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lundi 29 février 2016

Salon de l'Agriculture 2016 : "Vous-êtes les pantins de l'Europe," lance au "p'tit zizi" Valls un éleveur "calme"

Forces de l'ordre et "calme" forcé pour un accueil avant l'arrivée du public 
Priorité à la presse; agriculteurs tenus à distance par les forces de l'ordre


Manuel Valls a eu des échanges tendus avec les agriculteurs

L''un d'entre eux a condamné les visites médiatiques des politiques dans les allées du Salon. "Si on ne vient pas, on est des trouillards, et si on vient, on se pavane ?", s'est plaint l'irritable premier ministre, derrière un épais cordon de forces de l'ordre, soulignant que "cela ne fait pas avancer le schmilblick".
VOIR et ENTENDRE cet échange - tronqué par BFMTV - sur les thèmes du défilé des élus m'as-tu-vu et de l'inaction du gouvernement:

Un grand panneau avec une bâche noire avait été dressé, frappé du slogan : "Je suis le top de la qualité française, mais ma passion ne suffit plus".

Un petit détail manque encore



Arrivé avant 7 h, bien avant l'ouverture aux visiteurs, et entouré d'un imposant service d'ordre, certaines huées sont parvenues aux oreilles en soucoupes satellites du premier ministre. Mais les quolibets d'éleveurs exaspérés auront étrangement échappé aux nombreuses caméras et micros présentes. Dans le carré des vaches laitières, Valls a aussi eu droit à des allusions qui ont réjoui les veaux.
Pour VOIR et ENTENDRE la video suivante, il faut subir 2 pubs (mais ça vaut la peine!):
"T'as rien compris, petit zizi"



"Vas te cacher. T'as rien compris, petit zizi; tu vas pas changer l'Europe !"
, a hurlé l'un des travailleurs méprisés, rapporte Le Midi Libre de Baylet, ministre du gouvernement. 

Le monde paysan a de la mémoire. Invité sur Europe 1 le 10 novembre dernier, son ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, avait eu l'honnêteté de dire qu'il craignait que la croissance soit "atone" en 2016. Cela avait suffi à faire monter Manuel Valls dans les tours et quelques heures plus tard, à l'Assemblée nationale, sur un ton "agressif" selon le Canard enchaîné, lui avait lancé: "Et ton zizi, il est atone ?" Depuis, la popularité de Valls a chuté dans le XIe arrondissement de Paris, ainsi que chez les camionneurs. Il a même molli dans l'ensemble des sondés.


Stéphane Le Foll a, quant à lui, été hué par les éleveurs qui lui ont conseillé de "bosser"


Le ministre de l'Agriculture visite le salon escorté de la presse, mais coupé des agriculteurs tenus à distance.
A noter que i-télé donne à entendre le reproche cinglant d'un agriculteur que BFMTV  a coupé plus haut.

VOIR et ENTENDRE
comment le premier ministre se fait moucher par un agriculteur pourtant trié sur le volet, puis l'appel à "bosser" des agriculteurs à Le Foll :

A part cela,
selon les media des veaux (dévots), tout est "calme" au Salon...

Nucléaire: affront de Royal aux nouveaux ministres écologistes

Présidente de la COP21, les jours pairs, et soutien du nucléaire, les jours impairs

La ministre de l'Environnement dissocie le climat et le nucléaire
 
En annonçant la prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires pour 10 ans, Ségolène Royal est accusée de trahir l'esprit de la Loi de transition énergétique (LTE) qu'elle a elle-même portée en 2014.
La LTE vise à encourager une "croissance verte" en réduisant la facture énergétique de la France et en favorisant des énergies dites "nouvelles", propres et sûres. Elle comporte aussi des dispositions favorisant l'économie circulaire et une meilleure gestion des... déchets. Y compris nucléaires?
Ségolène Royal, la ministre de l'Écologie et de l'Énergie, s'est déclarée prête à donner son "feu vert" au prolongement de la durée de vie des centrales nucléaires françaises pour dix ansLes réacteurs verraient ainsi leur durée d'exploitation passer de 40 à 50 ans. Invitée ce dimanche du 12/13 de France 3 ce dimanche, la ministre a précisé que cette décision s'inscrit "dans le contexte de la baisse de la part du nucléaire de 75 à 50% dans la production d'électricité pour monter en puissance sur le renouvelable", une disposition prévue par la loi de transition énergétique (LTE) adoptée en août 2015.

