mercredi 28 mai 2008

Hollande refuse à Sarkozy le droit d’aller à Rungis hors campagne

Le PS assigne le Président de la République à résidence?
Sans outrance, le futur ex-premier secrétaire du PS, François Hollande, a considéré ce matin mardi que Nicolas Sarkozy se conduisait comme s'il était encore "en campagne", alors qu’il était invité à donner son « sentiment » sur la visite du chef de l'Etat avec son épouse Carla Bruni-Sarkozy à Rungis et son intervention sur RTL. (Lire PaSiDupes)
Attaché aux apparences plus qu’à l’action, au sujet du déplacement du Président au marché de Rungis pour "saluer la France qui travaille et qui se lève tôt", Hollande a énoncé le verdict socialiste sur Europe 1: "Il faut éviter ce type de communication qui peut paraître outrancière"… La presse libre est-elle invitée à diffuser le jugement socialiste?

Le PS entend dicter sa conduite au Président
Même si çà y contribue, "se préoccuper des Français, ce n'est pas se lever nécessairement tôt le matin", selon Hollande, qui, lui, estime que "c'est être capable de répondre à leurs questions". Celui qui sait est celui qui n’a jamais eu aucune responsabilité gouvernementale. "Nicolas Sarkozy est en campagne comme si d'ailleurs il était candidat : il reprend les slogans de sa campagne, il reprend les formules de sa campagne, les rites de sa campagne, les artifices mêmes de sa campagne," a-t-il répété.
Dans sa logique, le Premier secrétaire ne désigne jamais le Président de la République par son titre (sauf pour évoquer la fonction, dont il sait tout), mais par son nom de citoyen... Une façon de refuser le verdict populaire à la présidentielle et de maintenir le président dans son état antérieur de ministre et de candidat. Ne retrouve-t-on pas là, concentrés, tout l'esprit démocratique, la solidarité des battus et la cohérence socialiste empruntée à l'amère Royal ?

Le PS parle-t-il au nom de tous les Français ?
"Ce qu'on attend du président de la République, c'est non pas qu'il abandonne ce qu'il avait dit dans la campagne, mais qu'il soit en capacité d'atteindre les objectifs qu'il avait fixés aux Français", a insisté Hollande, admettant implicitement que la conjoncture économique internationale ne le place justement pas « en capacité d'atteindre les objectifs qu'il avait fixés aux Français". Faut-il, en 'bon' Français, qu'il s'en réjouisse ?
DuponT sur Europe 1, DuponD devant la presse
La Voix de Son Maître a fait écho. Le patron des députés PS, Jean-Marc Ayrault, comme par hasard, a également estimé que "Nicolas Sarkozy est encore en campagne, c'était un discours de campagne [comique de répétition ?], bien fait, avec des promesses, mais ce qui m'intéresse, ce sont les résultats. Il a fait tellement de promesses [répétition pédagogique du prof devant des cancres?] ce matin [sur RTL] qu'on se demande comment il va pouvoir payer tout ça", s'est inquiété J.-M. Ayrault, très sincèrement anxieux, lors d'un point de presse.

Déni de crise économique internationale dans les propos socialistes
Alors que Nicolas Sarkozy a exclu une "politique de rigueur" du gouvernement, le premier secrétaire sur le départ a donné son sentiment : "cela échoue", faisant probablement allusion aux plans de rigueur de Mitterrand… Attentif à la situation économique internationale sans jamais la mentionner, Hollande a observé que "la rigueur, elle est déjà là". Il a poursuivi avec la liste de toutes les mesures que Jospin n’a pas eu le courage de prendre pour faire face aux retards d’adaptation de la France au monde moderne.
‘Modernisation dépréciée en ‘rigueur’
Dès 1997, Claude Allègre savait ce qu’il fallait faire et a tenté de dégraisser le mammouth, mais s’est heurté aux blocages des syndicats et du PS. Aujourd’hui, 11 années plus tard, Hollande continue à faire de l’obstruction et se livre à ses interprétations partisanes. "Les franchises médicales, ce n'est pas de la rigueur ? La modération salariale, ça n'est pas de la rigueur ? Les impôts multiples qui se sont abattus avec 10 taxes nouvelles depuis 2007, ce n'est pas de la rigueur ? Les réductions de dépenses publiques, la mise en cause d'un certain nombre de services publics, la baisse de l'encadrement dans l'Education nationale, ce n'est pas de la rigueur ? La suppression d'un certain nombre de sites - tribunaux, installations militaires- ce n'est pas de la rigueur ? Cessons de jouer sur les mots, il n'y a rien de pire d'ailleurs que les querelles de mots", a-t-il déclaré, dans l'incapacité de contenir son sens aigü de l'éthique politique et sociale.

