samedi 15 mai 2010

Concentration de la presse: Le Nouvel Obs et Pierre Bergé convoitent Monde

Le grand soir de l'indépendance du quotidien de gauche

Sauf transfusion, mort prochaine du journal sous perfusion ?

Le journal Le Monde se porte mal

Le groupe Le Nouvel Observateur est à nouveau en discussion avec Le Monde pour reprendre l'ensemble du groupe fortement endetté, mais d'autres investisseurs ont des vues sur le quotidien fondé à la sortie de la guerre par Hubert-Beuve Mery.

Le Nouvel Observateur
Le groupe de presse fondé et présidé par Claude Perdriel est actuellement actionnaire à hauteur de 1,75% du Monde SA, la société qui coiffe l'ensemble du groupe Le Monde. Le Monde SA détient de son côté 6% du Nouvel Observateur. Les deux groupes avaient tenté l'an dernier de déboucler ces participations croisées mais avaient finalement renoncé. Lire PaSiDupes sur la passation (partielle)de pouvoir entre Perdriel et Denis Olivennes, venu de la FNAC

Dans un bref communiqué, le Nouvel Obs est le premier à déclarer ouvertement son intérêt pour le quotidien du soir: "Devant les problèmes de financement qui se posent aujourd'hui, Le Nouvel Observateur ne peut rester indifférent et souhaite contribuer à une solution qui préserve cette indépendance". "Le Nouvel Observateur est actionnaire et administrateur du groupe Le Monde depuis le 19 juin 2002 afin de contribuer à défendre l'existence et l'indépendance de ce groupe", a encore dit le groupe de Claude Perdriel. PLUS sur leurs ententes, dans PaSiDupes
"Vu les difficultés que traverse Le Monde, notamment la question de sa recapitalisation, Le Nouvel Obs propose ainsi une reprise qui assure la poursuite de l'indépendance du quotidien", a précisé une porte-parole du Nouvel Observateur. Plus sur l'éthique professionnelle du Nouvel Obs, dans PaSiDupes
ENTENDRE Denis Olivennes, le directeur général délégué et directeur de la publication de l'hebdomadaire le Nouvel Observateur: prochainement

Le Monde confirme des pourparlers privilégiés
"Nous avons eu des discussions ces derniers jours avec Claude Perdriel qui avait manifesté son intérêt, ces discussions se poursuivront dans les prochains jours", a dit le président du directoire du Monde, Eric Fottorino.
La direction du Monde souligne également que cette offre n'est pas la seule à l'étude, mais se refuse à commenter qualitativement les différentes propositions.
Le Monde SA a comme principaux actionnaires Lagardère (17,27%), l'Espagnol Prisa 15,01% et l'Italien Stampa Europe (2,90%). La majorité est détenue par Le Monde Partenaires et Associés qui regroupe notamment les actionnaires internes du quotidien, dont les cadres et les journalistes.

Le parrain de Désirdavenir Royal se porte acquéreur

Le socialiste multi-milliardaire de luxe Pierre Ber(ci-contre) s'est allié au banquier Matthieu Pigasse (patron de Lazard France et propriétaire du magazine Les Inrockuptibles) pour se faire remettre la dépouille du journal. Ils proposent une entrée au capital du Monde, révèle Le Figaro.fr qui souligne que les deux hommes auraient créé une "structure ad-hoc" pour ce faire.

Lire aussi PaSiDupes sur les liens de Sa Cynique Majesté Royal avec Matthieu Pigasse

=> Plus sur Les Inrocks et Pigasse
En février 2004, l'hebdomadaire culturel généraliste, qui agite volontiers le monde de la culture, publia un manifeste (« Appel contre la guerre à l'intelligence », sous-titré « Face à la politique du gouvernement Raffarin, enseignants, magistrats, chercheurs, artistes, avocats, psychanalystes étudiants etc, se mobilisent ». La pétition est signée par plusieurs milliers de personnes et le journal publie ensuite de nombreux témoignages de personnalités et d'anonymes.

C'est l'ancien directeur-adjoint du cabinet de Laurent Fabius, Matthieu Pigasse (ci-dessus) qui, en 2005, vendit Libération à Édouard de Rothschild, actionnaire de la maison concurrente de Lazard.

Des outsiders déclarés ou non
Il manque au moins un groupe de presse parmi ceux qui se repassent la patate chaude. Le Monde ira-t-il à Olivennes ou à Pierre Bergé, semble interroger l'enseigne ci-contre.

Le groupe de communication espagnol Prisa a souvent été évoqué comme étant prêt à monter au capital du Monde, mais est plombé par un endettement de près de deux milliards d'euros qui l'empêcherait d'agir seul.

Le Monde, endetté à la grecque, bien avant la crise

Le Monde s'est fixé dernièrement pour objectif de finaliser le projet de recapitalisation du groupe dans les prochaines semaines pour le soumettre au vote des actionnaires d'ici fin juin.
Le groupe Le Monde est fortement endetté avec, en 2009, une perte nette (part du groupe) de 25,2 millions d'euros. Sa dette est estimée à 125 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 297 millions.
A-delà des difficultés du quotidien, c'est le groupe entier qui se porte mal, malgré quelques pépites, tel Courrier International. Parmi elles, Télérama-La Vie détient 66% du Monde interactif au coté de Lagardère.

L'urgence d'une recapitalisation du Monde est également motivée par la
nécessité pour le groupe d'un remboursement d'emprunt (25 millions d'euros) qui à l'époque avait été gagé sur Télérama. N'est-ce pas pourtant un de ces journaux d'opposition qui critiquent notre déficit public ?

Evidemment, en multipliant les journées de blocage d'imprimeries et donc des ventes, les Ouvriers du Livre CGT - lire PaSiDupes - (Syndicat général du livre et de la communication écrite – SGLCE-CGT - syndicat des ouvriers des imprimeries et de la distribution de la presse, n'ont pas appuyé sur la tête du groupe Le Monde ni cassé l'outil de travail...

Sur les méthodes du syndicat unique du secteur
,
lire PaSiDupes

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