lundi 28 septembre 2009

L'indépendance de la presse est-elle proportionnelle à la sur-repésentation de l'opposition ?

La sous-représentation de la majorité présidentielle sur France 2
avérée par le CSA

Le fameux entretien de Nicolas Sarkozy depuis New York le 23 septembre en marge du G20 aurait pu faire des victimes collatérales.

Alors qu'à l’issue de l’entretien télévisé avec Laurence Ferrari et David Pujadas (suivi par plus de 11 millions de téléspectateurs), Nicolas Sarkozy a partagé un verre avec les journalistes français présents et s'est entretenu avec Bernard Kouchner à qui il a reproché une de ses déclarations sur l'Iran dans le “New York Times”. Le président et son ministre des Affaires étrangères échangeaient donc leurs points de vue sur la politique à suivre sur l’Iran, la drolatique Arlette Chabot aurait finement suggéré que «cela aurait fait un beau débat sur France 2».
A la différence du magazine Le Point, le journal Le Monde n'aurait pas entendu la proposition de sa consoeur et s'étonne que le chef de l’Etat dise alors sa façon de penser à Arlette Chabot, la directrice de l’information de France 2, déplorant en effet «l’absence de vraies émissions politiques» sur le service public. Aussi évoque-t-il avec nostalgie "L'heure de vérité", une émission de débats en direct qu'animait le journaliste François-Henri de Virieu dans les années 1980, sous le règne de Tonton Mitterrand. "Il est vrai qu'aujourd'hui il y a moins de bons clients pour faire ce genre de débat", souligne N. Sarkozy dans un sourire.

Puis, très subjectivement, selon plusieurs témoins, « d'un ton "nettement plus vif", il s'emporte (sic) sur la nouvelle répartition du temps de parole des partis politiques à la télévision avec "un manque de représentation de l'UMP". » Malheureusement, Le Monde ne parvient pas à identifier ses témoins anonymes, bien qu'il ait au préalable précisé que «côté France Télévisions, David Pujadas retrouve Arlette Chabot, la directrice de l'information de France2 et Patrick de Carolis, PDG du groupe public, de passage à New York pour s'entretenir avec ses homologues américains. Pour TF1, Laurence Ferrari est accompagnée de François Bachy, le chef du service politique de la "Une" et Catherine Nayl, la patronne de l'information. » Des témoins anonymes, en effet. « Plusieurs », de surcroît ! Après cela, le poids des témoignages dans la presse trouve toute la légèreté qu'ils ont dans les tribunaux.

Piquée au vif, Arlette Chabot, la journaliste star, lui rétorque sèchement -bien qu'on la dise soumise au pouvoir- que France Télévisions ne diffuse pas moins de trois émissions politiques sur France 2, France 3 et France 5, dont la sienne. Outre "A vous de juger", France Télévisions ne programme que Mots croisés, présentée par Yves Calvi tous les quinze jours, et Les Quatre Vérités environ sept minutes quotidiennement dans Télématin, et encore ces émissions sont-elles consavrées à divers sujets de société. Tout bien considéré donc, ça ne fait guère qu'une seule émission véritablement politique par chaîne, ce qui alimente ainsi le débat sur le sur-nombre de chaînes publiques...
Laurence Ferrari intervient d'ailleurs pour préciser que: "Justement, sur TF1, on prépare une émission politique..."

Arlette Chabot, la grande prêtresse de l'info sur la chaîne dominante du service publique est mortifiée.

"Il n'y a eu aucune altercation", affirme Franck Louvrier en démentant l'article du Point qui, sur son site Internet, a initié le récit repris par Le Monde. "L'ambiance était attentive et sans tension, affirme t-il. Il n'y a eu aucun énervement de la part du président, mais juste quelques considérations dans le cadre d'une conversation privée."

Tout au plus une tentative de lancement de polémique. Une de plus; une par jour...

  • Sur le " manque de représentation de l'UMP" sur le service public, la surprise est quelque peu surjouée, car ces griefs ont déjà été formulés par Xavier Bertrand.
  • La réputation d'impartialité du journal Le Monde dût-elle en souffrir, nous sommes contraints d'observer -non sans impertinence- qu'il se garde bien de citer Le Point qui fait pour sa part référence au CSA.
    Suite au bilan annuel publié par le CSA début août, le chef de l'UMP avait en effet écrit une lettre à Patrick de Carolis. "La situation est particulièrement marquée sur France 2 où le temps de parole de la majorité représente 19,3 % du temps de parole politique, contre 33,5 % pour l'opposition", écrivait Xavier Bertrand, tout en incitant Patrick de Carolis à lui faire connaître les mesures de correction de ce déséquilibre. Ce bilan ne fait que faire état du constat quotidien des Français.
    La nouvelle règle de répartition du temps de parole (grosso modo, 50 % majorité, 50 % opposition) est en vigueur depuis le 1er septembre, suite à une condamnation du CSA par le Conseil d'État. Les règles du jeu ont changé... Les moeurs du service public perdurent.

    L'impertinence n'a rien à voir avec l'indépendance et bien moins encore avec l'objectivité.



    Fin juin dernier France Télévisions était chaud-brûlant !

    Arlette Chabot
    , la directrice de la rédaction de France 2, est-elle responsable de tout? Elle est en fait le fusible entre le public et les syndicats. Ne se fait-elle pas régulièrement malmener par le SNJ (Syndicat National des Journalistes) sur de nombreux sujets à l'approche de la canicule ? Ce syndicat a en effet un comportement de caïd de hall d'immeuble.

    Le syndicat dominant et garant de la bonne ligne éditoriale de France2 l'accusa alors de "souverain mépris". Le SNJ et leur "patronne" devait aborder l'invitation des journalistes vedettes de TF1, David Pujadas à Patrick Poivre d'Arvor, dans le JT de la chaîne militante. Fêter les 60 ans du journal télévisé, c'est bien, mais pour le SNJ, cette invitation relève "d'un exercice d'autocongratulation, d'autosatisfaction et d'autopromotion afin de remettre sur orbite un présentateur qui peine à convaincre sur France 5".
    Le syndicat maître de la rédaction a aussi dénoncé la sur-médiatisation de la chaîne sur la mort de Michael Jackson et l'absence de grands reporters en Iran.

    Alors, peut-on parler de dictature des syndicats ?
    Quant à la sur-représentaion du SNJ, il est clair qu'elle est taboue.
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