Une provocation pour les écologistes, mais qui pourrait favoriser des énergies nouvelles à Europe Ecologie-les Verts et recoller ses morceaux. 

L'argumentaire de baisse de la part du nucléaire de 75 à 50% en faveur de 10 années supplémentaires ne convainc pas  les écologistes

Les effets de cette erreur politique sera elle aussi durable sur des écologistes jusqu'ici  partagés depuis le dernier remaniement entre le soutien au gouvernement et une "opposition de gauche" à la ligne de l'exécutif. 

Madame Royal finit de dresser les derniers écologistes socialo-compatibles contre Hollande. 
"J'apprends que Royal Ségolène met à mort la Loi de Transition énergétique en prolongeant les centrales nucléaires de 10 ans. L'écologie, c'est fini", s'est écrié le patron en CDD d'Europe-Écologie les Verts (EELV), David Cormand, ci-contre, sur Twitter

Selon le petit Julien Bayou, ancien conseiller d'Eva Joly, candidate d'EELV en 2012, et porte-parole du parti, Ségolène Royal est "irresponsable". "Prolonger les centrales nucléaires et retarder le développement des énergies renouvelables, c'est faire courir des risques aux Français. Le réalisme économique, c'est tourner la page du nucléaire cher et dangereux pour engager le développer des énergies renouvelables", a-t-il estimé sur le réseau social.

Royal sème la zizanie parmi les schizophrènes politiques

"Cette annonce est évidemment un mauvais coup pour l'écologie, mais aussi pour la population française. C'est surtout une humiliation pour les écologistes entrés au gouvernement, et cette annonce remise leur promotion à un débauchage individuel lié à leurs carrières", assène pour sa part le député-maire de Bègles Noël Mamère. 

EDF téléguide Royal 
"C'était un secret de polichinelle, car le patron d'EDF Jean-Bernard Lévy l'avait laissé entendre il y a quelques jours. Cela montre comment les politiques énergétiques échappent au politique pour être dictées par le lobby pronucléaire [EDF, en l'occurrence]. Nous sommes face à de la schizophrénie politique", poursuit-il, en irradiant Jean-Vincent Placé, Barbara Pompili et Emmanuel Cosse qui se sont reniés pour un maroquin. "Les engagements du président de la République ne seront pas tenables. Il faudrait en réalité fermer 25 réacteurs. La sécurité des Français est en jeu," a clamé le démagogue.

Interrogé par BFM ce dimanche, le député François de Rugy - ex-EELV et désormais au mouvement écologiste de centre gauche 'Écologistes !' - ne s'est pas non plus montré satisfait par cette annonce: "Ce qui est sûr, c'est que ça ne va pas dans le sens de la LTE qui a été adoptée l'année dernière et qui vise à rééquilibrer la production d'électricité en France entre renouvelable et nucléaire à l'horizon 2025". 
Bien que proche des secrétaires d‘État Jean-Vincent Placé et Barbara Pompili, Rugy est très critique sur Europe 1: "Royal dit que cette annonce doit être compatible avec la loi de transition énergétique. Alors, cela veut dire qu'il faudra en parallèle fermer encore plus de vieux réacteurs. Le mieux est donc de commencer dès maintenant à fermer les plus vieilles centrales comme Fessenheim, puis le Tricastin, Bugey, etc. Comme la consommation d'électricité stagne, voire régresse, pour faire baisser la part du nucléaire de 75 à 50%, il faut fermer un certain nombre de réacteurs plutôt que de les prolonger, ce qui par ailleurs coûte très cher. Sans doute que Ségolène Royal dit cela pour montrer à EDF que toutes les options sont sur la table. Mais économiquement et financièrement, il n'y aura pas de miracles", estime le coprésident du groupe écologiste de l'Assemblée.

