dimanche 21 novembre 2010

Collégiens frappés par des délinquants du 9.3 hébergés

La gauche condamne les établissements de réinsertion scolaire

Des délinquants jettent le trouble dans deux ERS

Créés à la rentrée pour les élèves «perturbateurs qui empoisonnent la vie des autres», les établissements de réinsertion scolaire (ERS) connaissent des débuts difficiles.

Au lendemain de leur accueil dans l’ex-internat du collège de Craon (Mayenne) ouvert le lundi 8 novembre, des élèves ont provoqué des incidents. Quarante enseignants de l'établissement ont décidé d’exercer leur droit de retrait. Ces éducateurs s'opposent ainsi à la réinsertion de cinq jeunes en difficultés âgés de seulement 13 à 16 ans.

Moins d'une semaine après leur arrivée, les 8 élèves d'un établissement de réinsertion scolaire (ERS) installé à Portbail (Manche), près de Cherbourg, ont été renvoyés dans leur département de Seine-Saint-Denis après des violences.
Deux élèves ont été renvoyés dans les deux jours qui ont suivi leur arrivée après avoir notamment cassé les vitres du véhicule d'un éducateur. Quatre jours plus tard, les six autres étaient également renvoyés après une altercation accompagnée d'insultes à l'encontre d'un garçon de café de la station balnéaire.
Les jeunes, originaires de Bobigny, étaient hébergés dans un établissement autonome - face à la mer - appartenant à l'académie de Seine-Saint-Denis.
« Ils ont eu des comportements manifestement incompatibles avec le statut d'élève », a indiqué Patrice Lorandel, porte-parole de l'inspection académique.
Les établissements de réinsertion scolaire (ERS)
Ils accueillent des collégiens en difficulté scolaire et sociale, dont le comportement nécessite un éloignement et une prise en charge différente. Le premier établissement a ouvert dans l'académie de Nice dès la rentrée 2010. Dix ouvertures sont prévues au cours de l'année scolaire 2010-2011.
Les ERS proposent une scolarisation aménagée pour réinsérer des collégiens particulièrement perturbateurs dans un parcours de formation générale, technologique ou professionnelle. Issus des classes de 5e, 4e et 3e, ils ont déjà fait l'objet de multiples exclusions, mais ne relèvent ni de l'enseignement spécialisé et adapté, ni d'un placement dans un cadre pénal.

Réactions: la politique prend le relais de l'émotion

Selon le règlement, les 14 internes de 11 à 14 ans, originaires de Seine-Saint-Denis, ne devaient pas croiser les autres élèves et devaient prendre leurs repas séparément. Mais hier matin, ils ont débarqué dans la cour et, selon une enseignante, « ont distribué des coups et des claques à nos élèves sans raison apparente. Cinq ont reçu des coups, d’autres, choqués, se sont réfugiés dans le bureau de l’administration».

L'émotion de parents

Certains ont décidé de retirer leurs enfants du collège en attendant la fermeture de l’ERS. La presse verse dans l'auto-censure militante en taisant l'appartenance de ces parents à la FCPE. Il est difficile en effet de se déclarer ouvert, social et vertueux et de chasser des élèves défavorisés en difficulté.

La pratique radicale de l'exclusion par les vertueux
Pour reprendre le travail, parents et enseignants de Craon exigent la fermeture de l'ERS. Sont-ils des opposants à Paul Chaineau, maire DVD de Craon ?

La presse ne décrit pas le cadre d'accueil de Porbail
Le cadre est privilégié: « Situé sur la côte ouest du sud Cotentin l’environnement est unique : grande plage de sable, cordon dunaire protégé, havre de Portbail, chemin de Grande Randonnée des Douaniers. Une côte sauvage encore à découvrir. Face aux îles anglo-normandes de Jersey et Guernesey, le centre est situé en bord de mer avec accès direct à la plage sans route à traverser. Base de char à voile de l’Ecole du vent de Portbail. Centre équestre à 500 m. »
Elle n'apporte pas davantage les précisions qui permettent d'apprécier les motivations des parti(e)s.

