vendredi 4 avril 2008

Fallait-il adresser un message hostile au peuple de Chine ?

Le CIO milite pour la modération et l’amitié entre les peuples
Les Jeux Olympiques ne peuvent être le lieu de la condamnation d’un régime, si dur soit-il, d’autant que le peuple tibétain, qu’il s’agit théoriquement de soutenir, n’est qu’un prétexte au total assez peu pris en considération.

"Pour un monde meilleur": c'est le message que les athlètes français enverront au monde lors du passage de la flamme olympique à Paris, lundi. Ils attendent l'avis du CIO pour pouvoir aussi porter ce badge à Pékin.
David Douillet, double champion olympique de judo et co-président de la commission des athlètes du CNOSF, a précisé au cours d'une conférence de presse que "Henri Sérandour (président du CNOSF, le Comité national olympique et sportif français) a validé ce projet et le porte". D’ailleurs, "Il est actuellement en Chine et discute avec le CIO (Comité international olympique) pour que nous puissions également le porter à Pékin", a-t-il ajouté.
Stéphane Diagana, ancien champion du monde du 400 mètres haies, a souligné que les sportifs français ne souhaitaient pas qu'il s'agisse d'une initiative "franco-française". "Il s'agit d'un geste de solidarité pour le peuple chinois", a-t-il assuré. Qu’est devenue la notion politique des droits de l’homme ?
Qu'ils soient en activité ou à la retraite, enfin raisonnables, de nombreux athlètes étaient présents au siège du CNOSF pour porter ce message de paix et de solidarité, à l'image de Laura Flessel, championne olympique d'escrime.
"Nous voulons faire les Jeux car nous travaillons depuis quatre ans pour ça mais on veut également faire passer un message et l'équipe de France olympique veut montrer de la cohésion", a dit la sportive antillaise.
Soucieux de démontrer, ce dont personne ne doute pourtant, qu’un athlète est un être pensant, voire politique, elle a insisté sur la notion d’engagement serein. "Dans cette équipe, nous sommes tous d'origine différente mais nous sommes tous dans la cohésion et la fraternité. Il y a le Tibet, certes, mais il y a aussi d'autres conflits, comme celui du Darfour. C'est ce que nous voulons dire." On notera en effet que le Soudan, responsable de la tragédie du Darfour, possède actuellement un régime autoritaire et pro-chinois qui milite contre le boycottage.
Pourquoi -comment- donc soutenir le Tibet et négliger le Darfour ?

Romain Mesnil, champion du monde de perche, a été l'un des premiers militants de cette protestation concertée sur la situation des droits de l'homme ciblée sur la Chine, mais inconsciente du génocide de la population du Darfour.
Les athlètes sont certes des êtres pensants, mais qu’ils se gardent de toute manipulation … partiale ?
VOIR et ENTENDRE Romain Mesnil parmi d'autres êtres pensants

Mesnil avait proposé la semaine passée le port d'un signe distinctif pour faire part de l'opposition des athlètes à cette situation et il a finalement été entendu, puis, après approfondissement du sujet, abandonné.
"Les principes fondamentaux des Jeux olympiques sont les plus beaux et on va aller dans un pays qui ne respecte pas ces valeurs. Ce message, on doit le porter et partout dans le monde. Il faut remettre ces valeurs au coeur de l'olympisme", a dit cet enthousiaste perchiste …syndicaliste. N’a-t-il pas ajouté "
Il faut vaincre l'inertie de l'institution (le CIO)".
Compte-til s'engager pareillement pour le Darfour ?

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