lundi 26 juillet 2010

Tortionnaire maoïste, Douch est condamné à 30 ans de prison

Les khmers rouges ont exterminé un quart de la population cambodgienne

Douch échappe à la perpétuité

L'ancien chef de la prison de Tuol Sleng, où ont été torturées et exécutées 15.000 personnes sous le régime maoïste des Khmers rouges, a été reconnu coupable de crimes contre l'humanité.
La dictature des révolutionnaires khmers a fait périr près de 2 millions de cambodgiens: plus d'un sur cinq. Leurs survivants peuvent-ils accepter la clémence des juges ?

Le tribunal spécial parrainé par les Nations unies a condamné lundi l'ancien chef de la prison de Tuol Sleng, où ont été torturées et exécutées 15.000 personnes au Cambodge entre 1975 et 1979, à 30 ans de prison pour crimes contre l'humanité.
Vêtu d'une chemise bleue, l'accusé a écouté d'un air pensif l'énoncé du verdict. Puis, soulagé, l'ancien bourreau khmer rouge a éclaté en sanglots quand il a appris qu'il n'aurait que 19 ans à passer en prison.

Le juge Nil Nonn a éprouvé le besoin de justifier ce jugement
: «Le rôle de l'accusé en tant que chef incontesté de la prison S-21 a été reconnu par ce dernier, avéré par les témoignages de témoins et des parties civiles». «Chaque personne détenue dans S-21 était condamnée à être exécutée conformément à la ligne du parti communiste du Kampuchéa [Cambodge] consistant à écraser tous les ennemis».
Le tribunal a pris en compte ses 11 dernières années en détention. Son box avait été équipé de vitres pare-balles pour éviter tout acte de vengeance de victimes. Plusieurs centaines de personnes s'étaient rassemblées devant le palais de justice pour suivre le jugement, qui été retransmis en direct par les télévisions et les radios du pays. Le verdict a indigné nombre de familles de victimes, qui espéraient que l'ancien bourreau, accusé de crimes de guerre et crimes contre l'humanité, serait condamné à la perpétuité.

Odieux jugement comptable

Le tribunal s'est livré à une comptabilité indécente qui consacre la double peine des victimes.

Dans les plateaux de la balance, le poids des années de prison du tortionnaire vivant a pesé plus lourd que celui des victimes mortes et enterrées.

Tactique irrespectueuse des morts
Ce tribunal avait d'abord déclaré que Douch serait condamné à 35 ans de prison pour tester la réactivité de l'opinion mondiale. Les communistes et révolutionnaires ont manipulé l'opinion et la peine initiale a été réduite à 30 ans. Par quel tour de passe-passe ?
L'ancien professeur de mathématiques de 67 ans a passé plusieurs années en détention illégale aux mains d'un tribunal militaire entre 1999 et 2007, lorsque le tribunal à participation internationale n'avait pas encore été mis en place. La peine de 30 ans de réclusion est inférieure aux réquisitions du procureur, qui avait réclamé en novembre 2009 quarante ans de prison à l'encontre de Douch, de son vrai nom Kaing Guek Eav.
Lien PaSiDupes

Un monstre zélé protégé du pouvoir communiste

Un khmer rouge modèle
«Méticuleux, consciencieux, attentif à être bien considéré par ses supérieurs» selon les psychiatres, Douch a tenu une administration rigoureuse des activités à Tuol Sleng, fournissant de précieuses données aux juges et aux historiens. Des témoignages inutiles
S'il n'a rien renié de son rôle de patron de l'établissement, il n'a avoué aucune exécution personnelle. Pourtant des témoignages le décrivent abattant personnellement les derniers prisonniers de S-21, en janvier 1979, lorsque l'armée vietnamienne est entrée dans Phnom-Penh.

Sans remords
Après la chute du régime, il a continué d'appartenir au mouvement et travaillé pour des organisations humanitaires, avant d'être retrouvé en 1999 par un photographe. L'image de l'humanitaire s'en trouve grandie...
Devant les juges, Douch, qui s'est converti dans les années 90 au christianisme, a exprimé des remords
Lien PaSiDupes

Mais il a fait machine arrière au dernier jour du procès. Arguant qu'il n'était qu'un simple serviteur du régime de Pol Pot, justifiant son zèle par la peur d'être abattu. Il estimait donc échapper de facto aux compétences du tribunal et sollicitait ni plus ni moins que sa libération.

Bourreau protégé du pouvoir
Certains, dont son avocat français Me Roux, limogé début juillet sans ménagement, ont vu dans ce revirement des pressions du pouvoir pour fragiliser le tribunal. De nombreux anciens khmers rouges sont aujourd'hui membres de l'administration cambodgienne. Le premier ministre Hun Sen, lui-même ancien simple soldat khmer rouge, s'est livré à une mise en garde contre un risque de nouvelle guerre civile si d'autres responsables étaient poursuivis par le tribunal mixte. Malgré son opposition, de nouvelles enquêtes ont été ouvertes sur cinq suspects.

=> Le premier ministre (depuis 1984) ,Hun Sen (PPC) est un ancien milicien khmer rouge passé ensuite dans le camp vietnamien.
=> Autres membres du PPC (Parti du peuple cambodgien ):
Chea Sim, président du PPC, ancien ministre de l'Intérieur de la République Populaire du Kampuchéa, mis en place par l'armée d'occupation vietnamienne;
Sar Kheng, ministre de l'Intérieur;
Sok An, ministre du Conseil des ministres;
Tea Banh, général, ministre de la Défense, un communiste d'origine thaïe;
Hor Namhong, ministre des Affaires étrangères.


Une communauté internationale

Le tribunal mixte est né en 2003 après d'interminables tractations entre le Cambodge et la communauté internationale et n'a commencé ses activités que trois ans plus tard.

Le «cas Douch», première affaire traitée, fera 'jurisprudence'.
La peine de mort a été exclue, ainsi que les compensations financières aux survivants.

Quatre autres anciens dirigeants khmers rouges doivent comparaître en 2011: 1- l'ancien président Khieu Samphan,
2- le «Frère numéro deux» Nuon Chea,
3- l'ancien ministre des Affaires étrangères Ieng Sary,
4- et l'épouse de ce dernier, Ieng Thirith,
Pol Pot, «Frère numéro un», est mort en 1998 sans avoir eu à répondre de ses actes.

Une société internationale d'une faiblesse accablante

La sanction des exactions communistes est bien légère et la FSU va pouvoir banaliser le génocide.

Qui sait si, plutôt que de faire l'impasse, les livres d'Histoire ne vont pas vanter les mérites de la politique des Khmers rouges de ...purification de la race !
Lire PaSiDupes

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