jeudi 3 août 2006

Alain Juppé nous revient.
L'ancien Premier Ministre, qui fut aussi président du RPR, puis de l'UMP, est de retour du Canada dans sa bonne ville de Bordeaux.
Alain Juppé avait annoncé son retour en France au terme de l'année universitaire qu'il a passée à enseigner au Canada, à l'Ecole nationale d'administration publique (ENAP) de Montréal. "Nous avons décidé de rentrer au pays dès la fin de l'année scolaire, à Bordeaux, chez nous, tout simplement", avait-il écrit sur son blog le 7 mai.
Il précisait : "Je n'ai aucune intention de reprendre des responsabilités politiques nationales", estimant "qu'il y a bien d'autres manières de servir le bien public".
En mars, l'ancien Premier ministre, qui fut maire de Bordeaux de 1995 à 2004, avait confirmé qu'il se présenterait aux élections législatives en 2007 dans la deuxième circonscription de Bordeaux.
Il n'a jamais digéré le jugement du tribunal de Nanterre qui l'avait condamné en janvier 2004 à dix ans d'inéligibilité et qui l’a amené à s’éloigner de France, mais il veut maintenant laver son honneur. Et la première étape sera la mairie de Bordeaux. Et ensuite, on verra…
D’abord, Alain Juppé est l’invité du maire de Bordeaux Hugues Martin ce samedi 5 août avec Nicolas Sarkozy et le chiraquien Jean-Louis Debré, pour le premier match à domicile des Girondins de Bordeaux.
Ensuite, Alain Juppé a décidé, en accord avec Hugues Martin, son successeur à la mairie de Bordeaux, de provoquer une élection municipale partielle. La majorité du conseil municipal devrait donc démissionner à la fin du mois d'août et retourner aux urnes en octobre.
Nicolas Sarkozy déclare que le retour d'Alain Juppé le réjouit.


Sa prise de position sur les affrontements du Liban.
La première prise de position de l'ancien Premier Ministre -et ministre des Affaires étrangères- concerne le conflit au Liban : il porte contre Israël une critique que la diplomatie française est loin de faire. « Ce que fait Israël au Liban (et à Gaza) est moralement inacceptable et politiquement déraisonnable », a-t-il affirmé dans son blog le 2 août.
Mais son jugement est nuancé.« Je n'oublie pas les nombreuses victimes civiles que les agressions du Hezbollah commettent dans les villes du nord d'Israël », souligne Alain Juppé.
Il regrette aussitôt : « Mais la réaction du gouvernement israélien est démesurée. » « Où peut-elle mener l'Etat hébreu », demande-t-il. « Comment ce dernier peut-il espérer construire, à long terme, la paix dans la région en exacerbant le rejet et la haine des peuples qui l'entourent ? »
Son avis sur l’attitude européenne est clair. « L'administration Bush suit une ligne de conduite simple : laisser faire Israël. Certains de nos partenaires européens n'ont qu'une priorité : ne rien faire qui déplaise à Washington. Dès lors, l'Union européenne est paralysée », regrette-t-il.
Il rend enfin hommage à l’action de la diplomatie française. « La seule voix claire qu'on entende sur la scène internationale est celle de la France, qui propose les étapes d'une sortie de crise cohérente et d'une paix durable. Puisse-t-elle être mieux entendue ! » souhaite l'ancien chef de gouvernement.

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