dimanche 4 janvier 2009

Loi Bachelot : elle vise à réformer l’organisation des services hospitaliers

Partis et syndicats conservateurs souhaitent-ils leur modernisation ?

Mise au point, suite au décès d'Yliès
Le problème s'est situé entre la pharmacie de l'hôpital et les services.
La direction de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a reconnu samedi que l'erreur d'acheminement du médicament à l'origine du décès du petit Yliès, le 24 décembre dernier à Paris, s'était produite dans l'hôpital, entre la pharmacie et le service concerné.
"A l'intérieur de l'hôpital, il y a eu un problème entre la pharmacie et les services, un problème de livraison" a déclaré sur France 3 et sur France Info le directeur des affaires juridiques et des droits des patients de l'AP-HP, Jean-Marc Morin.

Une grande première réconfortante...

"A ma connaissance, c'est la première fois qu'un tel phénomène se produit
, nous avons demandé immédiatement de vérifier dans tous les services s'il y avait du chlorure de magnésium, manifestement, il n'y en a pas", a ajouté M. Morin.
Le petit garçon de 3 ans est décédé à l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul à Paris (XIVe), où il avait été admis pour une angine pour laquelle une infirmière lui aurait administré par erreur du chlorure de magnésium.
L'AP-HP a fait état vendredi des premières conclusions de l'audit interne de ses services, qui précise que "le flacon de chlorure de magnésium utilisé par l'infirmière pour soigner l'enfant n'aurait jamais dû se trouver dans l'armoire des solutés du service de pédiatrie générale de l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul".
Une infirmière de l'hôpital a été mise en examen pour "homicide involontaire" par la juge Marie-Odile Bertella-Geffroy. Elle a reconnu avoir administré par erreur à l'enfant une perfusion de chlorure de magnésium au lieu d'un sérum glucosé destiné à le réhydrater.
Les deux flacons étaient extrêmement ressemblants avec un même bouchon et une même étiquette bleue, même si les inscriptions, B46 pour l'un, et chlorure de magnésium pour l'autre, étaient dissemblables.
"Constatant d'ores et déjà un dysfonctionnement collectif et sans attendre les conclusions complètes de l'audit, le directeur général, souhaitant que l'AP-HP assume son entière responsabilité, vient de demander au juge d'instruction que l'AP-HP, en qualité de personne morale, soit mise en examen", avait ajouté vendredi l'AP-HP, en précisant que les conclusions de la mission d'audit portant sur les causes de cet acheminement du médicament seront connues dans les meilleurs délais.

Le ministre du Budget et de la Fonction publique Eric Woerth, a dénoncé la récupération malsaine du drame par l'opposition et des syndicats, à la suite du décès du nourrisson de 6 mois, Louis-Joseph, à l'hôpital Necker à Paris (XVe).

Face au catastrophisme médiatique
, E. Woerth a souligné, lors du Grand Rendez-vous Europe 1/Le Parisien-Aujourd'hui en France, qu' "il ne faut pas jeter l'hôpital avec l'eau du bain" : "l'hôpital français soigne bien".
Il s’est aussi démarqué de la démagogie de l’opposition en ajoutant :
"quitte à être impopulaire, je pense que l'hôpital a les moyens de fonctionner", "il a besoin d'une meilleure organisation", a-t-il ajouté.

En réaction au comportement des alarmistes, il a dénoncé la facilité.
"C'est toujours facile quand ça ne marche pas de dire qu'on n'a pas assez de moyens. La réponse n'est pas systématiquement dans des moyens supplémentaires", a expliqué le ministre,.
"Il y a des endroits où il n'y a pas assez de moyens comme l'hôpital psychiatrique", a-t-il reconnu, mais "il y a des endroits où les moyens sont terriblement mal affectés".

La loi Bachelot sera-t-elle combattue ?
  • La solution selon lui, "c'est d'abord de travailler mieux, de s'organiser" et "c'est d'ailleurs le but de la loi que présentera Roselyne Bachelot" la ministre de la Santé en début d'année.
    Il a cité l'exemple de Lyon où, a-t-il dit, "on a nommé un coordinateur des urgences et cela a réduit de deux heures le temps moyen d'attente des patients".
    "La clé à l'hôpital, c'est de réorganiser", a assuré Eric Woerth qui estime que "c'est plus dur que d'augmenter les cotisations" sociales.
    "Le coût d'une intervention peut varier de 1 à 2,4 selon l'hôpital où l'on est et selon l'organisation. Il y a donc un travail très considérable à faire", a-t-il affirmé.
  • Interrogé sur les suppressions de postes dans des hôpitaux comme l'AP-HP à Paris, E. Woerth a rappelé opportunément, face aux amalgames de la désinformation par l’opposition, qu'"il y a très peu de suppressions de postes à l'hôpital" et que "la règle du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux ne s'applique pas dans la fonction publique hospitalière".

    Il a enfin rappelé les dégâts des 35 heures
    qui ont non seulement fait prendre du retard au pays, mais ont aussi "mis la pagaille dans l'hôpital, qui a aujourd'hui bien du mal à s'en remettre".

    En France, la part des dépenses de santé consacrée à l'hôpital est supérieure à celle du reste de l'OCDE (64% contre 50% en moyenne), a également fait valoir le ministre.

    L'enveloppe financière réservée aux hôpitaux a augmenté
    "entre 3 et 4% chaque année ces dernières années" et en 2009, "ce sera 3,1% d'augmentation, plus que la plupart des autres services publics", souligne E. Woerth.
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