mercredi 24 novembre 2010

La colère 'off' de Sarkozy met ses détracteurs 'out'

Savoir si les bêtes galeuses de la gauche sont aussi bêtes que galeuses

L'Express rapporte que Sarkozy a passé un savon aux journalistes

Vendredi 19 novembre, dans la soirée, Nicolas Sarkozy a dit leur fait aux journalistes au cours d'une rencontre informelle. Le chef de l'Etat rencontrait la presse pour évoquer l'Afghanistan, en marge du sommet de l'OTAN à Lisbonne, quand il fut interrogé sur les derniers rebondissements dans l'affaire de Karachi. Le président releva qu'il avait été présenté, à tort et avec malice, comme "le trésorier" du candidat Edouard Balladur, pour la campagne présidentielle de 1995. "Vous dites n'importe quoi, vous ne vérifiez rien", conclut Nicolas Sarkozy à l'adresse des journalistes. Une parole impertinente lèse-presse: le monde à l'envers !

Suite du récit, dans L'Express
La scène se passe à l'étranger...
« Une question précise lui a ensuite été posée sur son rôle spécifique à l'époque (ministre du Budget, puis porte-parole du candidat Balladur), après que Charles Millon eut évoqué l'existence de rétrocommissions. Et c'est là que les choses ont dégénéré, lorsque le président a ciblé, au second degré, le journaliste qui l'a interrogé: "Vous êtes un pédophile, j'en ai l'intime conviction, j'ai vu les services secrets mais je ne vous dirai pas lesquels, j'ai vu quelqu'un mais je ne vous dirai pas qui c'est, et c'était oral. Mais j'en ai l'intime conviction, vous êtes un pédophile!" En s'exprimant de la sorte, Nicolas Sarkozy voulait dénoncer ceux qui parlent sans preuve.
La conversation a été enregistrée sur le circuit interne du sommet. Après le debriefing, l'Elysée a fortement insisté, dès lors que la conversation était off, pour que les bandes soient totalement effacées... L'Elysée qui dément les propos relatés: "Jamais le président de la République n'a insulté un journaliste en le traitant de pédophile", conteste son entourage. »

Qui se frotte à la presse se salit

LePost fait du buzz avec de la bouse, en titrant: « 'Amis pédophiles, à demain' : ce qu'aurait dit Sarkozy aux journalistes ». Ils sont, semble-t-il, conscients d'un problème qui semble leur échapper, mais ils font leur miel de toute ambiguïté malsaine, dans laquelle ils excellent. (lien LePost)
LePost publit en outre l'article d'un collaborateur. Il est intitulé: «Colère off de Sarkozy : et si le président avait tendu un piège aux journalistes ? » Plus vicieux que LePost, connais pas !

LePost cite aussi Mediapart qui titre: «Sarkozy à des journalistes: «Amis pédophiles, à demain», le 22 Novembre 2010 (ce qui signe le copié-collé de LePost !). Le site payant d'Edwy Plenel accuse ensuite impunément en ces termes, qui en disent long sur son honnêteté: « En marge du sommet de l'OTAN à Lisbonne, Nicolas Sarkozy, interrogé en off sur l'affaire Karachi, a une nouvelle fois dérapé. » Le lecteur doit bien en rester à ces saines affirmations, puisqu'ensuite Plenel fait payer pour en savoir plus long, à défaut de vérité...

Les compilateurs de LePost, qui citent d'ailleurs ces deux sources (lien L'Express), n'ignorent donc rien de la réalité des propos tenus. Le site Internet avatardu journal Le Monde joue ainsi le jeu infâme de la presse malodorante de caniveau.

Le site Causeur relève le niveau

Voici son article (lien):
« C’est sans doute le plus grand drame qu’ait connu notre profession depuis les chiens mitterrandiens aux obsèques de Bérégovoy : ainsi donc, le président aurait traité des journalistes de « pédophiles ».
C’est grave, c’est même très grave. Sauf que ce n’est pas tout à fait vrai. Tout d’abord, un bref rappel des faits, comme on dit dans le poste : Vendredi soir, en marge du sommet de l’Otan à Lisbonne, un journaliste reprend, en off, les accusations de rétro-commissions lancées par DDV contre Nicolas Sarkozy. Lequel lui répond, aussi sec : « Et vous, j’ai rien du tout contre vous. Il semblerait que vous soyez pédophile… Qui me l’a dit ? J’en ai l’intime conviction. Pouvez-vous vous justifier ? ». Après avoir poursuivi sa démonstration devant un petit groupe de confrères, il a conclu l’entretien en lançant à la cantonade « Amis pédophiles, à demain ! ». La scène enregistrée par des techniciens portugais est aujourd’hui mise en ligne sur le site de nombreux journaux. Sans nous dire si c’est la version enregistrée par les techniciens zélotes de l’Otan qui défile ou si c’est un journaliste offusqué mais prévoyant l’a enregistré sur son iphone qui a balancé le fichier… Bref. Quoiqu’on en dise la conférence de presse off mérite quelques remarques.

Le « off », c’est notre secret de la confession à nous : gardons-le !
Primo : on est off, et le off a vocation à rester secret, tous comme les services du même nom (On verra plus tard que pour une fois, ma comparaison n’est pas gratuite). On accuse suffisamment –et à juste titre- les politiques de parler mieux la langue de bois que l’anglais, voire le français, pour ne pas tarir cette source-là. C’est notre secret de la confession à nous, par pitié gardons-le, ou alors faudra se contenter pour écrire nos papiers des pensums des attachées de presse ou des communiqués poétiques de Claude Guéant. Et ce faisant, il va falloir que nous autres, journalistes, on arrête aussi rapidement les blagues, les bourdes, les propos de comptoir et les rumeurs au bistrot ou dans les avions officiels avec ceux que l’on fréquente. L’outing de notre mauvais esprit risquerait aussi de faire des dégâts. Et d’atteindre notre crédibilité… Je sais de quoi je parle, j’aime les blagues. Surtout si elles sont mauvaises.