"Proche de la ministre du Logement Emmanuelle Cosse", le vice-président de l'Assemblée nationale Denis Baupin se montre moins critique sur Twitter, mais il est son mari (!) : "Le facteur le plus limitant pour la prolongation des réacteurs nucléaires, c'est qu'EDF n'en a pas les moyens"Pilier de la Bourse de Paris, le groupe détenu à 85% par l'Etat, a quitté l'indice CAC 40 le 21 décembre 2015. 
Il balaye les critiques visant la ministre de l'Écologie. "Les habituels protestataires protestent… Il ne faut pas s'en tenir au seul titre des dépêches de presse. Ségolène Royal n'a fait que préciser le cadre de la réduction de la part du nucléaire prévu dans la LTE. Pour accompagner une sortie progressive du nucléaire, il est nécessaire de prolonger la durée de vie de ceux qui existent, ce qui permet de ne pas en construire de nouveaux. Par ailleurs, la ministre a placé cette prolongation sous la supervision de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui doit déterminer le montant des investissements nécessaires. Confronté au manque de moyens, EDF ne devrait pas restaurer les centrales les plus anciennes", estime-t-il, avant de renvoyer ses collègues d'EELV "réviser leur dossier". 
Royal s'est trouvée un porte-parole inattendu parmi les écologistes radicaux. Les modérés vont-ils passer pour des extrémistes ?

dimanche 28 février 2016

Salon International de l'Agricultre 2016: Hollande appelé à la démission

Une visite dents serrées et raccourcie de moitié

Hollande aurait échappé de justesse à une frappe aérienne de... bouse
 
Le chef de l’État a été accueilli par les sifflets et des huées d’éleveurs en colère. Arrivé très tôt ce samedi, François Hollande a inauguré le Salon de l’agriculture de Paris, en pleine crise agricole, et la tension est montée après une heure de présence sous haute sécurité, mais des échauffourées ont néanmoins même éclatées au stand du ministère de l’Agriculture.

VOIR et ENTENDRE quelles ont été les mesures exceptionnelles de sécurité déployées avant le passage du président Hollande:

Le quotidien Le Monde propose sa vision de l'édition 2016 du Salon International de l'Agriculture (SIA):


Service d'ordre renforcé et sur les dents, personnalités 
en cordon sanitaire , presse en tampon, 
mais professionnels à distance
Les forces de police déployées n'ont pu contenir les agriculteurs plus d'une heure et François Hollande a écopé de "plusieurs sifflets" (sic) de la part d’agriculteurs en colère, porte de Versailles à Paris. Dans la cohue, des cris insistants ont soudain fusé et le président a pu entendre scander "démission". "La colère, je l’entends, je la comprends", a répondu le chef de l’État, visiblement ulcéré.

De désespoir, les agriculteurs s'en sont pris au stand du ministère de l'Agriculture.


"Des heurts", selon Le Monde, mais des "débordements", pour France Info, ont "éclaté" (Le Monde) samedi matin au Salon de l’Agriculture, où des membres de la FNSEA (identifiés par Le Mode) ont totalement démonté le stand du ministère de l’Agriculture. Des CRS - qui n'ont pas mis 20 minutes comme au Bataclan - sont intervenus pour "maîtriser" (devinez selon qui !) les manifestants, qui ont détruit les parois et le mobilier en carton (écolo...) du stand et les ont "mis à l’écart" (Le Monde suggère "sans brutalités"...). 


