vendredi 11 janvier 2008

La justice autorise le livre que Cécilia voulait interdire

Encore un livre sulfureux à des fins politiques
L'information des 'masses laborieuses' a bon dos...
La demande d'interdiction d'un livre consacré à un portrait de l'ex-femme du président de la république a été déboutée par la justice vendredi. L’ex-épouse du président de la République Nicolas Sarkozy l’estime attentatoire à l'intimité de sa vie privée. Mais la justice déjugerait-elle la gauche qui se plaint que les médias encombrent la scène médiatique de reportages incessants qui mêlent privé et publique au rythme de la vie trépidante du chef de l’Etat!… Et un de plus, donc. Le magistrat militant considère que la vie de l’ « omniprésident » est plus digne d’intérêt que celle de Hollande ? A moins qu'il se réjouisse des éclaboussures qui atteindront le président?
Les avocats de l'ex-première dame de France ont renoncé vendredi à faire appel de cette ordonnance de référé à jour fixe, procédure d'extrême urgence qui aurait impliqué une audience lundi ou mardi. Ils comptent toutefois formaliser un appel de référé qui sera examiné dans les deux à trois mois et assigner sur le fond l'auteur et l'éditeur de l'ouvrage, a indiqué l'un des avocats, Me Jean-Yves Dupeux.
Jeudi, devant le juge des référés, les avocats de Mme Ciganer-Albeniz, ex-Sarkozy, avaient soutenu que l'ouvrage de la journaliste du "Point" Anna Bitton allait "au-delà de la transgression de l'intimité de la vie privée de Mme Sarkozy", selon Me Jean-Yves Dupeux. L'avocat ajoutant même que Cécilia Sarkozy aurait confié à la journaliste, qu'elle connaissait de longue date, des éléments intimes que l'on confie à une amie. Gardez-vous de vos ami(e)s ! Sur quels intérêts M° Dupeux veille-t-il?
L'ouvrage d'Anna Bitton, écrit à la suite de plusieurs conversations -d’amie à amie- avec Cécilia Sarkozy, relate les épisodes supposés de la vie sentimentale, familiale ou psychologique, de l'ex-épouse de Nicolas Sarkozy. Ce livre "exprime souvent avec force les sentiments intimes" de l'ex-première dame, notamment son "amour éprouvé pour Richard Attias" et "la souffrance née des infidélités conjugales de son époux", comme l'indique le juge des référés dans son ordonnance.
L'ouvrage a été mis en vente le 10 janvier mais indisponible dans l'attente du jugement mais la presse est affranchie des contingences bassement judiciaires et les bonnes feuilles ont été publiées par deux hebdomadaires. Le livre ne vaut guère que pour des propos peu amènes qu'aurait tenus Cécilia Sarkozy sur son ex-époux, son entourage et ses ministres.
L'avocat de l'éditeur et de la journaliste, Me Christophe Bigot, avait souligné jeudi que le divorce d'un président de la République était "exceptionnel" et argué que l'intimité du couple Sarkozy "avait été mise au service d'une communication politique destiné à l'accession au pouvoir de Nicolas Sarkozy". On s’en plaint hypocritement, mais on assure la défense de la dame… Encore un pompier incendiaire !
Dans ses attendus, le juge des référés rappelle que Cécilia Sarkozy a donné après son divorce deux entretiens sur des sujets similaires à ceux évoqués dans le livre d'Anna Bitton et que le portrait dressé "n'apparaît nullement dévalorisant à l'égard" de l'ex-Mme Sarkozy. Où est le problème, si l’image du président n’en sort pas grandie ? La justice est certes équitable mais veille-t-elle à prendre en compte la difficulté –voire l’impossibilité- pour le président de mettre en oeuvre son droit de réponse.
Le juge des référés a considéré qu'une "mesure d'interdiction, même temporaire" serait "manifestement disproportionnée, d'autant plus que le livre était déjà mis en vente", plusieurs hebdomadaires publiant des extraits de l'ouvrage "sans faire l'objet eux-mêmes de poursuites".
La liberté de la presse a peut-être longtemps été une garantie démocratique, mais avec l’avènement de la liberté d’expression insolente, de la défiance citoyenne et de l’éthique-caniveau, il est permis de s’interroger sur son adaptation à notre société actuelle. D’autant que les cibles ne sont pas toujours en situation de réagir.
Lorsqu’une candidate malencontreuse à la présidentielle fait l’objet d’un déballage, elle peut réagir et donner sa version des faits incriminés, parce qu’elle a été éliminée. Retournée à la case départ, sa fonction de présidente de région lui laisse et le temps et l’opportunité de mettre les choses au point, si elle le souhaite.
La presse et l’édition n’ont pas tous les droits lorsque la personne flétrie est le premier personnage de l’Etat à qui il n’est pas permis de laver son linge sale sur la place publique. En « bonne république », la fonction mérite le respect, mais la ‘république du respect’ a des progrès à faire.
N.B. 1
Elément concernant M° Christophe Bigot, avocat de l'éditeur
(dont la gauche et Marianne assureront qu'il est dans la manche du président):
Procès de Charlie Hebdo dans l’affaire des caricatures de Mahomet
L'Union des organisations islamiques de France et la Grande Mosquée de Paris ont engagé une procédure pénale contre Charlie Hebdo pour "injure publique à l'égard d'un groupe de personnes à raison de leur religion". Cette affaire a été examinée les 7 et 8 février 2007. La défense de Charlie Hebdo était assurée par deux avocats, dont le socialiste Georges Kiejman, tandis que les plaignants étaient représentés par Mes Francis Szpiner et Christophe Bigot.

