jeudi 25 juin 2009

La CGT jette ses sans papiers à la rue

Une agence de presse en fait porter la responsabilité au gouvernement...

Le service d’ordre de la CGT fait le ménage dans ses locaux

Certes, il ne s’agit pas d’expulsion au bulldozer d’immigrés clandestins par une mairie communiste, comme ce fut le cas, mais de plusieurs centaines de "sans-papiers" qui occupaient un local de la CGT, rue Charlot dans le Xe arrondissement de Paris.

  • France Info précisait ce matin jeudi 25 juin que cette opération musclée avait été menée non pas par des effectifs de police nombreux, aux dires de l’agence de presse R****** hier soir (lien Yahoo ! : attention, ce lien devrait rapidement devenir inaccessible...), mais par le service d’ordre du syndicat ouvrier.
    Des témoins, probablement militants formés par la centrale syndicale, assurent en outreque l’expulsion s'est déroulée dans le calme. En début de soirée et selon un porte-parole, environ 400 personnes [à vérifier...] refusaient de quitter les abords du local aux cris de "libérez les sans-papiers".
  • Une autre inexactitude des professionnels de l’agence de presse R****** prétend que l’occupation des locaux de la CGT près de la Bourse du travail, à Paris, dure depuis « juin 2008 ». Or, les sans-papiers les occupaient depuis le 2 mai 2008.

    La CGT fait se dresser un campement sur le trottoir d’en face

    Plusieurs centaines de personnes évacuées se sont installées à proximité des locaux de l'ancienne Bourse du Travail, sur le trottoir.
    Droit au Logement (DAL) devrait logiquement dépêcher son Eyraud et mobiliser les 'people' vertueux sans plus de délais, tandis que les Enfants de Don Quichotte feront livrer des tentes ?

    Manipulation de l’opinion

    Les manifestants se retournent contre la police et dénoncent la décision du gouvernement.
    On ne cherche pas à comprendre: l'occasion semble trop belle !
    Pourtant, l’expulsion des occupants indésirables d’un local privé ne peut être ordonnée qu’avec l’accord des propriétaires des lieux, voire à leur demande.
    L’agence de presse qui se fait sciemment l’écho des accusations d’occupants illégaux et mal informés procède à de la désinformation militante que les lois sur la liberté de la presse ne couvrent pas.

    Dramatisation et accusations politiciennes

    Un porte-parole des manifestants, qui ne peut être considéré innocent à cette fonction, affirme que "les policiers ont fait usage de gaz lacrymogènes pour libérer les locaux [de la CGT] et plusieurs personnes ont été hospitalisées." Ce 'responsable' de sans papiers ne fait pas de distinction entre "service d’ordre" de la CGT, appelé à la rescousse selon France Info, et "forces de police". Trop drôle, non ? Il cible ses accusations sur la police et ne mentionne aucun appel de la CGT aux forces de l’ordre…

    Aucun témoignage contradictoire n’est rapporté par l’agence de presse militante…
    Ainsi, la CGT appelle les CRS au secours
    mais ne dénonce aucune répression ni violence policière…

    La vérité démaquillée

    Dans un communiqué pourtant tombé en milieu d'après-midi, et que veut ignorer R******, « la CGT verse dans le satisfecit », selon Rue89:
    « Les sans-papiers qui occupaient depuis le 2 mai 2008 la Bourse du travail, à Paris, ont été évacués de force ce mercredi. Pas par la police mais par les vigiles cégétistes dépéchés par le syndicat. La confédération syndicale ne s'en cache pas. Dans un communiqué tombé en milieu d'après-midi, la CGT verse dans le satisfecit :

    « Les syndicats CGT de Paris ont contribué à mettre un terme à l'occupation. »

    C'est dans la matinée, après qu'une bonne partie de la petite centaine de sans-papiers installés dans la cour et les couloirs du bâtiment [400, selon R******…] sont allés rejoindre le défilé qu'ils organisent chaque mercredi, que les vigiles [cégétistes] sont arrivés.
    Sambaba est malien […]. Il raconte: « une cinquantaine d'hommes » [la consigne est de ne les identifier !] qui débarquent et gazent la vingtaine de sans-papiers restés dans
    le campement de fortune. Puis les heurts et l'évacuation manu militari.
    VOIR et ENTENDRE



    Malien sans-papier expulsé de la Bourse du travail
    envoyé par rue89.

    Rue89, à la différence d’autres media, ne fait pas de l’information sur la seule foi de mels, de SMS et de coups de fil et poursuit :

    « Contrairement à ce que les auteurs de plusieurs mails envoyés à Rue89 croyaient savoir, c'est seulement après cette intervention que les compagnies de CRS ont gagné le boulevard qui longe la Bourse du travail. Adeline Margueron, réalistrice qui filmait les sans-papiers à la manif, est arrivée juste après sur place :
    « Quand nous sommes arrivés, la Bourse était déjà bouclée. On m'a raconté que des privés [ne toujours pas les nommer en clair !] étaient arrivés avec des cagoules et que les CRS avaient [ensuite] été sur place dépêchés [c’est-à-dire appelés à l’aide] plutôt pour calmer le jeu. [sémantique adéquate…]»

  • Anne Leloarer, membre du bureau départemental de la CGT Paris, confirme cette [trouble] version. Elle n'était pas sur place [!] mais précise bien [néanmoins] que « la CGT n'a pas demandé à la police d'évacuer : elle les a elle-même poussés dehors ». [La CGT voulait donc régler son problème en interne et en catimini] Elle ajoute que « c'est seulement quand les sans-papiers se sont massés vers l'extérieur pour protester [contre l’expulsion par la CGT] que les CRS ont décidé d'intervenir ». Mission de maintien de l’ordre sur la voie publique où les syndicalistes ont jeté les sans papiers.