#SIA2016 > Le stand du ministère de l'Agriculture saccagé par des manifestantshttps://t.co/q4d3EIuklR
— iTELE (@itele) 27 février 2016

VOIR et ENTENDRE
le reportage de i-télé, qui d'une part accuse les Jeunes Agriculteurs de "mettre en scène" un enfant (alors qu'une video avait fait le buzz montrant Hollande répondre à un enfant déçu de ne pas voir le président Sarkozy qu'il ne le reverrait plus...) et qui d'autre part estime que le président peut attendre une "remontée de sa cote de popularité" :

Certains manifestants ont été blessés,
 
l’un se retrouvant le nez en sang, a constaté une journaliste de... l’AFP: sans doute les journalistes du Monde, parmi les plus horrifiés, étaient-ils absents...Sur le site Twitter d'i-télé, un des reporters, Julien Cholin, fait "le point sur les remous (sic) au #SIA2016 : deux jeunes agriculteurs appréhendés après bousculade et sifflets pour la seconde fois du salon."
i-télé propose une version aussi courte que légère des huées de colère:
Des CRS sont intervenus pour maîtriser les manifestants
Damien Greffin, président de la FDSEA Ile-de-France, a précisé que "deux agriculteurs ont été interpellés", et que leurs collègues ne repartiraient pas sans eux du salon. Un autre responsable du syndicat a ensuite mentionné cinq interpellations.
Un peu plus tard, des manifestants ont de nouveau affronté les forces de l’ordre, en tentant de bloquer une camionnette dans laquelle leurs collègues interpellés avaient été embarqués. "Notre action est légitime; nous ne pouvons plus nous contenter de n’avoir que des discours, on veut des actes", a clamé Jérôme Despey, secrétaire général adjoint de la FNSEA.

Mais les "manifestants" - qui pour les autres media sont des "agriculteurs" présents sur leur Salon professionnel - n'ont agressé personne et n'ont arraché aucune chemis(comme ce fut le cas à Air France)! 

Après cette action, plusieurs dizaines de manifestants ont continué à manifester leur mécontentement à grands coups de sifflets durant plusieurs minutes. "Je suis aux côtés des agriculteurs d’Ile-de-France qui sont venus dire haut et fort devant le stand (...) que les producteurs agricoles de ce pays ne se sentaient pas des citoyens. Voilà l’exaspération, voilà où on en est !", a expliqué le secrétaire général du syndicat agricole, Dominique Barreau.

VOIR et ENTENDRE une présentation des faits "à la française"...

La presse belge adopte un ton sarcastique et le son est nettement plus audible !


Nous ne sommes pas en Corée du Nord, mais ce sont néanmoins
nos voisins belges qui nous apprennent que la censure française a occulté certains cris, tel "fumier", à l'adresse de Hollande...

La presse belge propose une synthèse de la crise agricole en France:



Le ministre intermittent de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a pour sa part été copieusement sifflé et qualifié de "feignant":

Présidentielle 2017: et si Hollande devait renoncer ?

L'avenir politique de Hollande se bouche

Qui peut croire encore qu'il a un avenir ?

Les Français étaient prévenus. Mais, sous la pression partisane des media déchaînés, ils ont misé sur le mauvais cheval, en sachant qu'il n'avait aucune expérience gouvernementale et que son tempérament dilettante et irrésolu le porte à l'indécision et au compromis.  
La France n'a jamais connu une telle déconfiture en temps de paix et aucun état occidental n'est autant menacé par le terrorisme. En plus de records d’impopularité (19% d'avis favorables), ses voltes-faces incessantes placent le président au pied d'un haut mur de contestation dressé dans son propre camp. L'homme de la synthèse n'aura réussi qu'à fracturer l'édifice. Pitoyable, il caresse l'espoir de réaliser sa promesse d’inverser le chômage, si la conjoncture extérieure est propice. Reste-t-elle une lueur d’espoir au bout du tunnel ?

