samedi 21 juin 2008

Traité de Lisbonne : le Parlement britannique dit Oui

Un Non à Dublin fait plus de mousse qu’un Oui à Londres

Fort de la ratification du Traité de Lisbonne par la Grande-Bretagne, la première depuis le "non" irlandais, le Premier ministre britannique Gordon Brown est venu le jeudi 19 juin à Paris rencontrer Nicolas Sarkozy

, à quelques jours du début de la présidence française de l'Union européenne et avant de se rendre à Bruxelles pour un Conseil européen largement consacré au casse-tête institutionnel.
Le président Sarkozy a remercié le premier ministre britannique Gordon Brown pour le "courage politique" qui a permis la ratification par la Grande-Bretagne du traité de Lisbonne, avant un Conseil européen de "crise" après le non irlandais. "Je voudrais dire combien je suis heureux (...) de le remercier pour le courage politique dont il a fait preuve en conduisant à son terme le processus de ratification du traité de Lisbonne. Il l'a fait avec beaucoup d'engagement, beaucoup de force", a déclaré le Président Sarkozy à l'issue d'un déjeuner de travail avec M. Brown à l'Elysée. Le président français a relevé "beaucoup de convergences" dans les discussions qu'il a eues avec son hôte, au cours d'un long déjeuner "très amical". "Nous voulons rassembler l'Europe, éviter une crise à l'Europe et entendre ce que disent les Européens qui nous demandent de prendre des mesures concrètes immédiates pour les protéger et pour améliorer leur vie quotidienne", a lancé Nicolas Sarkozy.


Le président Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique, Gordon Brown, se sont en effet consultés lors d'un déjeuner au Palais de l'Elysée avant de gagner Bruxelles pour participer au Conseil européen. Le chef du gouvernement britannique a également remercié Nicolas Sarkozy "pour son leadership en Europe". Il s'est réjoui "de la prochaine présidence française de l'Union européenne ces prochaines semaines et des priorités de réforme et de progrès qu'il a choisies et auxquelles nous apportons notre plein soutien".
Le président français, qui prône la poursuite du processus de ratification du traité de Lisbonne, a salué le "courage politique" parce que Gordon Brown a en effet décidé de ne pas interrompre le processus de ratification engagé à Londres, malgré le "non" irlandais et l'euroscepticisme de nombre de ses compatriotes et de la presse de Rupert Murdoch, par exemple.
Mais la presse française n’a guère fait écho du vote britannique et de cette rencontre, en tout état de cause, beaucoup moins que pour le Non irlandais. Notre presse est certainement pro-européenne, mais çà ne se saute pas aux yeux.
Une majorité des Lords (Chambre haute) a accepté mercredi d'autoriser la ratification, rejetant une motion du parti conservateur visant à repousser la signature au mois d'octobre. La reine a elle donné son assentiment, certes symbolique mais nécessaire, jeudi matin.


Gordon Brown apporte donc à Bruxelles la 19e ratification sur les 27 nécessaires à l'entrée en vigueur du traité. Lors du Conseil, "nous écouterons ce que le Premier ministre irlandais Brian Cowen a à dire et nous essaierons de lui apporter notre soutien dans les efforts qu'il engagera dans l'avenir", a-t-il dit.
Un consensus semblait se dégager pour renvoyer au Conseil Européen d'octobre la question des mesures à prendre pour surmonter le 'non' irlandais, même si un nouveau vote en Irlande paraît inévitable si cetterépublique reste seule à se prononce négativement.


Quant à la présidence française de l'UE, "nous lui apporterons tout notre soutien", a assuré le Premier ministre travailliste, qui a salué le programme de "réforme et de progrès" de Nicolas Sarkozy. "Je pense que les priorités sur les migrations, sur le changement climatique et sur l'économie mettront l'Europe en meilleure position dans les mois à venir", a-t-il déclaré.

Mais à Londres, la ratification définitive du traité de Lisbonne devra encore attendre.

Il n'y aura pas de ratification définitive du traité de Lisbonne en Grande-Bretagne, a indiqué le Premier ministre, tant que la Haute Cour de Londres n'aura pas rendu son jugement. Cette cour doit en effet statuer sur le recours d'un homme d'affaires qui réclamait l'organisation d'un référendum. Les partisans d'un référendum sont frustrés, ne serait-ce que parce qu’en son temps l'ex-Premier ministre Tony Blair en avait promis un.
"Les juges estiment qu'ils pourront se prononcer la semaine prochaine, déclare Gordon Brown, et cela entre dans notre minutage. Nous avons obtenu l'assentiment royal et nous devons suivre les différentes étapes du processus. La ratification définitive n'aura pas lieu tant que nous n'aurons pas le jugement".

Londres devra encore déposer les instruments de la ratification à Rome.

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