jeudi 7 août 2008

Pour redresser l'assurance maladie, prendre l’argent où il est

Les profits des mutuelles contribueront à l’équilibre de la Sécu
Le gouvernement épargne les assurés
Il a dévoilé un plan d'économie pour l'assurance maladie qui ne met pas les assurés directement à contribution, mais il demande aux mutuelles de mettre au pot une partie des profits qu’elles opèrent.

Les syndicats et l’opposition qui ont partie liée s’inquiètent
Rappelons à titre de simple exemple que des responsables du PS se sont faits entretenir par une mutuelle étudiante du nom de la MNEF (Mutuelle Nationale des Etudiants de France), rebaptisée depuis que le tribunal a établi les responsabilités… Pareillement, la CAMIF (qui n’est pas une mutuelle, mais une centrale mutualiste d’achats des enseignants) a été florissante au temps où la gauche était au pouvoir… Les passerelles sont nombreuses entre la gauche et les mutuelles en tous genres.
Les syndicats et l’opposition brandissent l’épouvantail d’une possible hausse des tarifs des mutuelles et des assurances.
La menace est destinée à rallier les assurés inquiets pour leur protection sociale, mais qui ne savent pas que leurs mutuelles sont riches. Comme des patrons, elles vivent dans l’opulence et spéculent en bourse, et pas seulement sur la peur des braves gens !

Mutuelles et assurances s'acquitteront d'une contribution d'un milliard d'euros en 2009
La mesure la plus spectaculaire de ce plan vise à réduire de 3,6 milliards d'euros le déficit de la branche maladie de la Sécurité sociale et prévoit que tous les acteurs contribuent, les prestataires, comme ceux qui en vivent.

La mission du gouvernement
L'objectif du gouvernement est d'équilibrer en 2011 les comptes de l'assurance maladie, dont le déficit est attendu à 4,1 milliards cette année et qui, selon lui, se serait creusé à plus de six milliards en 2009 en l'absence de nouvelles mesures.
"Le patient ne doit être en aucun cas perdant : aucune de nos mesures ne porte sur les assurés", déclare le ministre du Budget, Eric Woerth, dans les colonnes du Parisien.
Le ticket modérateur (somme qui reste à la charge du patient) et les franchises mises en place cette année ne seront pas augmentés et les affections longue durée seront toujours prises en charge à 100%.

Constants dans leur entreprise d’opposition à base de désinformation, les syndicats et le Parti socialiste font pourtant craindre que les Français ne financent indirectement la nouvelle cotisation. "C'est un nouvel impôt qui sera payé par la grande majorité des assurés sociaux qui verront augmenter leurs prélèvements", écrivent ainsi les responsables santé du
PS dans un communiqué. Le PS craindraient-ils de perdre une source de revenus ?

Les fonds de réserve existent : il faut les publier
Pour la CGT
, "la contribution demandée aux organismes complémentaires dont le but n'est pas lucratif, comme la mutualité, pose problème".
"Si cette disposition paraît épargner les assurés sociaux, il peut se révéler qu'elle oblige ces organismes à augmenter la cotisation de leurs adhérents", écrit-elle dans un communiqué. La CGT joue sur les mots : le but non lucratif des assurances et des mutuelles n’exclut pas les réserves monétaires…

Le bas de laine des assurances et mutuelles pourrait rétrécir
La Mutualité française
, qui fédère la quasi-totalité des mutuelles, assure en revanche qu’elles "mettront tout en oeuvre pour atténuer les effets de cette taxation supplémentaire".
"On va essayer de ne pas répercuter cette année le montant de cette taxe", a dit son président, Jean-Pierre Davant, au micro de France Info. Mais "si l'Etat continue à se défausser de ses responsabilités sur les mutuelles, bien évidemment, chaque fois qu'on augmentera les charges des mutuelles, il faudra corrélativement trouver des financements".

La Fédération française des sociétés d'assurances estime pour sa part que "les taxes sur le chiffre d'affaires sont toujours répercutées sur le consommateur à un moment ou à un autre".

A Force Ouvrière, le secrétaire général, Jean-Claude Mailly, craint une perte de pouvoir de son syndicat et s'est dit "choqué" par les déclarations des assurances et s'oppose à ce qu'elles soient associées à la gestion du système de santé. La logique n’est pas son fort.

La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a dit avoir eu des "discussions extrêmement approfondies avec les organismes complémentaires". "Ils ont tout à fait la possibilité de faire ce reversement sans augmenter les cotisations", a-t-elle affirmé sur France Inter. Roselyne Bachelot a récemment souligné que les complémentaires avaient relevé leurs cotisations de 30% et augmenté leurs bénéfices de 25% depuis quatre ans.

Taxe sur l’intéressement
A cette contribution des groupes d’assurances et des mutuelles, s'ajouterait un prélèvement acquitté par les employeurs sur les sommes distribuées au titre de l'intéressement et de la participation, une mesure qui devrait rapporter 300 millions d'euros. La gauche devrait donc exprimer bruyamment sa satisfaction de voir les patrons sollicités…

Contribution de l'assurance maladie de la branche accidents du travail et maladies professionnelles
Le gouvernement propose en outre d'augmenter la contribution aux comptes de l'assurance maladie de la branche accidents du travail et maladies professionnelles, financée par les employeurs. Cette mesure est évaluée elle aussi à 300 millions.

Les suites du dialogue
Une série de mesures préconisées en juin par l'Union nationale des caisses d'assurance maladie (Uncam) sera également mise en oeuvre, pour environ deux milliards d'euros d'économies.
Ces propositions visent à améliorer la prévention, réduire les prescriptions inutilement coûteuses ou baisser les prix dans les secteurs où les tarifs apparaissent comme trop élevés.

Pour la CFDT
, "l'avenir de notre système de santé ne pourra trouver de solution sans une réelle organisation" qui sera l'objet de la loi Patient, santé, territoire de l'automne.
"Sans cela, les mesures annoncées aujourd'hui ne seront que des coups d'épée dans l'eau et se transformeront en accroissement des charges sur les assurés", ajoute le syndicat.

Les mesures annoncées mardi seront intégrées au projet de loi de financement de la Sécurité sociale qui doit être présenté le 29 septembre et débattu au Parlement en octobre.

Que les mutuelles et assurances soient solidaires semble la moindre des choses !

Ce serait un juste retour à l’esprit mutualiste…

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