dimanche 31 janvier 2010

Clearstream: MAM soutient le procureur face à Villepin

Une leçon de loyauté professionnelle, à contre coeur

Rappel à la vertu politique d'une Chiraquienne à la gauche vertueuse

Dénonçant le goût de certains pour la "théorie du complot" (et ses travaux pratiques: lire PaSiDupes), la ministre de la Justice a appelé l'ancien Premier ministre à faire passer "l'intérêt général" de la majorité devant les considérations "politiciennes".
Dominique de Villepin, qui se pose en "alternative" à Nicolas Sarkozy à droite, "est un homme politique qui doit exprimer ses idées" mais "j'espère que ses idées ne se limitent pas à des attaques contre le président de la République", a déclaré l'ancienne présidente du RPR sur Europe 1. Elle en a probablement autant pour le PS, mais la polémique n'est pas le fort de ce serviteur discret de l'Etat.
"L'intérêt général, j'y suis particulièrement attachée", a-t-elle souligné, et le gaullisme, dont se réclame Dominique de Villepin, "cela correspond à certaines idées, convictions,
comportements".

L'ancien Premier ministre, qui comparaissait pour complicité de dénonciation calomnieuse, a été relaxé par le tribunal correctionnel de Paris jeudi matin. Mais le procureur de la République, Jean-Claude Marin, a annoncé qu'il faisait appel de cette décision vendredi. Cet appel n'ouvre pas -comme l'affirme la presse d'opposition- la voie à un nouveau procès, courant 2011: il s'ajoute à la décision antérieure des deux condamnés, à 15 mois ferme pour Gergorin et Lahoud.

Dominique de Villepin, qui se dit victime de "l'acharnement" de Nicolas Sarkozy, affirme que la décision de faire appel a été prise lors d'une réunion à l'Elysée jeudi après-midi -- une "allégation mensongère" selon l'entourage du chef de l'Etat. Le procès devait être ouvert en tout état de cause, du seul fait de la volonté des condamnés en première instance. Le reste est amertume et polémique politicienne qui, ajoutée au coup médiatique de Vincent Peillon-la-honte à l'endroit (mais surtout à l'envers) du service public de télévision, risque fort de démobiliser l'électorat aux régionales de mars prochain.

Michèle Alliot-Marie, ministre de devoir

La Garde des Sceaux a confirmé dimanche 31 que le procureur a pris sa décision seul et "en pleine cohérence" avec ses réquisitions - LIRE PaSiDupes . Il avait requis 18 mois de prison avec sursis et 45.000 euros d'amende.
"Il l'a dit lui-même et c'est la vérité: le procureur a pris sa décision sans qu'il y ait ni instruction ni incitation de quelque nature que ce soit", a déclaré Michèle Alliot-Marie sur Europe 1. "Je ne laisserai pas faire des choses contraires aux règles et attaquer un magistrat", a-t-elle souligné.

Michèle Alliot-Marie dément formellement la rumeur
A la question: "Nicolas Sarkozy a-t-il donné instruction de faire appel?", Michèle Alliot-Marie -chiraquienne- a été affirmative : "Non, je le dis très clairement."
Elle a en outre précisé qu'elle avait été informée de l'intention de Jean-Claude Marin de faire appel jeudi soir "par les services de la chancellerie".
"Je n'accepte pas qu'on instrumentalise à des fins politiciennes ou des revendications à des fins syndicales la décision du procureur", a insisté Michèle Alliot-Marie.

La compétition Villepin-Sarkozy, que les proches exacerbent par media interposés à quelques semaines d'élections régionales et dans la perspective de la présidentielle, est suicidaire.

Baroin demande à Sarkozy d'interférer dans l'exercice de la justice !

Le député UMP de l'Aube, François Baroin, proche de Dominique de Villepin, a dit espérer un geste d'apaisement et de rassemblement de Nicolas Sarkozy. "Il est inenvisageable que cette situation perdure", a-t-il dit sur Canal+.
"Il faut que le président tourne la page sans attendre (le procès en appel)", a-t-il suggéré, considérant implicitement que le procureur ne serait pas apte à décider seul et en conscience. Persistant dans cette optique insultante, il conseille benoîtement "qu'ils se voient, qu'ils se parlent. C'est au président de la République de faire ce geste de rassemblement. On ne peut pas arriver in fine six mois avant la présidentielle avec un sujet de cette importance qui ne soit pas purgé", a-t-il estimé, appelant la majorité à "faire revenir dans le jeu" Dominique de Villepin. Drôle de jeu !
  • Sur Radio J, le maire UMP de Levallois-Perret, Patrick Balkany, a en revanche dénoncé la "mauvaise manière" faite par Dominique de Villepin à l'UMP et lui a lui prédit un échec face à Nicolas Sarkozy.
    "Toutes les divisions à droite de tous temps ont toujours été rejetées. A droite, tous ceux qui ont voulu se présenter contre le leader naturel ont été punis par l'électorat", a rappelé le député UMP des Hauts-de-Seine
    .

    Il est plus que jamais nécessaire que le nouveau procès détermine clairement les responsabilités. Puisque l'opposition a intérêt à dresser les deux rivaux l'un contre l'autre, attendons-nous à ce qu'elle tire le meilleur parti possible de cet affrontement, quitte à ce que la recherche de la vérité en soit perturbée et qu'elle perde un peu de ce qui reste de son crédit-vertu.
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