Les chiffres du chômage occultent la gravité de la situation de l'emploi en Outre-Mer, mais les Tahitiens n'ont rien changé à leur coutume et ont offert des fleurs à leur hôte, les Wallisiens qui n'ont pas l'internet ont acclamé leur visiteur avec respect et les Sud-Américains ont accueilli le représentant de la France avec les honneurs, malgré son arrivée en Falcon de remplacement de 14 places, l'A330 présidentiel étant resté cloué au sol de Lima par une panne électrique. Les images de la cohorte de journalistes qui l'accompagnait n'ont pu dissimuler la Polynésie sous la pluie, mais ont parfaitement masqué une réalité sociale proche du tiers-monde. S'il cherchait à reprendre haleine comme les écoliers de la zone Ile-de-France en vacances de février, le président a fait un mauvais calcul. Il n'était pas arrivé au bout de ses 60 heures de vol, que le président fut rattrapé par le fracas politique de la gauche socio-démocrate trahie.

Qui Hollande représente-t-il, s'il n'est plus soutenu par tous les siens ?

Dans le pays réel, les nuages s’amoncellent, le tonnerre social gronde, les coups pleuvent. Après la rébellion syndicale et étudiante lundi et mardi contre la réforme du code du travail, Martine Aubry, Daniel Cohn-Bendit et une douzaine d'intellos socialistes bernés et d’écologistes radicaux ont fait tomber la foudre dans une tribune à visée pétitionnaire intitulée "Sortir de l'impasse" et publiée par Le Monde, journal détenu par des hommes d'affaires multi-millionnaires et socialistes, résumant leur rancoeur en cette formule : "Trop, c’est trop." L'attaque est tellement violente qu'ils auraient pu aussi bien écrire "démission", comme l'ont crié les éleveurs au Salon de l'Agriculture. Outre leur profonde inquiétude sur les choix sociaux du gouvernement Valls, ils dénoncent "le désolant débat sur la déchéance de nationalité".

Ils critiquent le pacte de responsabilité passé avec le patronat ("41 milliards pour rien") et condamnent  comme un faute contre le socialisme l'erreur fatale de la réforme du code du travail que Valls fait endosser à Myrian El Khomri  ("A qui fera-t-on croire qu’en multipliant les facilités de licenciements, on favorisera ainsi l’emploi"). Ils rejettent "l’indécent discours de Manuel Valls à Munich" contre les migrants. Un président attaqué par des membres de son propre parti : c’était encore inédit.

La courbe du chômage va-t-elle mollir ?

François Hollande ne maîtrise plus ce PS qu’il a roulé dans la farine et devient le problème à éliminer. La question est posée : peut-il encore être le candidat de la gauche en avril 2017 ?
Lui-même a lié sa décision à la courbe du chômage. Or, depuis quatre ans qu'il la voit venir, les demandeurs d'emploi attendent son inversion et se désespèrent. La presse partisane répète, derrière Sapin, que les derniers chiffres  donnent du crédit à son espoir, assurant de surcroît qu'il serait partagé par les victimes de sa politique: 27.900 chômeurs en moins - en métropole - en janvier, lâchent ces media, sans prendre en considération les laissés pour compte des statistiques. Même Le Monde titre pourtant sur "Une hausse 'inhabituellement forte" et "inexpliquée" de désinscrits d'office sur les listes de Pôle emploi," rapporté par la DARES, service des statistiques du ministère du Travail.
Les ministres de mauvaise foi ont évidemment salué cette baisse à l’unisson et certains l’ont même renvoyée à la face d’Aubry. 
Mais les media sont-ils dans leur rôle d'information en taisant qu'à la fin de chaque mois, les demandeurs d'emploi sont tenus de déclarer leur situation à Pôle emploi, sous peine d'être désinscrits d'office et qu'en janvier, 238.900 personnes sont sortis des listes pour ce motif, soit plus de 40.000 de plus qu'en décembre. De quoi prendre avec des pincettes des chiffres frelatés dont s'enorgueillissent des ministres, par ailleurs honorables.
Ce nouveau frémissement reste cependant à confirmer, s'il ne vire pas au soubresaut. L’Unédic continue de promettre pour la fin de l’année une légère diminution que l'opposition est déjà justifiée à qualifier de "statistique"En 2015, des baisses mensuelles ont déjà été annulées le mois suivant. Sans compter le "bug informatique" d'août 2013...
650.000 emplois ont été détruits depuis le début du mandat. 
En 2014, 74.000 emplois ont été détruits en France. A la fin 2014, François Hollande avait déjà enregistré plus de destructions d'emplois depuis le début de son quinquennat que Nicolas Sarkozy sur l'ensemble de ses 5 ans de mandat.