Les socialistes soumis à l’ISF et au métro
François Hollande a également reproché à Nicolas Sarkozy d'avoir oublié les salariés "qui se lèvent tôt" et qui "utilisent leur voiture" dans les mesures qu'il a annoncées pour venir en aide aux Français les plus touchés par la hausse du prix du pétrole.
"S'il est important de dégager un fonds pour des professionnels qui souffrent aujourd'hui - transporteurs, pêcheurs, agriculteurs - il ne faut pas oublier les salariés. Ca a été d'ailleurs la grande omission dans le discours de Nicolas Sarkozy ce matin : les salariés qui se déplacent, qui utilisent leur voiture, qui se lèvent tôt le matin" et "qui n'ont pas d'autre moyen pour se déplacer que d'utiliser leur voiture", a déploré Monsieur Hollande venu à Europe 1 en voiture de fonction avec chauffeur. Comme les grands … patrons du CAC 40 !
Il a demandé également que "les fonds qui vont être dégagés par les surplus de TVA" financent "la mesure du chèque transport" pour les salariés, ce qu’il n’a pas inventé, puisque la mesure est déjà annoncée ! Cet européen, cet excellent européen, a aussi estimé qu'il n’y a pas lieu d'attendre une décision au niveau européen, alors que des pays méditerranéens comme l’Italie ou l’Espagne et la Grèce, à la différence de l’Allemagne ou la Grande Bretagne, se joignent au mouvement de revendication des marins-pêcheurs...
Le président de la République a en effet annoncé mardi sur RTL que les recettes supplémentaires de TVA sur les produits pétroliers alimenteront désormais un fonds pour venir en aide aux Français les plus touchés par la hausse du prix des carburants.
Le PS n’entend donc jamais rien ? Sa Cynique Majesté Royal est d'ailleurs bien trop occupée à ses problèmes de carrière et de rivalités au sein du PS pour se pencher sur les petites misères du peuple...
Le PS va-t-il bientôt exiger le bracelet électronique
pour le Président qui se lève avant les socialistes?

2 commentaires:

  1. Encore des contradictions...


    Si le Président ne va pas à Rungis à 5h du matin, la Gauche lui reproche de mépriser les "Camarades travailleurs" "qui se lèvent tôt".

    Si le Président va à Rungis à 5h du matin, la Gauche lui reproche de mépriser les "Camarades travailleurs" en faisant une simple visite "de campagne électorale".

    Si le Président contredisait dans ses propos et ses actes le projet annoncé lors de sa campagne, la Gauche lui reprocherait d'avoir menti aux Français.

    Parce que le Président confirme dans ses propos et ses actes le projet annoncé lors de sa campagne, et a donc dit la vérité au Français, la Gauche lui reproche... quoi? d'avoir dit la vérité? de ne pas avoir trompé les électeurs? d'oser se montrer honnête?

    Il est vrai que la Gauche a bien du mal à faire preuve d'honnêteté, comme l'a dit clairement le Président de la République.

    Lorsque Lionel Jospin signait des textes dans le cadre de la création d'une Constitution européenne, c'était bien, parce que c'était la Gauche.
    Le jour venu de voter l'adoption de cette constitution, les mêmes textes étaient "dangereux", parce que c'était un gouvernement de Droite qui organisait le référendum et mettrait en application cette Constitution.

    Quand Lionel Jospin envoyait des troupes en Afghanistan, c'était bien, parce que c'était un geste fraternel comme seule la Gauche française sait en faire, en détentrice du monopole du coeur.
    Quand un gouvernement de Droite veut envoyer quelques troupes supplémentaires pour aider celles déjà présentes, ce n'est pas bien, parce que c'est soit-disant obéir aux méchants américains qui veulent conquérir le Monde, en commençant par la France...

    Quand les syndicats de Gauche signaient en 2003 un accord sur l'âge de départ en retraite, c'était bien, parce que les "Camarades secrétaires" s'étaient battus pour sauver leurs "Camarades prolétaires".
    Quand vient le moment d'appliquer ces mesures, elles mettent "en danger" les pauvres travailleurs, parce que c'est un gouvernement de Droite qui a la charge de les appliquer.

    Quand des mairies socialistes organisent un service d'accueil des enfants lors des grèves des "Camarades enseignants", c'est un formidable geste, typique de la grande humanité de la Gauche, seule détentrice dans le monde de valeurs humaines.
    Quand un gouvernement de Droite veut étendre cette mesure au-delà de quelques communes privilégiées, pour que tous les enfants et familles puissent en bénéficier, ce n'est pas bien, parce que... c'est la Droite.

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  2. Voilà, vous avez bien résumé le topo !
    Tout ce qui vient de la droite,c'est pas bien !
    Tout ce qui vient de la gauche ,c'est formidable.
    Et quand la seconde prend une idée de la première, un silence digne d'une omerta s'abat sur le pays pour surtout ne rien laisser apparaitre ni filtrer de cette contradiction flagrante !
    Mélange de mauvaise foi, d'hypocrisie assez révéltrice d'une pensée étriquée, roublarde,et totalement intolérante et sectaire d'un parti pris éhonté et insupportable.

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