrirait d'une angine blanche et diplomatique mais ses camarades présidents ne souffrent pas de son absence: les messages de prompt rétablissement n'affluent pas.

Le PS n'est pas à une contradiction près

Ceux qui vont mourir te saluent
Pour François Bonneau (région Centre), la "décentralisation" serait, paradoxalement, à la fois "une volonté de pouvoir extrêmement personnel", et "une vision où tout doit être marchandisé", parce que "l'Etat veut moins d'action publique".
M. Rousset a jugé que les difficultés avec l'Etat ne sont pas un problème gauche-droite: "c'est un problème girondins-jacobins, la décentralisation et la modernisation, contre la ringardise et la régression".

Principales réformes du territoire
C'est à l’Assemblée constituante que nous devons les modalités d’un nouveau découpage territorial de la France, le premier, en 1789, tandis que la loi du 21 mai 1790 créa le Conseil général de la commune de Paris. Déjà la soif de pouvoir ?
La Constitution du 22 frimaire an VIII maintint le département, mais son administration fut profondément modifiée et la loi du 28 pluviôse an VIII (17 février 1800) institua les préfets, nommés et révoqués par le Premier Consul, puis par l’Empereur.
Sous la Ve République, apparaissent les vingt et un préfets de région, par décrets du 14 mars 1964 et la région parisienne est réorganisée en 8 départements par la loi du 10 juillet 1964. La réforme territoriale est donc un long processus qui n'a pas été engagé aujourd'hui pour déplaire au PS d'Aubry.

Enfin, les lois de décentralisation datent de ...mai 1981 et mars 1983.
Le gouvernement de Pierre Mauroy, premier ministre et maire de Lille,
et de son ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Gaston Defferre,
maire de Marseille les font voter. Elles créent une nouvelle catégorie de collectivités locales : les régions.

En Régions, la gauche ne respecte pas la minorité

Depuis les dernières élections régionales en mars, 23 régions sur 26 sont gouvernées à gauche, tandis que l'Alsace, la Réunion et la Guyane sont à droite.
En annonçant son départ de l'ARF, M. Richert avait reproché à l'association de n'être plus qu'"une amicale d'opposition au gouvernement". Depuis les dernières élections régionales, elle est devenue une officine militante anti-gouvernementale dont la seule raison d’être est la critique systématique de l’action du président de la République.Cette attitude est notamment incarnée par M. Jacques Auxiette, président de la Région des Pays de la Loire."

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