mercredi 27 janvier 2010

Conférence sur les déficits français: nouveau boycottage par le PS

Les redresseurs de torts socialistes sont des abstentionnistes

Comme Peillon-la-honte, le PS pratiquera la politique de la chaise vide
A sa différence, ils ont eu la délicatesse insigne de prévenir de leur défection à la conférence sur les déficits français du jeudi 28. Les élus locaux de gauche espèrent ainsi servir la France tout en portant un coup à l'ambition gouvernementale de parvenir à un consensus sur la réduction des dépenses publiques. N'est-ce pas en effet pour le PS le meilleur moyen de dissimuler ses tensions internes ?

Les collectivités locales ne craignent donc pas de se déconsidérer à force de se plaindre de la faiblesse de leurs budgets, accusant l'exécutif d'avoir transféré des responsabilités qu'elles doivent désormais financer, alors que leur bonne foi est justement mise à mal par le scandale de la campagne socialiste de désinformation -aux frais du contribuable- concernant la réforme territoriale. Le gouvernement a ainsi une nouvelle raison de pointer du doigt la responsabilité des collectivités locales dans l'augmentation des déficits.

Alain Rousset, président socialiste de l'ARF (Association des Régions de France, dont 22 sont socialistes), a tenté de justifier sa décision de boycottage en reportant sur le gouvernement la responsabilité dans la dérive des déficits.
"D'abord les budgets des collectivités locales sont à l'équilibre et l'endettement des régions est extrêmement faible", peut-il assurer tant que l'alternance ne met pas en évidence la gabegie socialiste. "D'autre part, l'Etat est aujourd'hui le principal responsable de la confusion des financements croisés des politiques publiques", selon lui.
"Le déficit vient des dépenses de relance mais surtout des choix fiscaux du gouvernement, plus 23 milliards d'euros de niches fiscales depuis 2002". C'est aussi simple que çà !. Quels sont ses chiffres sur la période Jospin ?

Collusion de l'ARF avec l'ADF, où la droite est minoritaire

Claudy Lebreton, président de l'ADF (Assemblée des départements de France), qui représente 102 départements, dont 58 dirigés par la gauche et 44 par la droite, a déploré la politique du gouvernement français.
"Au total, l'Etat nous doit environ 8 milliards d'euros", a-t-il dit. "L'exercice de la chaise vide n'est pas un exercice facile, mais j'assume." Attention, le jeu de la chaise musicale va commencer !

L'AMF, autre association socialiste

Le socialiste André Laignel, secrétaire général de l'Association des maires de France (AMF) et maire d'Issoudun (Indre), lui a emboîté le pas, mais les maires faisant partie de la majorité présidentielle devraient être présents: pas de chaise vide à droite.
"Vouloir associer les collectivités territoriales à une conférence sur le déficit de la France, et ainsi faire croire qu'elles seraient concernées et en porteraient une part de responsabilité, ceci relève, de la part de M. Sarkozy, d'une volonté (...) de désinformation, de dénigrement (...) et d'une volonté de mise en tutelle financière des collectivités locales", a soutenu le socialiste André Laignel dans un communiqué.
Pour lui, cette conférence est "une médiocre manoeuvre électorale et un rideau de fumée sur une réalité à l'évidence grave: le déficit de l'Etat de plus de 141 milliards pour 2009 et dont M. Sarkozy et son gouvernement portent l'entière responsabilité", conclut le secrétaire général de l'AMF, tout en nuances.

Dans la majorité présidentielle

  • A l'Elysée, on s'est refusé à tout commentaire sur ce boycottage de la minorité.
    Le président français a émis l'espoir que cette conférence débouche sur un "diagnostic partagé" par tous les acteurs de la dépense publique - Etat, collectivités locales, Sécurité sociale -, pour les placer ensuite devant leurs responsabilités.

    => Elle intervient au moment où la France s'est engagée auprès des instances européennes à ramener sous 3% d'ici 2013 un déficit public qui devrait culminer à 8,2% du PIB en 2010, soit cinq points de plus qu'au début de la crise. Sans ces difficultés ce ne serait pas la crise...

    Le Président Sarkozy a exclu toute hausse des impôts
    Selon le ministre du Budget, Eric Woerth, la croissance économique devrait contribuer pour moitié aux 100 milliards d'euros nécessaires pour y parvenir mais le reste de l'effort devra être réalisé en réduisant les dépenses.

    => Enfin, cette conférence d'élus locaux rassemble des inquiets. Par référendum, les DOM de la Martinique et de la Guyane ont voulu la fusion département-région, une épée de Damoclès sur quelques têtes échauffées et une promesse de baisse des déficits.
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