Secundo : on n’est pas dans le registre de l’injure ou de la dénonciation calomnieuse mais dans celui du cynisme ou de la métaphore un rien crispée et sans doute mal choisie. Mais dans la série Sarkozy est brutal-et-vulgaire, on a eu l’occasion de s’habituer je le crains depuis trois ans.

Tertio: s’il est raisonnable de penser que le président a chargé la barque pour être sûr de bien se faire comprendre, voire pour intimider un brin ses amis de la presse, on peut aussi estimer qu’il les a délibérément baladés. Il arrive que le journaliste soit parfois prévisible (si vous ne me croyez pas, ouvrez un canard au hasard) et il n’est pas exclu qu’en trente ans de vie politique, Nicolas Sarkozy ait eu le temps de s’en apercevoir. En leur servant cette provoc pur sucre, et en anticipant les réactions en chaîne qui allaient suivre, il a carrément dicté aux éditorialistes et à leurs supplétifs humoristes leurs copies du lendemain. Un peu, un peu beaucoup, même, comme il l’avait déjà fait au moment où il avait reçu les députés UMP début novembre, expliquant sa baisse de popularité par cette tirade : « j’ai un super job, une super femme, alors forcément les Français me le font payer », largement commentée dans les gazettes, sur le thème ce président se fout de nous (les journalistes surtout). Ce qui est sans doute vrai. [Ils ont ce qu'ils recherchent, non? La version Sarkozy de la réponse du berger à la bergère de la presse insolente, en quelque sorte ]

[Vient ensuite ce qui importe réellement]
Mais là, les enjeux sont autrement importants. A côté des 11 victimes françaises de l’attentat de Karachi, toutes les affaires que ce quinquennat a connues jusque là sont infinitésimales. Il n’est absolument pas certain que le roman-feuilleton des rétro-commissions pakistanaises et putativement balladuriennes ait comme uniques méchants les ex-balladuriens et comme chevaliers blancs, les ci-devant chiraquiens. Tout d’abord, parce que c’est avec les chiraquiens d’hier qu’on fait certains des meilleurs sarkozystes du jour (on pense à Juppé, mais Fillon a aussi quelques chromosomes chiraquiens). Et ensuite, il n’est pas dit que les supposés chevaliers blancs se retrouvent un jour au pilori, à force de coups tordus (Clearstream, vous vous souvenez ?).

Si rien n’atteste donc pour l’instant la culpabilité par raccroc des Balladur boys dans cette affaire, il est patent, en revanche, que le plus illustre d’entre eux est décidé à utiliser tout son pouvoir – qui n’est pas négligeable- pour la faire enterrer. Sinon comment comprendre son refus de déclassification de pièces classées secret défense, celui du président de l’Assemblée nationale Bernard Accoyer de prolonger la vie de la mission d’information parlementaire consacrée à l’attentat de Karachi, sans oublier le rejet de la demande du juge d’instruction Marc Trédivic de se voir confier les PV d’audition de ladite mission et la phrase du président de la République qualifiant les soupçons sur Karachi de « fables »… Les manœuvres et autres contrefeux n’ont pas manqué ces derniers temps.

Mais à la force, le président sait adjoindre la ruse. Un peu à la façon d’Alfred Hitchcock, qui commentant la scène du champ de maïs dans La mort aux trousses, concluait goulûment « Jusque-là les réalisateurs ont fait de la direction d’acteurs, moi je fais de la direction de spectateurs », le président s’est malicieusement imposé comme directeur de rédaction, de toutes les rédactions.

Il suffisait pour ça d’attirer les médias dans la direction voulue avec un énorme pot de confiture. Les journalistes ne sont pas des pédophiles, ce sont de grands enfants … » [Encore qu'au même titre que l'Eglise, la presse doit bien aussi comporter son lot de pédophiles. Mais c'est une autre histoire...]
Muriel Gremillet, le 24 novembre 2010 (lien)

Il n'est pas sûr que les 'grands enfants' fétides apprécient l'ironie de cet article qui les fustige gentiment. Mais comment se reconnaîtraient-ils ces politologues-maison, ces experts auto-proclamés et ces "décrypteurs" arrogants qui s'arrogent le droit de nous expliquer, c'est-à-dire de commenter l'actualité, pour mieux manipuler l'opinion ? Ajoutés aux responsables politiques qui croient pouvoir parler en notre nom après une petite (demi-) heure hebdomadaire passée sur le marché local, nous avons fort à faire pour penser par nous-mêmes.

3 commentaires:

  1. A méditer.

    http://www.ina.fr/fresques/jalons/notice/InaEdu02044/discours-de-leon-blum-a-l-occasion-des-funerailles-de-roger-salengro-a-lille-le-22-novembre-1936

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  3. Je me souviens d'un titre de la presse de gauche qui traitait cet été le président de " Voyou " de la République.
    Je disais qu'à partir du moment où on acceptait de telles choses on pouvait tout dire et accabler d'insultes tous les représentants de la République, toutes les autorités, tous les politiciens de droite ou de gauche sans être relevables de sanctions judiciaires et pénales.
    Je pense donc que le Président est parfaitement fondé à agir et à riposter ainsi aux diffamations et autres mensonges des journaleux et autres publicistes qui n'hésitent pas à se vautrer dans la fange.

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