dimanche 9 novembre 2008

Parti pris de LePost contre les enseignants

Le site recueille des témoignages qui ne justifient pas son titre
Le plus beau métier du monde : enseignant ou journaliste ?
Un minimum de circonspection aurait pu s’imposer à la Rédaction de ce site qui tape bien souvent à côté et plus souvent qu’à son tour. Un enseignant accusé de violence mais innocent s’est pendu dernièrement à la suite des déclarations mensongères avouées ensuite par le ‘jeune’ adolescent menteur, mais soutenu par la presse.
PaSiDupes a encore souligné dernièrement le militantisme fort peu déontologique du site à propos du « jeu » de tir au pigeon sur caténaires de ‘jeunes’ enfants désoeuvrés, selon sa rédaction. Mais ça continue, puisque sa raison d’exister est la désinformation partisane.

Seulement trois articles, dont aucun ne cède la parole au prof incriminé! Un professeur est maintenant accusé de propos insultants. Pour lui, pas de ‘débat participatif’ …Seul l'avocat de la famille de l'ado est entendu par le journaliste-magistrat. L’article du Post s’ouvre ainsi « Sur Le Post, l'avocat des
parents qui ont porté plainte contre un prof de leur fils dit avoir "des témoignages d'élèves écrits." Le professeur nie les faits. » Le juge d’instruction du Post n’a pas pu avoir communication des pièces, par téléphone… Mais ses liens alléchants ne manquent pas:

  • Retrouvez les photos : Un élève harcelé? 'Cet enseignant est dévoué et compétent'
    Les photos ? Une seule, celle d’une classe en …Asie !

  • "Il nous a dit qu'un de ses profs le traitait de gros nul, de débile, de retardé mental"
    Sensationnalisme ?

  • "Il était le bouc émissaire de sa classe, et en a fait une dépression majeure"
    Jugement ou déclaration ?


    En vérité, LePost fait de la mousse
  • Les trois liens ne renvoient pas à trois mais à un seul et même article. LePost ne martèle pas les accusations, nooon !… Et cet article est neutre à souhait, un modèle de déontologie journalistique pour école de ré-éducation, comme le sont les IUFM. Le titre donne le ton et indique l’angle d’attaque :
    « Un élève harcelé? "Cet enseignant est dévoué et compétent" »
    LePost instruit l’affaire. Le juge d’instruction du site a pourtant interrogé le porte-parole du recteur, mais rien n’y fait :
    "Il est atterré par ces allégations" confie au Post le rectorat de l'académie de Nancy-Metz ce vendredi [7 novembre]: "Cet enseignant est dévoué, compétent et très à l'écoute de ses élèves. Il fait preuve d'un réel professionnalisme."
    Ce prof [On ne dit pas 'professeur' au Post], c'est le prof de maths d'un collège de Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle), contre lequel les parents d'un élève de 12 ans ont porté plainte mercredi pour "violences par personne chargée d'une mission de service public."
    "
    Le prof l'a pris comme tête de turc. (...) Il lui disait 'T'as pas de cerveau', 'T'es un débile mental' " disait jeudi au Post l'avocat de la famille de l'ado Gérard Michel, qui fait un lien direct entre la "persécution de l'élève" et "sa dépression majeure."

    Sur Le Post, le directeur de cabinet du recteur de l'académie Nancy-Metz répond:
    Que pensez-vous de cette plainte déposée par les parents?
    "Je ne dispose pas à l'heure actuelle de l'ensemble des éléments nécessaires, pédagogiques, éducatifs et médicaux concernant cet élève, mais, a priori, les difficultés de ce jeune homme sont antérieures à son arrivée au collège."
    Pourquoi?
    "Il présentait des difficultés du même ordre dès l'école primaire. De plus, un certain nombre de témoignages d'enseignants, dont nous disposons, attestent du fait que ce professeur, qui, je le répète, est connu pour ses compétences,n'a pas dévié ni en parole ni en geste."
    [Qu'il n'a "pas dévié ni en parole ni en geste" ne semble pas être le sujet et ne retient nullement l'attention du juge d'instruction journaliste]
    Quelles sont les "difficultés" de l'élève?
    "La problématique est un peu complexe. Ce jeune homme présente un certain nombre de difficultés, mais je ne peux en dire plus. D'une part car je ne dispose pas de tous les éléments, d'autre part car nous nous devons de préserver le secret médical."
    Comment s'est passée cette année au collège?
    "Dès la rentrée de septembre (2007 ndlr), les équipes se sont saisies d'un certain nombre de difficultés et ont tenté de trouver différentes solutions internes et externes. Un dispositif a été mis en place, mais certaines choses n'ont pas toujours été suivies de la part des parents."
    Comme?
    "Je ne peux en dire plus."
    Qu'a proposé le collège? [Est-il fautif?]
    "La prise en compte médicale de l'adolescent dans un établissement spécialisé. C'est une idée que le collège a proposé aux parents lors d'une réunion le 24 juin 2007. Etaient présents: l'ensemble des professeurs de l'élève, l'infirmière, le médecin scolaire, l'assistante sociale, le principal, et les parents, qui ont accepté la proposition."
    Et depuis?
    "L'élève a donc été hospitalisé tout l'été. Le 21 octobre dernier, la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées, ndlr) a adressé aux parents un courrier leur proposant d'inscrire leur enfant dans une unité pédagogique d'intégration dans le bassin de Pont-à-Mousson. Nous n'avons pas reçu de réponse à ce jour."
    L'enfant souffre-t-il d'un handicap? [aucun secret ne doit résister au téléphoniste d'investigation: respect !]
    "Je ne peux pas répondre. Cette structure prend en charge le handicap au sens large."
    Les parents vous ont-ils contactés pendant l'année scolaire?
    "Pas le rectorat. Ils se sont entretenus avec le CPE (conseiller principal d'éducation, ndlr) au téléphone et n'ont jamais mentionné quelque difficulté que ce soit avec ce professeur."

    L'article du Post et ses liens en disent-ils assez long sur l’optique de ses journalistes ?
    La vigilance citoyenne et médiatique de LePost ne risque pas d’être prise en défaut et la parole du rectorat, au téléphone, n’impressionne donc pas le journaliste de bureau. Le titre-sentence est tombé, narquois. Il ne tient pas compte des témoignages convergents sur le professeur mis en accusation par la famille. Le buzz du Post a dû frémir…
    Il ne bondira que si le prof se suicide : LePost lui laisse le choix de la méthode. C’est bon pour son buzz…

    2 commentaires:

    1. Cela devient tellement grotesque toute cette épidémie envers les professeurs... Bientôt, il faudra des surveillants "dans" les classes ?

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    2. Il faudrait déjà des profs dans les classes!
      Et des portiques électroniques, tant la violence dépasse tout ce que l'administration et les parents imaginent, mais que connaissent et taisent les syndicats de parents et les fédérations de parents...

      A défaut de surveillants en nombre suffisants et de CPE compétents (qui lâcheraient la psycho à deux balles, genre IUFM mâtinée de Françoise Dolto et de l'émission éclairée Matinales), pourquoi pas des caméras video dans les classes, pour montrer aux parents sur le site des établissements ce qu'endurent les profs et leurs rejetons, du fait de petites frappes aculturées.
      A se repasser en boucle, pendant les vacances, pour information, ou sado-masochisme: les profs m'en ont fait chi**, qu'ils en ch*ent à leur tour.

      La "repentance scolaire", voilà ce que veulent certains parents et élèves, mais aussi d'anciens élèves 'vigilants' et journalistes incultes mais vengeurs.

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