jeudi 15 juillet 2010

Bettencourt: une accusatrice pas plus claire que les intérêts de Mediapart

Liliane Bettencourt: "La comptable me demande trois appartements..."

Le témoignage de Claire T. a rempli les caisses de Mediapart

L'affaire Bettencourt, poule aux oeufs d'or de Mediapart
A qui profite l'information?
Y a-t-il conflit d'intérêts entre les lancements de polémique ou de rumeurs et le profit que les lanceurs en retirent ?
Par respect de l'éthique professionnelle, les profiteurs doivent-ils reverser à une association humanitaire?

Le site Internet d'information payante peut-il être désintéressé ?
On est amené à en douter. Dans la mesure où il a fait 5000 abbonnements sur l'affaire Bettencourt dans le premier mois, on est amené à penser qu'il a tout avantage à exploiter le filon encore quelques semaines. Est-ce bien moral ?

Le site assure qu'il n'a pas de raisons de mettre ses sources en doute et avoue donc qu'il ne les a pas mis à la question. D'autant que les conflits d'intérêt au sein de la famille pouvaient être aisément externalisés du fait de la présence à la marge de l'épouse d'un ministre d'un gouvernement honni. Pourquoi donc pousser son enquête de personnalité sur ses sources, si la presse peut en effet mettre impunément sur la place publique des "révélations" non vérifiées, en assurant qu'elles n'engagent que leur auteure et en dégageant ainsi toute responsabilité. Mediapart a donné une dimension politique à de pseudo- « révélations » par une comptable notoirement intrigante, avide et aigrie à la fois.
Une fois la dénonciatrice mystérieuse identifiée, Liliane Bettencourt a pu comprendre ses motivations et préciser qu'elle lui a laissé un souvenir contrasté.

La comptable, gloutonne, déçue et vindicative

En quelques jours du feuilleton Bettencourt, Mediapart, Montebourg (PS) et Eva Joly (Europe Ecologie) ont donné consistance aux propos de Claire T.: en les instrumentalisant, ils ont transformé le vaudeville en scandale politique. Claire Thibout, l'ex-comptable de Liliane Bettencourt, a travaillé pendant quatorze ans (1994-2008) dans son hôtel particulier de Neuilly, un huis clos d'intrigues et d'exploitation de faiblesse.

Le panier à crabes

La comptable avait connu son heure de gloire

Elle avait eu ses partisans dans cet hôtel particulier où chacun devait choisir son camp. Parmi eux, le prédécesseur de Patrice de Maistre, Pascal Castres Saint Martin. "La comptable était une personne tout à fait compétente", assure à L'Express ce financier, qui se méfiait lui aussi de Banier.

Mais elle était devenue plus vulnérable

Comme son collègue majordome Pascal Bonnefoy (l'auteur des enregistrements pirates) et la secrétaire Chantal Trovel, elle n'a jamais caché son hostilité à François-Marie Banier, l'artiste soupçonné de vouloir spolier leur patronne.

L'avocat était déjà dans la place
Ces trois ex-employés ont un autre point commun: leur avocat, Me Antoine Gillot. Après avoir négocié leurs indemnités de départ, il les conseille aujourd'hui dans la tourmente. "Je connais Claire depuis vingt-cinq ans, explique-t-il, c'est une amie." Sans doute aussi de son mari qui a gravé les enregistrements sur CD-Roms.

Une comptable aux antécédents de délation

Les détracteurs de cette mère de famille de 52 ans la disent moins indifférente à l'argent qu'elle ne le prétend et citent volontiers quelques exemples.
=> En 2001, elle accepte de Liliane Bettencourt un don de 53 000 euros, dont le versement sera officialisé devant notaire le 23 mai 2003. Mais il arrive aussi que ses exigences choquent la milliardaire.
=> Dans un courrier du 20 mars 2006 révélé par L'Express, celle-ci se confie à son ami Banier: "François-Marie, vous allez rire, la comptable Claire Thibout m'a demandé trois appartements. J'ai refusé sur le coup. Elle ne me portera pas dans son coeur, mais elle est assez payée. Enfin, j'ai trouvé cela exagéré. Je suis furieuse et navrée." Cette demande est d(ailleurs confirmée par les enregistrements du majordome. A en croire une conversation qui n'a pas été rendue publique à ce jour.

Dénonciatrice avérée
L'hostilité de Claire Thibout envers F.-M. Banier la mène parfois à des excès de précipitation. Ainsi, en septembre 2008, l'héritière de L'Oréal, qui se trouve à Venise avec le photographe, demande un virement de 100 000 euros. La comptable s'empresse alors de dénoncer à la police une manoeuvre de son rival Banier sur la proie. Fausse alerte : la milliardaire souhaitait simplement s'offrir un bracelet à la bijouterie Bulgari.

La comptable ne manipule pas que les chiffres
Certaines accusations de Claire Thibout comportent des erreurs (conscientes ? inconscientes ?) lourdes de conséquences. Ainsi, elle affirme aux enquêteurs qu'en mai 2003 Banier aurait profité de l'état de faiblesse de la vieille dame pour se faire donner une assurance-vie, juste avant qu'elle ne subisse une opération. Or, le photographe n'a accepté ce contrat Cardif, d'un montant de 250 millions d'euros, qu'un an plus tard, en juin 2004.

Comptable avide et nuisible

Claire Thibout entretenait des relations tout aussi orageuses avec le gestionnaire de fortune Patrice de Maistre, suspecté d'avoir laissé l'artiste manipuler la milliardaire.

Comptable avide: indemnité de départ de 400 000 euros
Liliane Bettencourt elle-même a, semble-t-il, fini par pardonner à son employée l'épisode des appartements. A son départ, fin 2008, elle lui accorde une indemnité de 400 000 euros.
Se quitter en bons termes évite certains déboires rétroactifs...
Dans une lettre datée du 4 décembre 2008, l'héritière de L'Oréal écrit à Claire Thibout: "Tout au long de ces années, je n'ai eu qu'à me louer de l'efficacité de votre travail comptable. Le sérieux dont vous avez fait preuve dans l'exécution de vos tâches, de même que votre loyauté, m'ont été d'une aide précieuse et je ne les oublierai pas."

Les sources de Mediapart et Montebourg ne sont-elles pas à prendre avec des pincettes ?
Il aurait convenu de mettre des gants avant de publier, mais la presse et les partis ne sont décidemment pas délicats . Lire PaSiDupes
Les intérêts des uns et des autres sont en tout état de cause fort troubles !

Lire PaSiDupes sur les aveux partiels de l'ex-comptable vertueuse au monde des vertueux
ou
et

1 commentaire:

  1. L'interview de Bruno 1er maître d'hôtel de L. B. parue dans le JDD est très instructive. Elle mérite d'être divulguée car elle apporte des éléments intéressants
    On comprend mieux ou allaient les retraits d'espèces de M. Bettencourt.
    Mary

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