jeudi 1 octobre 2009

Nicolas Sarkozy veut aider à l'insertion et à l'autonomie des jeunes

Un plan d'aide de 500 millions d'euros pour la jeunesse

Le Président de la République a annoncé l'extension du revenu de solidarité active (RSA) aux moins de 25 ans dans le cadre d'un plan jeunes destiné à favoriser l'insertion dans la vie active et l'autonomie de la catégorie la plus touchée par la crise.

D'un coût de 500 millions d'euros, les mesures dévoilées répondent également à une volonté d'équité, le chef de l'Etat soulignant son hostilité de toujours à un statut social inférieur pour les jeunes.

Les nouvelles mesures en faveur des jeunes s'inspirent des conclusions d'une commission de concertation publiées cet été sous la direction du haut-commissaire à la Jeunesse, Martin Hirsch, et viennent en complément du plan d'urgence sur l'emploi des jeunes mobilisant près de 1,3 milliard d'euros annoncé en avril.
Ce plan d'urgence reposait essentiellement sur le renforcement de la formation en entreprises pour les 15-24 ans, une catégorie qui accusait un taux de chômage de 23,9% à la fin du deuxième trimestre, contre 9,1% pour l'ensemble de la population active.

L'extension du RSA est le principale mesure

Il est mis en place cette année pour les travailleurs pauvres, les jeunes actifs de moins de 25 ans, sous la condition qu'ils aient travaillé au moins deux ans dans les trois dernières années.

Répondant aux réserves d'une partie de sa majorité, Nicolas Sarkozy a indiqué qu'il ne s'agit en rien d'un "RMI (revenu minimum d'insertion) jeunes, qui consisterait à faire de nos jeunes des assistés" mais simplement d'une mesure d'équité.
"Je n'accepte pas l'idée que, quand on est jeune, on a moins de droits sociaux," a-t-il dit, en qualifiant d'"erreurs" des dispositifs comme le CIP et le CPE, qui avaient mobilisé dans le passé la jeunesse contre les gouvernements Balladur ou Villepin.
"Je le dis à mes propres amis politiques, je ne crains pas le débat là dessus. La majorité doit être ouverte sur la justice et pas sur l'idéologie. J'ai été élu sur la revalorisation du travail et la revalorisation du travail, c'est qu'un jeune travailleur puisse avoir le RSA," a-t-il ajouté.

Au total, les bénéficiaires sont au nombre de 160.000, dont 40.000 au titre du RSA complément d'activité, pour un coût de 250 millions d'euros.

Les autres mesures

  • Le nouveau plan intègre aussi des mesures comme la création d'un service public d'orientation pour les jeunes dans le système scolaire.
  • Un suivi individualisé est également prévu pour les 16-18 ans qui ont abandonné les études.
    Ce suivi, qui vise à ce qu'aucun de ces jeunes, qualifiés de "décrocheurs", ne soit livré à lui-même, donnera lieu à une expérimentation de parcours d'insertion contractualisé qui serait rémunéré.

  • Nicolas Sarkozy a demandé par ailleurs aux partenaires sociaux d'étudier la question de la création d'un cadre juridique pour sécuriser les pré-recrutements de jeunes en formation par les entreprises.

  • Les mesures en faveur de l'autonomie des jeunes
    Elles prévoient l'extension du paiement des bourses universitaires de neuf à dix mois dans les établissements qui décident d'allonger l'année scolaire dans les mêmes proportions, conformément au plan de réforme de l'université ou le doublement de l'aide complémentaire santé, de 100 à 200 euros, aux 15% de jeunes qui n'ont pas de mutuelles.

    Pas plus que le livre vert publié par la commission, le chef de l'Etat n'a évoqué la création d'une allocation autonomie réclamée par les syndicats étudiants.
    En revanche, acquis à la méthode de Martin Hirsch, il a accepté une expérimentation sur une "dotation autonomie" qui permettrait à un jeune de bénéficier entre 18 et 25 ans, sous conditions de ressources, d'une partie des aides publiques versées à ses parents, comme par exemple les allocations familiales.
    Huit mille jeunes seront retenus pour ce test, aux conclusions duquel Nicolas Sarkozy a promis d'associer le Parlement.

    Il a enfin annoncé un renforcement du service civique, qui permet aux jeunes d'accomplir des missions d'intérêt général sur une base volontaire, avec l'objectif qu'il soit rejoint par 10.000 jeunes en 2010 et, à terme, par 10% d'une classe d'âge.

    Malgré la crise et un possible financement des syndicats étudiants et lycéens par le patronat (L'UIMM aurait consacré 30.000 euros par an aux organisations étudiantes), toutes ces mesures seront financées sans prélèvements supplémentaires dans le budget 2010, a assuré l'Elysée, étant rattachées pour l'essentiel au fonds de financement du RSA ou au Fonds d'investissement social (Fiso).
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