samedi 7 mars 2009

Procès Colonna : créer la confusion et susciter le doute

Des agressions verbales aux témoignages douteux

Le bon, la brute et le truand

Le procès Colonna est un ‘happening’ permanent. La défense met le désordre avec pour objectif de décrédibiliser l’accusation. Les avocats se comportent en bande de bandits corses aux rôles bien répartis. Me Patrick Maisonneuve serait le bon, Me Antoine Sollacaro et Me Pascal Garbarini, les brutes, et Me Gilles Simeoni, le truant, tandis que le rôle de la belle serait tenu par Colonna.

Des témoignages suspects

Hier, la défense a tenté d’imposer l’idée que Yvan Colonna, le condamné en appel, a été jeté en «pâture» pour protéger le vrai tueur supposé en liberté. Comme pour retarder encore le moment fatidique des dépositions des épouses et des membres du commando ayant dénoncé en 1999 Yvan Colonna, Me Simeoni, qui tient le rôle du méchant dans la bande des quatre défenseurs, a passé trois heures, mercredi 4, à aiguillonner le commissaire Frizon de la Division nationale antiterroriste (DNAT) qui a supervisé les interrogatoires.
La technique de la défense consiste à semer la confusion pour tenter d’instiller le doute et de dédouaner Yvan Colonna, qui serait un simple «leurre» jeté en pâture pour «protéger» le véritable tueur. Pour étayer la thèse du complot, les cinq avocats de la défense reprochent à un autre policier de la DNAT, Georges Lebbos, qui a recueilli les déclarations de Didier Maranelli, de lui avoir «soufflé» le nom d’Yvan Colonna. Mais pour le commissaire Frizon qui tient le choc à la barre, la DNAT n’a rien contre Yvan Colonna et son frère Stéphane qui, le 21 mai 1999, ne font pas partie des «objectifs» prioritaires à interpeller mais des subalternes, parce qu’ils gravitent dans l’entourage du suspect numéro 1, Alain Ferrandi: «Les déclarations de Maranelli ne sont pas dictées. Quand il nous cite Yvan Colonna comme le tireur X2, il aurait pu nous donner n’importe qui d’autre.» Le commissaire ne cache pas que «quand il a décidé de passer aux aveux, Didier Maranelli, mais c’est valable aussi pour les autres, s’inquiétait en effet du sort de son épouse au plan judiciaire».

La défense passe tout à la moulinette du doute

Tenace et imprégné de son rôle, Me Simeoni fait acter par la greffière de la Cour d’Assises de multiples réponses de Frizon attestant que toute déposition lue à un gardé à vue ou tout «renseignement extérieur» lui étant communiqué (pour le confondre ou le pousser aux aveux) est «noté dans le PV». Et Me Simeoni considère que: «Ces quatre-vingt-douze heures de garde à vue, c’est le cœur de la problématique du dossier.» La cour s’impatiente. Le président Didier Wacogne : «J’en ai bien conscience.»

Les préjugés de l’avocat corse.
«Car si toutes ces personnes ont dit cela de façon séparée, alors votre thèse de la culpabilité d’Yvan Colonna tient. Mais si ces gardes à vue n’ont pas été étanches, si elles ont été poreuses et si le nom d’Yvan Colonna a été répercuté de gardé à vue à gardé à vue, ce que nous allons démontrer, votre thèse ne tient pas.»

C’est à celui qui sera le plus malin


Selon le commissaire Frizon, «Pierre Alessandri a dit la vérité, mais pas toute la vérité pour tenter de protéger Ottaviani et Versini».
Me Simeoni renvoie la balle : «Pourquoi n’aurait-il pas voulu protéger quelqu’un d’autre
Le commissaire le tacle : «Je me demande surtout pourquoi il n’a pas protégé son ami Yvan Colonna.» Pour lui, «quand Alessandri, après avoir réfléchi tout le dimanche de garde à vue, jette le nom d’Yvan Colonna comme étant le tireur, à ce moment-là, il est dans la vérité. Dix-huit mois après, on a vu s’élaborer un système de défense pour sauver Colonna.»

Plus tard, Me Chabert, qui représente l’Etat, remet à sa place la défense qui a imaginé un nouveau grief : «La question, c’est pourquoi des hommes d’honneur comme Maranelli et Ferrandi et leurs épouses mettent en cause Yvan Colonna ?» Nicole Huber, compagne de Joseph Versini qui vit encore en Corse, a enfin été appelée à la barre, et a invoqué les pressions policières, les PV avec les noms des suspects qui lui auraient été montrés. Michèle Alessandri devait suivre et prétexter ses "trous de mémoire" pour tenter d’effacer le nom de Colonna de ses aveux passés...

De la loi du silence à la loi du mensonge.

3 commentaires:

  1. "Yvan Colonna, le condamné en appel"

    Ah bon, le procès en appel n'est pas encore fini mais il est déjà condamné ????

    La défense d'Yvan Colonna serait ravie de lire votre petite phrase !!!

    jf.

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  2. A Jacques :(
    manifestement toujours le même sur ce site !

    Le 31 octobre 2006, la Cour de Cassation ayant rejeté le pourvoi d'Yvan Colonna contre son renvoi devant la Cour d'Assises spécialement composée de Paris.

    Il est ensuite renvoyé pour « assassinat en relation avec une entreprise terroriste » devant la Cour d'Assises spéciale de Paris du 12 novembre au 12 décembre 2007, qui le condamne le 13 décembre 2007 à la réclusion criminelle à perpétuité.

    Tant que le tribunal actuel ne se prononce, il reste coupable et condamné.

    Jacques l'a déjà prématurement gracié !...

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  3. Dans ma grande naïveté, je croyais que lorsqu'on n'était pas condamné DEFINITEMENT, c'est à dire tant que toutes les voies de recours n'étaient pas épuisées, on restait présumé innocent....
    Je croie même qu'il s'agit d'un point fondamental du droit français...
    Je me trompe ???
    Je n'ai donc "prématurément" gracié personne.

    jf.

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