vendredi 21 mai 2010

Cannes, festival du proche-orient: Iran et Irak

La sélection 2010 dévoilée: politique et partisane, intello et barbante
Le 63e festival ( liste des sélections 2010 ) s'ouvre avec Robin Hood

Le ton est donné ! Ce sont les aventures de Robin des Bois, brigand de légende au grand cœur de la forêt de Sherwood. Comble de bonheur, ce héros archétypal du Moyen Âge anglais était aussi défenseur des pauvres et des opprimés, il détroussait les riches. Bémol: il aurait détroussé les pauvres qu'il aurait été assuré de la Palme d'Or !

Le festival est ensuite largement dédié au monde arabe

IRAN, 2007-2010

En 2007
déjà et sans remonter aux origines, le film « Persepolis », de Marjane Satrapi a obtenu le prix du jury au Festival de Cannes. Il raconte la vie à Téhéran (Iran) avant et après la révolution islamique. L’association Femmes solidaires milite, avec Ana Assieh et Mimi Abdo, pour les luttes des femmes iraniennes, la laïcité et le droit des femmes. A noter que Femmes solidaires n'est autre que la version retoquée de l'anciennement Union des femmes françaises (UFF), par trop connotée communiste (PCF).

En 2010
, les Domenech du festival ont sélectionné « Copie conforme ».
Si c'est le premier long-métrage entièrement tourné hors de son Iran natal par Abbas Kiarostami, un chouchou de la Croisette puisqu'il a remporté la Palme d'or en 1997. Il conte cette fois la rencontre fortuite en Italie entre un écrivain anglo-saxon et une antiquaire française, Juliette Binoche, au comportement étrange.
=> Plus que le film, l'opportunité d'une ingérence politique a séduit le festival. La situation politique de la république islamique d'Iran maintient en effet le cinéma iranien dans l'actualité.
Samedi 15 mai 2010, du haut des marches, Frédéric Mitterrand, le ministre de la culture et de la communication, accompagné d'Abbas Bakhtiari, directeur du Centre Culturel Pouya à Paris et d'Armin Arefi, journaliste franco-iranien, auteur du blog Dentelles et tchador, a lu un texte du cinéaste iranien Jafar Panahi actuellement détenu à la prison Evin de Téhéran. (ci- dessus à gauche, un homonyme) Lion d'or à La Mostra de Venise pour Le Cercle, deux fois récompensé à Cannes pour Le Ballon blanc et L'Or pourpre, Jafar Panahi, ancien assistant d'Abbas Kiarostami (qui concourt pour un prix...) est l'un des cinéastes de la "nouvelle vague" iranienne les plus connus à l'étranger.
Il devait faire partie du jury du Festival 2010, mais auteur d'un film sur la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad en juin 2009, il a été arrêté.

=> Le 7e art est-il à ce point un art mineur que les réalisateurs ne s'en satisfont pas ?
Selon Bernard-Henri Lévy qui, avec l'aide de la famille de Jafar Panahi (le seul, le vra, à gauche), a contribué à faire sortir le texte écrit par le cinéaste depuis le « paradis » de sa prison, l'idée de ce manifeste vient d'Agnès Varda et de Bertrand Tavernier. Les stylos Mont Blanc chauffent: les deux sont aussi signataires de la pétition en faveur de Roman Polanski, qui souhaitaient faire également pression sur les autorités iraniennes afin d'obtenir la libération de leur confrère. Avant eux, dès mars, Amnesty International avait appelé l'Iran à libérer le cinéaste.
Le texte évoque les terribles conditions de détention de Jafar Panahi au « paradis » décrit par Vakili Rad, l'assassin de Chapour Bakhtiar (lire PaSiDupes), ainsi que sa gratitude envers les autorités françaises qui tentent d'obtenir sa libération.

IRAK - 2010

Ken Loach, pensionnaire du festival de Cannes ?
Le dernier film de Ken Loach suit quelques-uns des 160.000 soldats envoyés en Irak, après la mort de l'un d'eux, Frankie, sur la Route Irish, la route la plus dangereuse au monde, qui relie la Zone verte de Bagdad à son aéroport. Mais contrairement au récent Green Zone , de Paul Greengrass (dont le héros enquête sur le mensonge d'État prêté en 2003 à l'administration américaine sur l'existence d'armes de destruction massive en Irak), l'action ne se déroule pas en Irak, mais à Liverpool.

Mais
le récit de K. Loach patauge dans les lourdeurs et les maladresses de la dénonciation militante des contractors, ces mercenaires d'une guerre privatisée, importent la violence d'Irak en Angleterre. Dans l'univers viril du réalisateur, chaque fois que des hommes se retrouvent entre eux, ils finissent par s'insulter ou se foutre sur la figure.

Loach ne se mobilise pas sur une manipulation gouvernementale, mais stigmatise les businessmen des conflits : d'ex-soldats en cols blancs, qui gèrent des sociétés de protection militaire et qui s'en mettent plein les poches, partout là où des guerres éclatent: "L'Irak, c'est du passé. Allons faire le ménage au Darfour", dit un des businessmen incriminés.
Loach a la haine conviviale et universelle.

Ce trotskiste soutient le NPA du Che-Besancenot et le festival de Cannes est ami de Loach. Lire lematin.ch
Celui-ci est en outre du nombre des intellectuels qui s'opposaient au ministère de l'Identité nationale Lire PaSiDupes

Certaines pages de l'Histoire ne le motivent pas

Un sujet encore non traité ni primé à Cannes:le génocide du peuple cambodgien par les Khmers rouges: lien PaSiDupes
Pol Pot, Ken Loach ne veut pas le connaître ?

À l'origine fixée à 18, la liste s'est enrichie d'une ultime réalisation, 48 heures à peine avant l'ouverture de cette 63e édition : le cinéaste britannique Ken Loach briguera la Palme d'or avec Route irish. Petit coup de pub ?...

Lire aussi
l'article de PaSiDupes sur le film algérien 'anti-français', Hors-la-loi

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