jeudi 7 juin 2007

Quartiers : de l’écoute complaisante à la violence

Confusion entre éducation, écoute, prévention et laxisme
Le laisser-faire encadré et la tolérance complice ont montré leurs limites. Une politique de prévention consiste-t-elle à suivre une jeunesse rebelle et à compatir à ses problèmes divers liés autant à l’âge qu’aux difficultés sociales et aux discours démagogiques ?
Ce n’est pas la même chose d’organiser l’observation attentive des phénomènes de groupes d’adolescents (plus ou moins jeunes : on distingue dans la presse les ‘jeunes’ adolescents des vieux …adolescents de vingt et trente ans !) et d’encadrer cette jeunesse en difficulté, d’une part, ce qui s’appelle action sociale, et, d’autre part, d’assister ceux d’entre eux qui sont livrés à eux-mêmes en entretenant leur mal-être et leur sentiment d’abandon, voire en suscitant leur colère, ce qui s’appelle récupération.

Si on saisit par ailleurs une campagne présidentielle comme une opportunité de diabolisation du candidat de la droite avec pour objectif de pousser des jeunes au vote en faveur de la candidate socialiste, c’est jouer avec le feu en entretenant et en développant, au-delà du candidat, une rancœur et une volonté d’en découdre avec la société en général et les institutions en particulier.
C’est aux effets immédiats de ce comportement irresponsable de la gauche -aussi bien républicaine que radicale- que s’atèle maintenant et sans délais la nouvelle ministre de l’Intérieur, avant l’embrasement programmé des banlieues dans l’été. Ce qui est une autre conception de la prévention, celle qui prévoit et prévient, mais non pas celle qui accompagne la violence.

La ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, s'est saisie lundi du dossier sensible de la sécurité en Seine-Saint-Denis en tenant dans la soirée une réunion avec tous les acteurs de la sécurité du département, après la divulgation d'un rapport accablant sur les relations police-population. Ce rapport de l'Institut national des hautes études de sécurité (INHES), qui dépend du ministère de l'Intérieur, évoque un "climat d'insécurité permanent", risquant même de s'envenimer.
Cette réunion "a permis de faire un bilan de la situation de l'insécurité et de la lutte contre la délinquance en Seine-Saint-Denis", a indiqué l'Intérieur, dans un communiqué publié à l'issue de la rencontre.
Le ministère a notamment cité "l'augmentation des effectifs" avec "350 policiers" supplémentaires et l'affectation d'une quatrième compagnie de CRS en mission permanente de sécurisation".
La "mise en place d'un service départemental de nuit, l'affectation de quatre psychologues et d'un travailleur social dans les commissariats (du département) et quatre permanences de ‘SOS victimes 93’ " ont complété le dispositif, ajoute-t-on de même source.
La ministre a indiqué dans la matinée à la presse, en marge d'une visite à la Brigade de protection des mineurs (BPM) de la police judiciaire parisienne : "J'ai demandé à ce qu'une réunion puisse être tenue dans les 48 heures avec les principaux responsables des problèmes de police dans le département".

Le rapport a suscité de nombreuses réactions de syndicats de police, d'associations et d'hommes politiques, notamment de François Hollande, premier secrétaire du PS, qui a jugé lundi qu'il fallait le prendre "très au sérieux". Réaction remarquable de flou ! Associée à une proposition constructive du PS ?

Dans ce département "très difficile aussi bien sur le plan économique que social, j'ai constaté l'âge très jeune des policiers", avait relevé la ministre lundi matin.
Elle a jugé "nécessaire qu'il puisse y avoir davantage de policiers plus anciens (pour) avoir (...) une certaine appréciation dans la durée de ce que sont les problématiques" du département.
Au cours de sa visite, M. Skuli avait fait état devant la ministre du poids des mineurs dans la délinquance, évoqué par l'INHES, et de la fidélisation nécessaire des policiers, souvent jeunes et déracinés, également évoquée par l'institut. "Les mineurs délinquants sont de plus en plus jeunes", avait-il dit, "souvent 15-17 ans, et peuvent se faire 3.000 euros par mois en devenant guetteurs pour des trafiquants de drogue". Quel est le bilan de l’Education Nationale ? La gauche prétend toujours que l’EN est un moyen républicain efficace de promotion de l’égalité des chances, par le savoir !… Or, les professeurs passent leur temps et usent leur énergie, non plus à enseigner et donc à instruire, mais à éduquer ! Bilan, donc, des investissements à fonds perdu??
M. Skuli avait dressé un tableau "préoccupant" des tensions entre cités HLM, évoquant par ailleurs les règlements de comptes entre bandes à Stains (trois morts en quelques semaines). Quel est le bilan des années Jospin de prévention ? Le produit de l’impôt englouti dans les actions en faveur des quartiers est-il productif ?
Concernant la police de proximité, évoquée par l'INHES, la ministre a estimé lundi, reprenant les thèmes de son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, que les policiers n'étaient "pas là pour jouer au foot avec un certain nombre de jeunes" mais pour "poursuivre les délinquants". Elle a cependant ajouté que la "proximité" de terrain incluant "la connaissance des personnes" reste nécessaire.

Mme Alliot-Marie avait effectué, le 23 mai, l'une de ses premières visites de terrain en Seine-Saint-Denis. Elle avait déjà pu manifester son intérêt et mesurer l'ampleur des problèmes de sécurité dans le département, dont certains sont soulignés par le rapport de l'INHES. La ministre a d’ailleurs annoncé qu'elle se rendrait en Seine-Saint-Denis "au lendemain des élections législatives pour rencontrer les élus et les principaux acteurs de terrain".

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