vendredi 24 avril 2009

Caterpillar: les syndicats devront rendre compte des séquestrations

Les dirigeants séquestrés de Caterpillar portent plainte
Pas de prise d'otage sans poursuites

Les quatre cadres de Caterpillar ont déposé plainte pour séquestration: ils avaient été pris en otages 24 heures fin mars par des salariés au siège de l'entreprise à Grenoble. Alors que la menace de procédures de ce type planait depuis quelques temps, il s'agit du premier cas rendu public en France depuis le début de la crise économique et sociale.
«Ces cadres ont déposé plainte contre X, car ils n'ont pas souhaité fournir les identités des salariés qui les retenaient dans leur bureau, ni le constat d'huissier», a souligné une source judiciaire ajoutant que la plainte était en cours d'instruction. Les démarches ont été effectuées mercredi auprès du commissariat de police de Grenoble, précise le «
Dauphiné libéré» qui révèle l'information dans son édition de ce vendredi.

Ces violences physiques ne seraient pas sanctionnées


Un connaisseur du dossier, cité par le «Dauphiné libéré», se montrait dubitatif quant à l'aboutissement des poursuites, soulignant que les cadres ayant pu maintenir un contact téléphonique avec l'extérieur, ne pouvaient être juridiquement considérés comme séquestrés. Ce n'était pas Guantanamo: et alors ?

En outre, les cadres retenus, parmi lesquels le directeur général de Caterpillar France, Nicolas Polutnik n'avaient pas souhaité l'intervention des forces de l'ordre, avant d'être libérés par les salariés, le 1er avril, au bout de 24 heures. Avait-il le choix dans le contexte de violences physiques ?

Les précédents ne dégagent encore aucune tendance

Avec la multiplications des privations de liberté, les temps vont changer.
Avant le début de la crise, d'autres séquestrations de cadres notamment à l'usine Kléber de Toul (Meurthe-et-Moselle) en février 2008 ou de trois dirigeants d'EDF Guyane en 2007 avaient fait l'objet de plaintes. La première a été classée sans suite et la deuxième a débouché sur des condamnations. Les séquestrés de Caterpillar avaient été retenus le 31 mars: il reste quelque trois semaines.

Aucune des récentes séquestrations qui ont eu lieu notamment à
Scapa , 3M ou Molex n'a officiellement pour l'heure donné lieu à des poursuites pénales, malgré les appels du patronat à étudier au cas par cas des possibilités de plainte.
Les séquestrés de Caterpillar avaient été retenus le 31 mars: ils ont mis 3 semaines pour se tourner vers la justice:
Scapa (7 mars), Sony, (12 mars), 3M (25 mars) ou Molex (20 avril) ont au moins trois semaines pour se déterminer...

"Dix-sept d'entre nous ont reçu hier matin une lettre stipulant leur mise à pied conservatoire. Ils pourraient être licenciés pour faute grave. Ils partiraient donc sans rien, c'est inimaginable". Pierre Piccarreta, délégué syndical CGT, prévient que son syndicat n'aura pas les états d'âmes des cadres séquestrés.

4 commentaires:

  1. souklaye.sylvainavril 24, 2009

    Les pertes sèches d’une séquestration populaire ne sont rien comparées à une défenestration élitiste.
    Les raisonnements individuels s’expliquent par des logiques aussi modératrices qu’intégristes.

    Les données économiques indéchiffrables et les certitudes structurelles d’un jour forment une explication acceptable sur la gestion hasardeusement pragmatique du déclin industriel dans les pays submergés.
    Les contre-vérités locales ne peuvent se soustraire à une équation globale, alors la culture d’entreprise outrepasse le patrimoine culturel.

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  2. J'avoue humblement n'avoir rien compris au gloubi-boulga de souklaye.
    Concernant les séquestrations, il est extrêmement regrettable que quasiment aucun des cadres ayant subi ces agressions ne portent plainte. Il est tout aussi regrettable que les rares qui le font n'aient pas le courage de nommer leurs geoliers (porter plainte contre x ça veut dire quoi?). Et quand bien même ils le feraient, on peut s'attendre à beaucoup de compréension de la part de notre justice qui pense si bien à gauche. Continuez comme cela, Messieurs les c... molles, mais ne vous étonnez pas si ce genre de contestation fait florès. Qu'attendez vous pour réagir et demander le respect de la loi? Qu'ils vous passent à tabac?

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  3. Merci pour cette information.
    Ces prises d'otages sont inacceptables car elles violent la liberté d'aller et venir, et la loi.
    Pour qui connaît la sensibilité du Code du Travail vis à vis du délit d'entrave vis à vis d'un salarié protégé, cela montre à quel point la société française prend la défense des syndicats alors même qu'ils ne représentaient que 7% aux dernières élections prud'homales.
    Il est temps de remettre les pendules à l'heure.

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  4. Eh oui, M. JusMurmurandi, les pendules ont été remises à l'heure:

    La justice a débouté la direction de Caterpillar, qui lui avait demandé de valider le plan social envisageant 733 licenciements dans les usines françaises du groupe à Grenoble et Echirolles (Isère).

    jf.

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