D’ailleurs, le moral des ménages (-2 points) et le climat des affaires continuent de s’effriter selon l’Insee qui évoque "un petit vent de pessimisme." Au bout de 43 mois de présidence, les résultats de Hollande sont plus catastrophiques que ceux enregistrés par son prédécesseur. Bref, François Hollande affichera un aussi mauvais bilan en 4 ans que Nicolas Sarkozy en 5, la crise mondiale de 2008 en moins.
Sondages : la rechute

Il se traduit pour le président par une impopularité plus élevée qu’avant les attentats : 20 % de confiance, selon le baromètre mensuel Odoxa. Par comparaison, Nicolas Sarkozy tournait à 30 % début 2011. 
Selon une autre enquête Ifop/Fiducial, Hollande est relégué à 11 points de Marine Le Pen (17 % contre 28 %) et ne se qualifierait donc pas pour le second tour de 2017. Alain Juppé le devance de 17 points. Il y a 5 ans, Nicolas Sarkozy était donné perdant au second, mais n'était pas éliminé au premier tour. Encore de l'inédit au passif du "président normal"... 
Pour Frédéric Dabi, directeur des études à l’Ifop, "des pans entiers de l’électorat de gauche, les fonctionnaires et enseignants, les professions intermédiaires, les jeunes se détournent de François Hollande. Cela en dit long sur sa fragilité et sur le divorce avec la gauche. Un tiers de ses électeurs de 2012 refuse de revoter pour lui. Beaucoup lui préfèrent Bayrou quand on teste le maire de Pau, voire Juppé, septuagénaire propulsé par les média sympathisants du PS à des niveaux inédits depuis Mitterrand en 1988. Mais avril 2017 est encore loin et Juppé n’a pas gagné la primaire à droite. Mais le rejet est structurel, massif et offre peu de possibilité de rebond."
Dans un sondage Ifop pour le 'Journal du dimanche' du 20 février, le président de la République ne recueille plus que 19% de satisfaits (- 5 points par rapport à janvier) et mécontente 81% des Français.
Son Premier ministre fait 33% de satisfaits (- 6 points) et 66% de mécontents.
La primaire de la division

Le président ne serait plus le bon candidat. La primaire est devenue un vrai sujet à gauche. Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a beaucoup varié, avant d'admettre le principe pour mieux en étouffer l’application. Aujourd’hui, à force de hanter le débat, le sujet n’était plus une chimère et plombait François Hollande. Depuis la tribune incendiaire des socio-démocrates du PS dans Le Monde, Hollande est entré dans le couloir de la mort.

Les débats parlementaires sur la déchéance de nationalité et la loi portée par la kamikaze El Khomri annoncent un printemps orageux. 
Quand le président sera-t-il au pied du mur pour décider de son sort ? Il n’existe actuellement aucun précédent dans l’histoire de notre Ve République, ni dans les grandes démocraties : depuis un demi-siècle, le sortant s’est toujours représenté. Un jet de l'éponge serait… du jamais vu !

Manuel Valls riposte à la bande à Aubry

L'autocrate de Matignon réagit violemment à la contradiction

Manuel Valls a sèchement répondu jeudi à la critique 
de Martine Aubry  dans Le Monde  contre son action 

Le premier ministre dénonce une "tribune de proclamation", dans laquelle "il n'y a pas un début de proposition", rapporte... Le Monde. "Je suis chef du gouvernement, je n'écris pas des tribunes de proclamation", clame Manuel Valls qui voit dans cette tribune, co-signée par une quinzaine d'opposants socialistes, notamment par Martine Aubry et Daniel Cohn-Bendit, "une remise en cause générale, globale" de l'action menée depuis son arrivée à Matignon.