Des réactions politiques

  • «Les jeunes en réinsertion étaient encadrés par d'autres jeunes issus du service civique sans formation particulière», a dénoncé le maire de la commune, Guy Cholot, un retraité de la police nationale. Il continue à soutenir “le projet sur le fond“, à condition, malgré 3 enseignants, 3 assistants d’éducation, 3 volontaires service civique et 1 éducateur, qu’il bénéficie “d’un encadrement beaucoup plus soutenu“.
    «On a vraiment fait tout ce qu'il fallait. On s'intéresse à ces jeunes désocialisés, on a mis des associations à disposition. C'est maintenant à l'académie de Seine-Saint-Denis de donner les moyens», a-t-il ajouté, refusant un projet qui viendrait troubler la tranquillité de ses concitoyens.
  • Les syndicats d’enseignants condamnent ces nouvelles structures de réinsertion.
    Bien qu'ils ne soient qu'à cinq ou huit, Guy Tresallet, secrétaire de la FSU 93 prétend que « concentrer autant de gamins difficiles dans un même lieu ne peut que se solder par un échec. » Sur ces bases discutables, viennent ensuite les accusations passe-partout. 3Ils se sentent stigmatisés et on leur fait porter l’étiquette 93 bien visible. Comment voulez-vous qu’ils s’intègrent dans ces conditions ? En outre, on voit bien que l’encadrement n’était pas suffisamment formé pour affronter ce genre de situation. A Portbail, par exemple, ils étaient 11 adultes pour 8 gosses et pourtant on a assisté à des dérapages. » Le taux d'encadrementest pourtant de 1,5 éducateur pour un délinquant.
    La CGT-Educaction fait de la surenchère syndicale.
    « La création de ces structures s’est faite dans la précipitation, assure Yvon-Yvan Barabinot, secrétaire départemental. » Commentaire politique: « Ce qui s’est passé à Craon et à Portbail était tout à fait prévisible car ce dispositif est plus répressif qu’éducatif. »
    Les syndicats réclament donc la suppression des ERS. Thomas Danglot, secrétaire départemental du SNPES/PJJ et éducateur en Seine-Saint-Denis depuis six ans, n’est pas aussi tranché mais reste sceptique. « Couper les liens familiaux peut être catastrophique, analyse-t-il, par angélisme, concernant non pas des collégiens de base, mais des petits durs de quartiers en fait coupé de leurs bandes. Il a même le sentiment politiquement correct que « contrairement à une idée reçue, les parents de ces jeunes savent prendre leurs responsabilités dans les moments difficiles. »
  • Avec Libération, la presse attaque les ERS
    « Malgré les violences [...], le ministre de l'Education nationale Luc Chatel a annoncé vouloir «persévérer» dans la mise en place de ce type d'établissements. » Annoncés par Nicolas Sarkozy en mai, les ERS visent à « éloigner ceux 'qui pourrissent la vie de leurs camarades', dixit François Fillon. »

    Verdict politique instantané de Libération
    «Cette mesure est critiquée de toutes parts.» Dès le 10, le journal charge l'expérience et choisit de donner la parole, non pas au syndicat dominant, mais à son rival de gauche, à Thierry Cadart, secrétaire général du SGEN-CFDT, qui livre son interprétation du «raté» de Craon:
    - « couper les jeunes de leur environnement pour mieux régler leurs difficultés, cela revient à exporter les problèmes de la ville à la campagne. »
    - «il n'y a donc pas eu de réflexion approfondie sur le projet éducatif à mener auprès de ces jeunes », et cela malgré la diversité des compétences des 11 professionnels d'encadrement: de quoi créer des remous au sein de la confédération !
    - et l'incontournable : « Il faut aussi concentrer et renforcer les moyens sur les établissements les plus en difficulté. »

    Déni de violences scolaires

    Tandis qu'affligeant de conservatisme ravi le SGEN conclut: « Il n'y a pas de formule magique: il faut rendre plus efficace ce qui existe déjà. », et bien que des ados se soient fait tabasser dans l'enceinte d'un établissement d'enseignement public, Jean Arthuis appelle les victimes à la “tolérance” !
    Le président du Conseil général de la Mayenne, Jean Arthuis (Alliance centriste), a appelé le collège de Craon à la “tolérance”, au lendemain de violences. « Ces jeunes ne sont pas des délinquants, ils sont en difficulté scolaire et sociale et leur avenir ne peut nous laisser indifférents.
    Où et quand commence la délinquance ?
  • 2 commentaires:

    1. Ah! La tarte à la crème de la "formation de l'encadrement"! Vous pourrez les former comme vous voulez, s'ils n'ont pas le droit d'exercer leur autorité grâce à l'angélisme des décideurs, c'est peine perdue!
      Une seule solution: Les châtiments corporels. Cela ne demande pas de moyens extraordinaires, c'est immédiat et c'est la seule chose qu'ils comprennent.
      Raz le bol de déverser des sommes astronomiques dans un puits sans fond parce qu'à l'efficacité on préfère les drouadlom. Et les droits des honnêtes gens, on y pense des fois?

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