Au nombre de la petite dizaine d'avocats spécialisés dans la PLA (propriété littéraire et artistique, Me Christophe Bigot constate qu’il est chargé de travail: «Avant, seuls certains documents très chauds passaient entre nos mains. Aujourd'hui, on nous demande des relectures préventives, même pour le tiède et la fiction. […]» M° Emmanuel Pierrat confirme: «Il existe en France quelque 400 textes pour censurer les livres. En principe, on ne peut pas écrire, par exemple, que Jospin est protestant sans tomber sous le coup de la loi. Dans les faits, c'est plus subtil.» On a dépassé la limite, en effet !
N.B. 2
Trois éléments concernant M° Jean-Yves Dupeux (1948, hobbies: voile et golf),
défenseur des intérêts de l’ex-première dame de France, première divorcée à l’Elysée, mais peut-être pas de ceux de son ex-époux... :
- Maître J.-Y. Dupeux fut l’avocat du baron Empain (
affaire)
- Dans l’Affaire des Irlandais de Vincennes (1982- dans laquelle le capitaine Paul Barril fut mis en examen), l’avocat de Jean-Michel Beau (le gendarme qui fut le premier à dénoncer à la justice la manipulation de Vincennes et qui était "témoin assisté" dans la procédure) était Me Jean-Yves Dupeux ;
-le juge Fabrice Burgaud, convoqué dans le cadre de poursuites disciplinaires devant le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) -dirigé par le socialiste Vallini-, au sujet de son rôle dans l'odieuse affaire de pédophilie d'Outreau, était assisté de 3 avocats , dont M°Jean-Yves Dupeux.
M° Dupeux est un ancien secrétaire général du CIMADE dont l’orientation politique est claire. Exemple d’engagement : « une délégation de représentants de la société civile française était présente [à Madagascar] pour témoigner à la société civile malgache son soutien dans la lutte sans fin contre le vieux dictateur Ratsiraka et son respect pour les actes de résistance populaire au cours du premier semestre 2002. […] Jean-Marc Dupeux (du très gauchiste Cimade, allié de RESF et DAL, ou proche d'ATTAC, par exemple) [entre autres, a] été fort bien reçu(s) par des militants associatifs satisfaits de rencontrer une autre France que l’officielle, qui n’a cessé de tergiverser entre le corrompu et celui que le peuple investit d’une mission de « rétablissement de l’État de droit ».
- M°Jean-Yves Dupeux est actuellement candidat au bâtonnat de Paris (2008),

poste éminemment syndical et ... politique.

Une affaire instrumentalisée?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):