mardi 26 janvier 2010

Drogue au volant: plus moyen de s'éclater sur la route

Point de vue militant contre intérêt publique

"Conduire sous l’emprise de stupéfiants est de plus en plus risqué », observe France Info, le 24 janvier. Nous saluons donc aussitôt le sens des responsabilités de cette chaîne publique souvent décrite ici sous l'emprise de la pensée unique. Mais PaSiDupes doit vite déchanter, car le risque souligné par cette presse d'opposition, décidément toujours égale à elle-même, ne serait pas tant médical que politique. Elle dénonce en fait l'action de prévention gouvernementale qui fait du chiffre: « les contrôles sont de plus en plus nombreux. Les derniers chiffres en la matière sont en hausse : plus de 40.000 personnes ont été contrôlées l’an dernier." Ainsi, les Français ne sont-ils pas de plus en plus menacés par la drogue, mais traqués par les contrôles policiers répressifs...

France Info n'a semble-t-il rien à faire des ravages de la drogue

Les statistiques des over-doses sont le cadet de ses soucis.

Cette radio vertueuse est branchée sur la 'traque' des Français. « En septembre dernier, France Info avait souligné les débuts timides du test de détection des drogues dans la salive [...] .
Depuis [quatre mois plus tard], les choses ont évolué : sur l’ensemble du territoire [personne n'en réchappe], plus de [ce qui n'a pas le même impact que 'quelque'] 40.000 personnes ont été contrôlées en 2009. » Ainsi importe-t-il moins à la station de service publique de savoir si des vies sont sauvées que de convaincre le citoyen qu'il est sous le contrôle croissant d'un Etat qui étend sur lui son emprise.

La presse veille sur nos vies

La terminologie
« Rien qu’à Paris, 4.776 personnes, selon les chiffres que nous a donnés en exclusivité la Préfecture de Police, ont subi l’an dernier l’un de ces tests salivaires. 30 % d’entre elles ont été contrôlées positives, au cannabis dans la plupart des cas. »

"ON ", le monstre froid
"Matteo, chauffeur-livreur de 32 ans, en faisait partie : "je rentrais chez moi un soir vers 20 heures. Y a eu un barrage de gendarmes qui contrôlait toutes les voitures. J’ai été contrôlé. On m’a immobilisé mon camion. On m’a chargé dans une voiture et on m’a amené toutes sirènes hurlantes à la gendarmerie, pour faire un test salivaire qui s’est avéré positif. De là j’ai fini à l’hôpital pour des examen sanguins. J’ai été relâché vers 4 heures du matin..." La deuxième phase, mais pourquoi le dire, ne s'avère nécessaire que si le test salivaire se révèle douteux ou positif...

"Utilisé depuis août 2008, le test salivaire (photo ci-contre) présente de nombreux avantages. Les policiers ou les gendarmes peuvent se servir de ce petit kit au bord des routes. Sa mise en oeuvre prend une vingtaine de minutes.
Il permet de détecter cinq grandes familles de stupéfiants, du cannabis et de ses dérivés à la cocaïne en passant par les amphétamines. Le cadre juridique actuellement en vigueur permet son utilisation dans de nombreux cas de figures : accident, infractions graves au code de la route, comportement suspect des conducteurs etc... "

Les conditions du test salivaire
"Les contrôles inopinés sont également possibles, à condition d’être précédés d’une recherche d’alcoolémie, comme le précise le lieutenant de police David Pousset : "Dorénavant, on met en place les dispositifs de contrôle des stupéfiants de manière couplée avec les contrôles d’alcoolémie. Ces contrôles d’alcoolémie sont ciblés sur les périodes les plus accidentogènes, notamment les week-ends. Toute personne qui est dépistée positive en terme d’alcoolémie sera soumise également à un dépistage des stupéfiants, l’infraction de conduite sous l’emprise d’un état alcoolique permettant de motiver le contrôle des stupéfiants".

Plutôt mourir d'une bonne biture que d'une petite fumette
« Une question revient souvent : conduire après avoir fumé un joint est-il plus, ou moins, dangereux que conduire sous l’emprise de l’alcool ? Ce vaste débat [un débat se doit d'être « vaste », sauf s'il s'agit de celui sur le voile islamique...] n’a jamais été vraiment tranché, mais une chose est sûre, selon Françoise Hardy, responsable de la Sécurité Routière à Paris, l’association des produits démultiplie les risques d’accidents : "Quand vous conduisez sous l’effet de cannabis, vous multipliez par 1,8 le risque d’être responsable d’un accident mortel de la route. En revanche, quand vous fumez et vous buvez en même temps, vous multipliez par 15 votre risque d’accident. Le problème à Paris c’est que très souvent, on a des accidents avec une alcoolémie positive et une consommation de stupéfiants. Les deux vont ensemble [comme le steak et la frite] et donc ça accentue encore les risques d’accidents."

Et pour France Info, au total, c'est quoi l'essentiel ?

Deux ans de prison, 4.500 euros d’amende
La procédure
"Problème avec le test salivaire : il ne permet aucune datation de l’usage de telle ou telle drogue. Il faut attendre la prise de sang, obligatoire, pour affiner les résultats, comme l’explique le témoignage partiel et partial du chauffeur-livreur, ci-dessus Jean-Baptiste Iosca, avocat spécialisé dans les délits routiers : "Les tests sur le bord de la route, les badigeonnages que l’on fait avec un coton-tige à l’intérieur de la bouche font apparaitre seulement si vous êtes positif ou négatif. C’est tout. Après vous êtes ramenés à l’hôpital et c’est là qu’un médecin pratique une prise de sang qui va déterminer votre dosage de THC ou d’un autre stupéfiant dans votre sang. C’est là qu’on va connaitre le caractère de dangerosité, qu’on va savoir si la personne est chargée....ou pas".
(lien France Info : Que faire en cas de contrôle positif aux stupéfiants ? Jean-Baptiste Iosca, avocat spécialisé dans les délits routiers - 2'21")


Une intolérable atteinte aux libertés
  • Du chiffre aux sanctions
    "Dans tous les cas, conduire sous l’emprise de stupéfiants peut coûter cher : 2 ans de prison et 4.500 euros d’amende. Trois ans de prison en cas de cumul drogue/alcool. Le tout assorti d’un possible retrait de 6 points du permis de conduire et de mesures de suspension, voire d’annulation du permis..."
  • Un dernier pour la route ? Le doute
    "Une précision enfin : la marge d’erreur de ce test est tout de même de 15 %... 15 % de cas qui ne sont pas confirmés par la prise de sang."

    Nous vivons dans une société injuste

    Selon le cas, France Info est capable de plaindre les nantis.
    La radio bien-pensante suggère que 2 ans de prison et 4.500 euros d’amende, voire trois ans de prison en cas de cumul drogue/alcool, c'est du racket. Plus moyen de s'éclater.

    Ce test est profondément inégalitaire
    Certains privilégiés -probablement les plus riches d'entre nous- ne se font pas épingler et traumatiser. Les plus démunis Les plus défavorisés n'ont pas les moyens d'associer alcool et cannabis et n'ont pas droit à une mort dans la dignité.

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