    Djibril Diaby, porte-parole de la CSP 75 : « La CGT nous a lâchés »

    « Choquant ? [Rue89 s'interroge...] Aux yeux des sans-papiers, sans aucun doute.[Aux siens, pas du tout?] « CGT, 'Hortefeux', même patron, même combat », scandaient encore quelques mégaphones [de 'rapaces' gauchistes] repris par la foule (dont beaucoup de soutiens [CGT ?] ) au pied du bâtiment [dans la rue ou à l'intérieur?], en milieu d'après-midi.
    Rue89 avait interviewé Djibril Diaby, porte-parole de la Coordination des sans-papiers 75,
    au moment de l'installation dans les locaux. [Le site était convié "au 'bon'moment...] Un an plus tard [Rue89 ne manque pas le rendez-vous], cet adhérent [sans papiers] cégétiste est toujours à la tête du mouvement et se dit « surpris » que la CGT ait fait usage de la force. Après quatorze mois d'occupation, il affirme avoir été lâché. »
    VOIR et ENTENDRE



    Djibril Diaby, Coordination sans-papiers Bourse du Travail
    envoyé par rue89.

    « La Coordination des sans-papiers 75 reconnaît toutefois que « les rapports s'étaient tendus », ces dernières semaines, même si les occupants pariaient sur un status quoi de la part de la centrale syndicale.[…]

    Or, selon Anne Leloarer, « ces gens-là [respect !] freinaient la capacité d'organisation des syndicats en pleine crise économique ». Pour elle, « on a simplement décidé de récupérer nos locaux » [type de récupération sociale auquel les travailleurs devront s’accoutumer…]. Un peu brutal, comme le lui reprochent les soutiens des sans-papiers ? [Une "intervention policière" aurait été qualifiée de ‘répression violente’]
    L'élue [syndicale] parisienne ne voit pas pourquoi :
    « Franchement, on s'est démenés pour eux [surtout contre le gouvernement, en fait], mais c'était de plus en plus inacceptable. Ces gens-là [re-respect !] n'ont jamais rien voulu comprendre. Ils avaient décidé qu'ils resteraient là, à emboliser notre action. D'ailleurs, nous avons reçu le soutien d'autres syndicats hébergés à la Bourse du travail. » [à proximité ; sans qu’elle les nomme tous : d’ailleurs aucun !]

    Les anciens occupants négocient pour tenter de récupérer leurs affaires
    Sur le coup de 16 heures, une petite centaine de sans-papiers (et à peu près autant de militants venus les soutenir [est-ce qu’on arrive ainsi aux 400 de R****** ?]) gravitaient à proximité de la Bourse du travail.

    Séparés de temps en temps des cordons de CRS par les leaders de la Coordination de sans-papiers [les CRS sont en effet dangereux et peuvent attaquer sans prévenir, selon R******, et sans y être invités par la CGT ?]. A l'intérieur, une trentaine d'entre eux négociaient encore avec la Ville de Paris (qui est propriétaire des locaux), « pour récupérer les affaires » . [Et voilà Bébert Delanoë impliqué ! La mairie socialiste a-t-elle fait appel aux forces de l’ordre ? ]

    Tandis que les sans-papiers en étaient à se demander où ils réinstalleraient leur campement, plusieurs CRS tentaient un poil d'intimidation[ce langage est-il adapté à la gravité de la situation ?] auprès des journalistes, histoire de s'amuser sous le cagnard en faisant croire qu'il était « interdit de circuler » ou « illégal de sortir une caméra »… Refusant au passage de préciser combien d'entre eux étaient mobilisés : « Combien de compagnies ? Mais voyons, les CRS sont venus avec femmes et enfants, évidemment, ma petite demoiselle. » »


    L'humour policier est désormais bien connu.
    Les flics sont bons enfants, selon les circonstances et Rue89 sait décrisper les situations quand ça l'arrange dans son engagement politique. Il fallait donc bien que la police soit néanmoins accusée de quelque chose au passage et Rue89 tente de faire sombrer cette affaire dans le ridicule. Les sans papiers apprécieront. Site d'information et de débat participatif créé par d'anciens journalistes de Libération, Rue89 pourrait aussi suggérer que les CRS se rangent par ordre alphabétique, comme des élus socialistes en Congrès à Versailles ?

    On peut toujours prendre un 3e avis en lisant l’article de Libération :
    Chez elle, la CGT n'aime pas les sans-papiers
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