vendredi 14 août 2009

Les défaitistes doutent de la croissance du PIB au 2e trimestre

La France serait-elle condamnée à ne plus jamais sortir de la récession ?
La consommation des ménages, en hausse de 0,2 % au premier trimestre, a encore progressé de 0,3 % en avril-juin tandis que les exportations se sont redressées de 1,0 % après leur chute de 7,1 % les trois mois précédents. La consommation des ménages n'a pas faibli et pourtant la gauche avait fait misé sur sa dégradation.
De plus, puisqu'il est entendu que rien ne peut doit aller bien, dès la première semaine de juillet, la presse militante avait déjà prédit une saison estivale déplorable: les Français n'ont plus les moyens, annonçait-elle. En Aquitaine, l'avant-saison devait être « maussade » (avril 2009). Le 31 juillet 2009, on lisait pourtant: « Saison 2009 : la clientèle française compense un peu le manque d'étrangers » (lien
). Et encore: « Ce sont bien les Français qui permettraient de maintenir l’activité. » Les Français ne sont donc pas aussi déprimés qu'on se plaît à le dire, ni aussi inquiets de l'avenir que les étrangers.
Mais, le 14 août, Le Figaro se refusait toujours de positiver: «
Entre la crise et la grippe A, le tourisme déprime". Les chiffres ne parlent pas à tous. Mais peut-être que certains ne font pas vendre autant que les autres...

Pas de souci: les hôteliers savent compenser: « Si les taux d'occupation restent nettement orientés à la baisse (- 7% ?), les prix moyens toutes catégories confondues sont demeurés stables, situation qui tranche avec les tendances observées depuis le début de l'année. D'ailleurs, "Activité hôtelière au mois de juillet 2009 : la saison estivale moins fortement impactée par la crise » annonçait Veille Info Tourisme, le 6 août 2009. Et TourMag.com confirme: «Eté: bilan excellent pour l'hôtellerie française ».
Alors, qui faut-il croire ? Les prévisionnistes ne se sentent-ils pas un peu ridicules ?

Maintenant que le produit intérieur brut de la France progresse de 0,3 % au deuxième trimestre, cette croissance est qualifiée d' « inattendue » par ceux qui n'ont de cesse que de dénigrer la politique gouvernementale. Or, la statistique forcément - « provisoire » au milieu de l'année ! - publiée pourtant par l'INSEE souligne la fin de récession sur les 12 derniers mois.
Cette performance, due à la consommation soutenue des ménages et à des exportations en progrès, permet d'espérer que la contraction du PIB sur l'ensemble de l'année sera de l'ordre de 2 % ou un peu plus. Un commentaire d'agence de presse n'est en revanche pas inattendu: R****** observe que 2%, c'est « en tout cas moins que les -3 % que le gouvernement envisageait auparavant »... L'expérience de la surprise sur un PIB en progression de 0,3% n'enseigne ni la modestie ni l'objectivité à ces journalistes mal inspirés par leur engagement politique.

L'
Allemagne ait également annoncé une croissance de 0,3 % alors que les économistes prévoyaient, comme en France, un repli de 0,3 %. Les Cassandre ne peuvent s'en prévaloir comme d'une excuse et le gouvernement n'a pas démérité pour autant. Les socialistes français, comme les espagnols ou les britanniques, doivent en revanche tirer les conséquences de leurs archaïsmes idéologiques. Dans l'ensemble de la zone euro, le PIB continue d'ailleurs à se replier de 0,1 % après sa violente contraction de 2,5 % sur les trois premiers mois de l'année.

Martine Aubry a admis que « c'est un chiffre évidemment très positif qui nous surprend et qui nous réjouit ». A la vérité, les propos ont été tenus par la ministre de l'Économie, Christine Lagarde, qui a dévoilé la bonne nouvelle sur RTL.
Sur un an, le PIB n'est plus négatif que de -2,6 %, après -3,4 % au premier trimestre. « On a un moteur consommations qui tient, un secteur exportations fort contributeur [...] et puis des investissements des entreprises publiques qui soutiennent », a-t-elle ajouté. Pendant ce temps, les socialistes sont à la plage.

La sinistrose pèse sur l'investissement
Les campagnes de dénigrement et la frilosité des acteurs financiers retardent la reprise.

  • Ainsi, l'investissement a continué de baisser (-1,0 % après -2,6 %), avec un recul de 0,9 % pour les entreprises non financières et une baisse de 1,8 % pour l'investissement des ménages, essentiellement en immobilier.
  • En revanche, l'investissement public a progressé de 0,1 %, après une baisse de 0,9 % au premier trimestre, en raison des dépenses financées par le plan de relance qui, selon Christine Lagarde, « commence à porter ses fruits ».

    Que peut-on raisonnablement prévoir?

    Le PIB avait baissé de 1,3 % au premier trimestre — chiffre révisé par rapport à une précédente estimation d'experts (?) de -1,2 % — et de 1,4 % sur les trois derniers mois de 2008.
    Selon l'Insee, l'acquis de croissance s'établissait à -2,4 % à la fin juin, ce qui correspondrait à la variation du PIB en fin d'année en cas de croissance zéro aux troisième et quatrième trimestres.
    « Si on reste dans cette situation, on peut tendre vers un résultat de -2,2 % ou -2,3 % à la fin de l'année, ce qui ferait un chiffre beaucoup moins négatif que les -3 % évoqués jusqu'ici », observe Philippe Waechter, directeur de la recherche chez Natixis Asset Management.
    « Il est un peu précoce [prématuré?] de parler de retour à la croissance mais il ne faut pas bouder notre plaisir. Que ce soit en France ou en Allemagne, la chute est enrayée, le point bas a été touché en février ou mars et là, on est sur des niveaux de stabilisation. C'est une bonne nouvelle et cela peut éviter une dégradation trop importante du marché du travail », ajoute-t-il.

    Au total, alors que la contribution des stocks est restée négative (-0,6 point après -0,7 point), le commerce extérieur a contribué à hauteur de 0,9 point au PIB du deuxième trimestre.
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