vendredi 7 mai 2010

La gauche découvre que la prévention peut-être synonyme d'austérité

La presse salue l'austérité préventive

Une politique de prévention ne peut être une politique de l'autruche

Après l'annonce par François Fillon du gel des dépenses publiques pour les trois prochaines années, les éditorialistes découvrent un plan de rigueur.

Le manque de subtilité de la presse d'opposition

Eric Dussart dans La Voix du Nord dramatise les propos de Luc Chatel qui "a bien précisé qu'il s'agit là d'une 'politique sérieuse' qui n'a rien à voir avec la rigueur." .
De même dans L'Est Républicain, Chantal Didier ironise sur un sujet pourtant délicat: "A défaut du nom, cela en a la couleur. Si François Fillon exclut toute politique de " rigueur ", le gel des dépenses publiques annoncé hier signifie que l'État va se serrer la ceinture et, avec lui, les Français." A y bien regarder, la petite chimiste, sans saveur mais non sans couleur politique, aurait observé que l'Etat fait des économies depuis longtemps: ainsi, les fonctionnaires !
Le très subtil Francis Brochet du Progrès observe que "la différence entre le gel et la rigueur, nous a expliqué Monsieur Chatel, c'est qu'il n'y aura pas d'augmentation massive des impôts. Toute la subtilité, on le devine, est dans la définition de l'adjectif 'massive'...." A force d'occulter la crise économique et financière internationale et malgré la banqueroute de la Grèce, s'attendait-il à des baisses ?
Carrément malveillant, Patrick Apel-Muller de L'Humanité est certain que "le scénario grec a été choisi par le gouvernement français pour tondre les Français" et que "ce sont d'abord les dépenses sociales qui seront amputées" et surtout "pas ce fameux bouclier dont la droite a fait sa gloire et les grandes fortunes leur beurre." Cette analyse ne requiert aucune réflexion adaptée à la situation: le quotidien communiste ressort toujours la même scie usée.

Des mesures préventives, selon la presse nuancée

Sous le titre "la rigueur, enfin!" Gaetan de Capèle dans Le Figaro se réjouit franchement et affirme "qu'"il s'agit, plus simplement et sans drame de remettre de l'ordre dans les comptes de la maison France tant que des marges de manoeuvres existent".
De son côté, Paul Quinio de Libération pense que "le pari de l'austérité de François Fillon est à double tranchant" et qu' "à vouloir prévenir le pire, Fillon prend le risque d'alerter les marchés." Il est vrai que Libération connaît l'austérité et qu'alerté, un Rothschild a répondu présent pour sauver le quotidien de gauche.

Les journaux bons conseilleurs rétrospectifs

"Mettre de la rigueur, au sens rigoureux du mot, là où elle avait fini par manquer, devrait suffire pour parer à l'urgence", espère François Ernenwein de La Croix tout en souhaitant que les réformes "soient équitables, accompagnées d'un contrôle renforcé des marchés financiers et d'une politique des revenus cohérente."
Dans La République des Pyrénées, Jean-Michel Helvig note que Luc Chatel "a assuré que 'tout le monde sera touché'", et souhaite qu'au nom de "l'équité sociale (...) certains soient quand même plus touchés que d'autres."" Ca s'appelle aussi la solidarité.

Encore un à qui on ne la fait pas !

Parmi les Marx Brothers, Groucho porte la moustache

Pour le journaliste désenchanté Michel Lépinay de Paris-Normandie, on nagerait en "groucho-marxisme" (en américain, le verbe 'grouch' signifie 'ronchonner').
" Les leaders européens qui s'indignent de la situation de la Grèce et affirment leur solidarité, main sur le coeur, s'empressent de prélever 5 % d'intérêts sur les sommes prêtées au cousin grec sinistré. Et donc d'aggraver encore sa dette pour en tirer quelque profit.", s'insurge-t-il. Le comique ronchon verrait d'un bon oeil qu'au nom de la solidarité la France prenne des risques et se mette en difficulté.


Le journaliste désenchanté s'attaque à nos illusions supposées
Il précise que "tout cela n'est pas vraiment réel et donc sans gravité: tous les Etats sont surendettés, et empruntent aux banques les sommes qu'ils prêtent à la Grèce, pour qu'elle puisse rembourser les banques, qui spéculent elles-mêmes sur l'incapacité des Etats à les rembourser !" Fallait-il pour autant que les Etats européens abandonnassent (!) la Grèce à son sort ?

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