samedi 7 mars 2009

Pendant les travaux de réforme universitaire, les manifs continuent…

Une trentaine d’enseignants-chercheurs et étudiants dans la rue
Entre 24.000 et 43.000 enseignants-chercheurs, étudiants et manifestants professionnels, selon les sources, ont manifesté contre les réformes gouvernementales dans l'enseignement, jeudi 5 mars à Paris et en province.

Des intellos conservateurs et excessifs

A Paris, une banderole ne faisait pas de détail et proclamait: "Non à la casse des universités et de la recherche, non à la destruction des statuts".

La lutte des classes est relancée.
Certains scandaient "l'autonomie des facs pour le gouvernement, c'est tous dans la merde sauf celles qui ont de l'argent".

"IUFM en colère, non à la démolition de la formation des maîtres, retrait immédiat de la réforme Sarkozy-Darcos-Pécresse", lisait-on encore sur une autre. Les IUFM sont les instituts de formation des maîtres voulus par Jospin et qui dispensent la pensée unique en vase clos et sans contrôle des formateurs.

Mouvement politique extrémiste

La politisation par la gauche radicale est manifeste. Ne pouvait-on pas lire ce slogan, en métropole : "Guadeloupe partout, grève générale".
Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, fédération hégémonique de l'Education, qui en Guadeloupe est membre de LKP, confirmait l’orientation politique de l’opposition aux réformes. "Le mouvement en Guadeloupe, qui a réussi à mobiliser et obtenir des résultats, ne peut que nous aider dans notre mobilisation", a-t-il déclaré dans le cortège.

Pécresse tente pourtant d’adapter l’Université à son époque

La ministre de l'Enseignement supérieur Valérie Pécresse travaille à sa modernisation malgré les blocages des conservateurs de gauche.
Alors qu'elle recevait les enseignants-chercheurs dans la matinée du vendredi 6 mars, Valérie Pécresse a estimé sur LCI qu'"on trouvera les voies de passage pour rassurer les enseignants-chercheurs, les universitaires, pour leur donner les garanties que l'autonomie pour eux, cela va bien se passer par le dialogue, et pas par le blocage".

Dialoguer avec les bloqueurs
Les enseignants réclament du dialogue mais s'y dérobent.
"Nous nous donnons tous les moyens avec les organisations syndicales représentatives de trouver la voie de passage, dans le plus large consensus, qui nous permettra de rétablir la confiance", a ajouté Valérie Pécresse, qui se heurte aux radicaux.

L’opposition reste attachée au mandarinat

Constituée en élites idéologiques, paradoxalement démocratiques mais fermées (! ), l'Université française se reproduit par clonage (ou cooptation). Dans le corps médical où il est mieux connu, les mandarins désignent les chefs de services hospitaliers, chirurgiens, grands médecins ou professeurs de médecine qui forment une certaine forme de caste. Dans les facultés de médecine, mais aussi à l'Université, il s’agit d’hommes au sommet de leur profession, qui exercent un pouvoir presque absolu dans leur service.
On comprend donc que la ministre de l'Enseignement supérieur puisse regretter que dans ce système hérité du modèle de la Chine impérial, "le point de désaccord à voir" porte sur "la promotion" des enseignants-chercheurs, puisqu'ils veulent conserver ce 'privilège' des mariages universitaires consanguins...
Leur nouveau statut "doit apporter davantage de transparence, de garanties contre le localisme, un euphémisme transparent, et les mauvaises pratiques, et montrer que nous faisons confiance aux universités pour faire des promotions de bonne qualité".

Les enseignants-chercheurs souhaitent au final baigner dans leur jus jusqu’au retour de la gauche au pouvoir.
Sans l’avouer, ils revendiquent le maintien du système antérieur fondé sur la cooptation et le copinage.

C’est pourquoi ils refusent
- d’une part, un droit de regard des présidents d’université qu’ils ont pourtant élus
- et d’autre part, d’être évalués par eux.

Ce serait la pérénisation du système qui fait des chefs de départements et de services des potentats qui continueraient à décider seuls de la progression de carrière des personnels qu’ils auraient eux-mêmes choisis sur des critères qui resteraient confidentiels et subjectifs.

La cogestion, culture des syndicats

  • Face aux manifestations de jeudi, Valérie Pécresse a jugé que "s'ils s'expriment dans la rue, c'est une forme de méfiance vis-à-vis d'un pouvoir politique qui a délaissé l'université depuis 40 ans", avec le consentement de ses membres installés. Le monde conservateur universitaire était pourtant demandeur de réformes, mais l’heure venue, il se sent perturbé dans le confort de ses habitudes.
  • La ministre observe aussi "une défiance plus sourde au sein de l'université elle-même", liée aux préférences politiques massivement de gauche.

  • L'Université a peur de l'avenir
    Prisonnière de ses incertitudes et de la pensée unique, dont l'un des avatars, l'éducation de masse qu'elle a appelée de ses voeux, lui pose des problèmes d'adaptation qui la dépassent, elle reste jalouse de ses prérogatives et de son idéologie passéistes.

    Elle s’est enfoncée dans la co-gestion paralysante
    et ne peut dominer ses a priori négatifs envers une reforme que la gauche n’a pas engagée et qui est initiée par la droite.


    On ne peut faire du bien à quelqu'un contre sa volonté
    "Il faut que le nouveau statut des enseignants-chercheurs permette de fixer des règles, un cadre protecteur qui permette de la discipline", a insisté la ministre, notant qu'"il reste beaucoup de choses essentielles" de son décret initial.

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