jeudi 8 janvier 2009

Les Français apprécient déjà la suppression de la pub

Le service pourtant public fait grève contre l'avis des Français
Le 8 janvier 2008, Nicolas Sarkozy annonçait la suppression de la publicité sur les chaînes de télévision publiques. Une année pour s’y préparer.
La suppression après 20 heures de la publicité sur France Télévisions "semble d'ores et déjà très appréciée de tous les Français", a déclaré la ministre de la Culture, Christine Albanel, en présentant mercredi 7 janvier la réforme de l'audiovisuel public devant le Sénat.

Déjugée, l’opposition fait des colères
"En juin dernier, lorsque la Commission [Copé] pour la nouvelle télévision publique a rendu son rapport, il a été décidé de fixer l'arrêt partiel de la publicité à janvier 2009", a-t-elle expliqué.

L’opposition se comporte comme si le service public audiovisuel était sa propriété
Alors, les camarades sénateurs du PS, PCF et Verts se sont dérobés en quittant l'hémicycle du Sénat à l'ouverture du débat. Ces démocrates ont refusé d'assister au discours de Mme Albanel pour protester contre le fait que la mesure principale du projet de loi, la suppression de la publicité, soit entrée en vigueur depuis lundi.

Nouvelle incohérence de l’opposition
"C'était une demande forte de France Télévisions que de travailler sur l'année calendaire. Les équipes s'y sont préparées et ont défini de nouvelles grilles. Les annonceurs publicitaires l'ont anticipée dès le mois de septembre", a rappelé la ministre.
Elle a aussi observé que c'est "l'obstruction rencontrée pendant près de quatre semaines lors du débat parlementaire à l'Assemblée Nationale" qui "a relancé la question du calendrier".
"Il a semblé important de maintenir la date initiale", a-t-elle précisé, soulignant que cette décision "était rendue possible" par le vote en décembre, dans le cadre du projet de loi de finances, "d'une dotation budgétaire de 450 millions d'euros pour France Télévisions".

La gauche n’apprécie pas que son obstruction soit contrebalancée
Le fait que la mesure principale du projet de loi soit appliquée avant le passage du texte au Sénat est la conséquence du blocage du travail parlementaire par l’opposition. Contrecarrée dans son action anti-parlementaire, la gauche fausse le débat et Philippe Dominati (UMP, Paris) lui fait observer que "c'est un manque d'égards vis-à-vis du Sénat : on aurait pu se débrouiller autrement".

Le travail en commission doit-il s’imposer à l’ensemble des parlementaires ?
"La commission Copé avait proposé que la suppression de la publicité ne débute qu'en septembre prochain, ce choix aurait laissé plus de temps au débat" a naïvement regretté en séance un des rapporteurs du texte, Catherine Morin-Desailly (Union Centriste).
Les membres des commissions essaient-ils de dominer leurs collègues tour à tour? Si l’hémicycle est vide, c’est qu’il faut restaurer le débat en séance et tolérer que la navette fonctionne.

Sondages ?

> Les Français sont depuis longtemps hostiles à la pub à la télé
Avant même que sa suppression ne soit effective, les Français approuvaient la mesure.
Un sur deux (53 %) était d’accord avec la prochaine suppression de la publicité sur les chaînes de France Télévisions, l’opinion publique est massivement opposée (89 %) au droit — bientôt accordé — pour les chaînes privées de diffuser neuf minutes de pub par heure au lieu de six actuellement. C’est ce que révèle un sondage Opinion-Way, réalisé pour le Syndicat de la presse quotidienne nationale (SPQN).

Un sondage Ipsos de janvier 2008, il y a un an, révélait alors que huit Français sur dix n’établissaient aucune corrélation entre l’abondance de pub et qualité des programmes privés. Selon Ipsos, la majorité (51%) pensait même que la suppression de la pub n’affecterait pas la qualité des programmes et seulement 32% y voyaient un risque de dégradation.

En décembre 2008, une majorité de Français (65%) se disait favorable à la suppression de la publicité en soirée sur les antennes de France Télévision, contre 32% qui y étaient opposés, selon un sondage de Parisien/Aujourd'hui en France paru ce dimanche.

> Le lundi 5 janvier était une soirée très attendue par les instituts de sondages, puisqu’elle marquait la fin de la publicité sur l'ensemble du service public. Selon Médiamétrie, les téléspectateurs ont été plus nombreux devant leur petit écran et plus tôt. Ainsi, étaient-ils 3,1 millions de plus. Le pic d'audience est survenu vers 20h26, alors qu’il survient d'habitude vers 21h15.

Alors qu’à France Télévisions les grèves de personnels se multiplient contre la suppression de la publicité après 20h, les téléspectateurs sont satisfaits de la télévision sans publicité, indique le sondage du Figaro.
Certains, notamment les parents d’enfants en bas âge, regrettent les nouveaux horaires de début de soirée “il est impossible d’être devant son poste à 20h35, ou bien alors il faut manger devant la télé, ce que je ne supporte pas.” Une maman s'est même plainte de ne plus pouvoir donner le biberon à temps... D’autres apprécient le fait que “les programmes de seconde partie de soirée, souvent bien meilleurs, commenceront plus tôt.”
A la question “Souhaitez-vous que toutes les chaînes commencent leurs programmes à 20h30 comme France 2 et France 3 ?”, 67% des votants ont répondu oui, contre 33% de non.

Les personnels des syndicats réactionnaires de France Télévisions ne peuvent donc compter sur le soutien des Français pourtant formatés par leur propagande, ni arguer de l’importance du financement sur la qualité des émissions. Qu’ils cessent donc d’envier TF 1, M 6 et Canal + et se comportent en créatifs dynamiques et en partenaires responsables d’une gestion saine.

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