dimanche 7 novembre 2010

Actions syndicales suicidaires: leur ridicule tue la France

Mobilisation en berne et divisions syndicales sur les retraites

Un poing tendu à moitié vide samedi
La huitième journée de mobilisation contre la réforme des retraites a été marquée par un net reflux samedi, un effet de la lassitude des manifestants après le vote de la loi et des divisions syndicales, disent-ils. Mais la lassitude ne naît-elle pas de la routine ?


Le mouvement s'épuise après toutes les journées inutiles

La CGT a reconnu que les cortèges n'avaient réuni -en cherchant bien- qu'1,2 million de personnes, là où la police n'en a trouvé que 375.000. Lors de la précédente journée, le 28 octobre, les défilés avaient déjà marqué le pas avec 560.000 personnes, selon le ministère de l'Intérieur, et deux millions selon la CGT.
A Paris, Bordeaux ou Marseille, les manifestants étaient samedi trois fois nombreux que lors des grandes mobilisations, Toulouse faisant exception, même si les cortèges y ont baissé en nombre.

L'heure de la retraite a sonné pour tous les archaïques des centrales syndicales
Selon la légende syndicale, les manifs auraient réuni jusqu'à 3,5 millions de personnes, selon les organisateurs, mais 1,2 million, pour les archives de la police.
"Sarkozy, t'as gagné ta retraite en 2012", pouvait-on lire sur une des banderoles ridicules déployées à Bordeaux. Mais ces actions syndicales sonnent en vérité le glas des méthodes syndicales à l'ancienne, ainsi que l'âge de la retraite pour les ringards qui les dirigent, à vie ?
Jean-Claude Mailly (FO): depuis six ans, il est en fin de 2e mandat (2004, 2007)
François Chérèque (CFDT): depuis huit ans, il est en fin de 2e mandat (2002, réélu en 2006)
Bernard Thibault (CGT): depuis ...11 ans (de 1999 à sa réélection de décembre 2009)

Les aberrations syndicales
"Il est normal qu'il y ait une mobilisation légèrement inférieure, compte tenu du fait que la loi a été votée", a commenté le secrétaire général de la CFDT François Chérèque peu avant le départ de la manifestation parisienne.

Son homologue de la CGT, Bernard Thibault, en redemande pourtant. "Il n'est pas aberrant qu'il y ait dans une séquence de long combat du flux et du reflux", a-t-il estimé, positivant que la mobilisation, arrivée à marée basse, avait été exceptionnellement longue.
Sous sa frange de cheveux longs qui lui bornent la vue et le cerveau, Nanard Thibault affirme donc que la contestation doit se poursuivre pour obliger le gouvernement à reculer et faire taire son opposition interne. Les syndicats ont d'ailleurs décidé jeudi dernier d'organiser un nouvelle journée d'action fin novembre.
"C'est jusqu'au bout, c'est jusqu'à obtenir des négociations pour d'autres mesures pour l'avenir de nos retraites", a-t-il maintenu. "Nous allons tout faire pour empêcher ces nouvelles mesures d'entrer en application."

La bêtise socialiste
Une autre bornée s'est portée en avant
Nanard a été appuyé par Titine, le premier secrétaire du Parti socialiste. Depuis Lille, Martine Aubry a une nouvelle fois exhorté Nicolas Sarkozy à ne pas promulguer la loi qui reporte de 60 à 62 ans l'âge légal de départ à la retraite.
"Nous ne pouvons nous y résoudre et, jusqu'au bout, les socialistes seront avec les Français et avec les syndicats", a-t-elle déclaré en parlant elle aussi d'aller "jusqu'au bout". Jusqu'à la fin des rats...

Jusqu'à ce que morts économique et syndicale s'ensuivent

Le porte-parole adjoint de l'UMP, Dominique Paillé, a estimé que les manifestations et grèves devaient maintenant prendre fin, sous peine de se "tirer une balle dans le pied".
"S'il y avait des mouvements sociaux nouveaux, cela porterait un coup à cette obligation que nous nous devons de mettre en oeuvre pour que la France puisse être un des Etats leaders au niveau international dès la sortie définitive de la crise", a-t-il déclaré sur i>Télé.

Mais, bien que conscients du reflux de la mobilisation, les syndicats râtissent toujours plus large et étendent leurs revendications aux problèmes d'emploi et de salaires. Ils ne brandissent plus l'exemple du CPE, puisqu'il n'a pas mobilisé,mais ils veulent s'adresser directement au patronat et négocier avec lui, une requête appuyée par le gouvernement lui-même.

L'intersyndicale est divisée
Certaines centrales veulent privilégier les négociations sur l'emploi ou les salaires et d'autres continuent de demander le retrait pur et simple de la loi sur les retraites.
Ceux qui refusent de désarmer ne savent quelles armes fourbir lors de la prochaine journée de mobilisation annoncée pour la fin novembre et les dirigeants syndicaux auront fort à faire pour trouver un terrain d'entente lors de la réunion de l'intersyndicale du lundi 8.
Tandis que François Chérèque parle seul: "On définira ensemble le mode de mobilisation", a ainsi déclaré en promettant "l'unité syndicale", Bernard Thibault et Jean-Claude Mailly se sont vivement affrontés à distance samedi, démontrant si nécessaire que l'unité intersyndicale n'a d'égale que celle au sein du PS (lire PaSiDupes).
Le secrétaire général de Force ouvrière (FO), Jean-Claude Mailly, fait porter la responsabilité de l'enlisement des cortèges à la CGT et à la CFDT.
"Ça signifie quoi ? Ça signifie qu'aujourd'hui il y a des dissensions entre les organisations syndicales", a-t-il admis. Du fait même, FO reconnaît que sa radicalité ne pallie nullement ses propres faiblesses: "Si la CGT voulait vraiment cogner sérieusement et exiger le retrait, ce qu'elle n'a jamais demandé, il fallait aussi accepter d'appeler à la grève".
Bien qu'il ait finalement entraîné la CGT dans la grève reconductible, certes sous la pression de sa fédération de cheminots contestattaires, Bernard Thibault l'a renvoyé à ses "erreurs".
"Depuis le début du mouvement, FO cherche à diviser le mouvement qui a pris de l'ampleur", a-t-il riposté. "Ils ont fait une erreur en étant à côté dès le départ, maintenant ils cherchent à rattraper le temps passé en se présentant comme étant les plus radicaux."

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