mercredi 31 mars 2010

Un déficit moins élevé ne parle pas aux Français

Cette angoisse-là aurait-elle été inventée par l'opposition ?

Les Français des sondages ignorent les réussites gouvernementales

Le déficit public s'est établi entre 7,5 % et 7,6 % de PIB en 2009 au lieu des 7,9 % prévus et claironnés, comme s'ils étaient atteints.
Plus la manipulation est lourde et grossière, mieux ça marche.
Les sondés sont-ils représentatifs ?

La France fait mieux que la plupart

Les faits

« La France a passé une "bonne crise" en termes relatifs. »
L'agence Fitch a confirmé hier la note à long terme AAA de l'Hexagone, avec une perspective « stable ». Ses commentaires sont positifs concernant 2009, marquée par une « récession douce », grâce à la résistance de la consommation. L'Etat n'a pas eu à dépenser autant que d'autres pays et « le secteur financier n'a eu besoin que d'un soutien budgétaire modeste ».
On l'aura compris, la politique gouvernementale de contrôle des dépenses publiques est bénéfique à la France. Mais les Français n'apprécieraient pas outre mesure que la charge du déficit public sur leurs enfants soit allégée.


L'optimisme ferait trop de bien
Fitch met en garde sur l'avenir : « La dette publique de la France était élevée à l'orée de la crise et elle augmente sensiblement. On s'accorde toujours à penser qu'à la fin 2011 la France aura l'un des ratios d'endettement les plus élevés parmi les dettes souveraines classées AAA » , à 88 % de PIB selon Fitch. Les pays notés triple A sont les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, laFrance et l'Espagne, pays "les plus durement touchés par la crise", selon Moody's.
L'Allemagne, l'Espagne et la France sont classés parmi les pays "résistants" au triple A. L'Allemagne parce que son niveau d'endettement reste raisonnable et parce que le constitution oblige le gouvernement à ramener les déficits publics sous la barre des 3% du PIB d'ici à 2016. L'Espagne, en dépit d'une forte augmentation de sa dette sous l'effet de la crise, bénéficie d'une croissance porteuse quand la reprise sera là.

Selon Moody's, la France a plutôt bien résisté à la crise. L'agence de notation se montre cependant critique envers le "grand emprunt" qui, s'il ne menace pas le triple A de la France, constitue quand même une hausse marginale de la dette pour un bénéfice de croissance "plus qu'incertain", estime Pierre Cailleteau.

Les efforts français

L'agence Fitch salue la volonté française de ramener le déficit public à 3 % de PIB dès 2013, mais craint toujours« un risque significatif de dérive budgétaire ».

Le nouveau ministre du Budget s'attache à convaincre du bien-fondé de la stratégie de la France. F. Baroin va bénéficier d'un point de départ un peu moins dégradé que prévu. Alors que le gouvernement tablait sur un déficit public à 7,9 % pour 2009, le PIB devrait finalement s'avérer un peu moins lourd (« Les Echos » du 26 mars), autour de 7,5 %-7,6 % de PIB, après 3,4 % en 2008. L'INSEE doit préciser aujourd'hui l'état des comptes publics 2009. L'amélioration serait liée, notamment, à des recettes sociales un peu moins mauvaises (des charges sociales d' entreprises plus lourdes), que ce qui était anticipé et à un investissement des collectivités locales moindre.

Hausses des prestations sociales et du pouvoir d'achat, mais pas des sondages !

L'INSEE a donc confirmé hier la progression de 0,6 % du PIB (indicateur de la valeur totale de la production interne de biens et services) au quatrième trimestre l'an dernier (- 2,2 % sur l'année)
Il a également publié les premiers chiffres des comptes des ménages sur 2009 : leur pouvoir d'achat a progressé de 2,1 %.
La hausse par unité de consommation (c'est-à-dire par personne et en tenant compte de la composition des ménages) a atteint 1,4 %, après avoir été nulle en 2008 (essentiellement en raison de l'inflation). Au sein des revenus, les salaires bruts se sont maintenus (+ 0,1 %) tandis que les prestations sociales ont fortement progressé (+ 4,8 %) sous l'effet de la poussée du chômage. Le taux d'épargne s'est élevé à 16,4 % en 2009, en hausse de plus de 1 point par rapport à l'année précédente (15,3 %).

Les sondages devraient logiquement repartir à la hausse...
La cote de popularité du président de la république serait fort basse, " en termes relatifs " ! Or, le Premier ministre qui met en musique a davantage l'oreille de la population que le compositeur... Ce qui n'interpelle pas. Le « grand méchant » n'est pas celui qui exécute les « basses oeuvres »: du jamais vu ! Tant de contrefaçons échappent à notre perspicacité !

Peut-on ainsi faire dire ce qu'on veut aux Français et attribuer une valeur nationale à leur vote régional ? Il semblerait pourtant que l'électeur délivre donne le plus naturellement du monde ce type de message décalé, probablement « en creux » ! Une semaine plus tard, il s'avère déjà en effet qu'un peuple d'abstentionnistes aussi subtiles aurait la fibre politique sensible. Des courants de l'UMP ne voient-ils pas dans les résultats des régionales à mi-parcours une raison opportunité de reprise de l'offensive: Alain Juppé et Dominique de Villepin expriment leurs différences.
L'ingratitude populaire envers le gouvernement est proportionnelle à la démagogie de l'opposition. La première est vache et la seconde puérile. Les populistes auraient profité de la crise pour les infantiliser: on aurait ressorti dans le pré les veaux décrits par de Gaulle. Que le pré d'en face ne soit pas si vert ne les réjouit même pas... Certes, les Français assurent qu'on ne les mène pas par les naseaux, mais tout dépend de la main qui tient l'anneau. Celle du beau parleur leur est plus douce que la poigne du meneur de troupeau. Et si, de surcroît, elle leur lustre le poil... "Partout où l'homme fait preuve de fragilité, il trouve sur sa route un «sauveur» pour le tromper." ( Jacques des Bermudes)

Les « décripteurs » distingués de l'actualité ne nous ont d'ailleurs pas habitués à des réveils toniques. Une bonne nouvelle est celle qui doit à la crise une montée du mécontentement populaire. Celle du jour sur les déficits n'est pas faite pour la Une. Les (instruments à) vent(s) couvrent les cordes: les media n'ont pas l'oreille éduquée aux sons délicats.

Les affres du lendemain existeraient-ils moins dans la population que dans les salles de rédaction, alimentées par des agences de presse davantage à l'écoute des partis et des syndicats que de la masse des Français ?

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