Les élus frondeurs ont fait des petits parmi les personnalités de gauche et, ensemble, ils ont condamné à la fois Hollande et Valls dans une tribune du même quotidien Le Monde en date de mercredi, intitulée "sortir de l'impasse". Ils reprochent à l'exécutif les "41 milliards d'euros mobilisés pour rien" au bénéfice des entreprises dans le cadre du pacte de responsabilité, le "désolant débat sur la déchéance de nationalité" et le projet de réforme du code du travail porté par Myriam El Khomri. A Manuel Valls, les signataires reprochent également "la meurtrissure de l'indécent discours de Munich".

"Je ne suis pas un pousse-au-crime," clame le sentencieux Valls

"C'est une remise en cause générale, globale", proteste Manuel Valls jeudi. Pour le chef du gouvernement, "cette tribune a un avantage: cela oblige tout le monde à clarifier et à assumer. Il faut que tout le monde assume". S'agissant du projet de loi El Khomri, qui suscite de fortes oppositions à gauche et au sein des syndicats, Manuel Valls a déclaré: "Je ne suis pas un pousse-au-crime." 


Il y a le feu dans la relation Valls/Hollande

"Le président a décidé de ces arbitrages. Revenir en arrière serait non seulement dommageable pour le président et pour moi, mais aussi pour le pays".


Le camp rebelle réplique au "Bachar el-Assad" français

Interrogé jeudi soir sur i-télé, l'homme à tout faire de l'ex-maire de Lille, François Lamy, a récusé les accusations du premier ministre, en citant, parmi les propositions des auteurs de la tribune, la déchéance de citoyenneté plutôt que de nationalité.

Aux plans économique et sociale et du droit du travail, il a conseillé au premier ministre de "relire le texte de la motion du congrès de Poitiers qu'il a signé avec (les aubrystes) et qui demandait de réorienter les 13 milliards restant du Pacte de responsabilité vers les entreprises innovantes, vers (celles) soumises à la concurrence internationale, vers l'investissement des collectivités locales, bref vers le soutien à la croissance et à la création d'emplois".

La guerre des 2 gauches a repris: dans les années 70, elle opposait Rocard à Chevènement.

samedi 27 février 2016

Pérou: le courant ne passe pas non plus entre Hollande et son avion présidentiel

Panne de Hollande, lâché par son Airbus A330

L'appareil 
qui a refusé de démarrer a été abandonné au profit d'un Falcon de remplacement prévu à cet effet.

Une panne électrique l'a cloué au sol à Lima. Pluie torrentielle, panne électrique... La scoumoune colle aux talons du président par défaut et, depuis son départ pour la Polynésie française et l'Amérique latine, le président de la République a encore ajouté aux avatars attachés à son élection: foudre sur son avion pour son premier déplacement à Berlin, le 15 mai 2012, ou des inondations et sa prise en otage .
Le Falcon présidentiel qui accompagnait le chef de l'Etat dans sa tournée dans le Pacifique, de Wallis-et-Futuna ("près de" la Nouvelle Calédonie) à l'Amérique du Sud, en passant par Tahiti, en Polynésie. 

En juillet dernier,
la Cour des comptes notait dans un rapport sur les dépenses de la présidence de la République que l'Elysée a fait un recours plus modéré à cet appareil en 2014. "Il n'a été fait usage de l'Airbus A330 que onze fois. Sept déplacements se sont faits sans recours à l'appareil de secours, soulignait ainsi la Cour. Ce n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd...

Airbus A330 à Hollande : "Dégage pov'con" !

La pluie est au rendez-vous de Hollande

L'Airbus A330, un temps baptisé 'Air Sarko One', fut d'abord un souhait de Nicolas Sarkozy. L'appareil avait effectué son premier vol en octobre 2010, avant d'être utilisé par le président de la République. Un rapport de la Cour des comptes de 2011 avait tenu à gonfler la dépense pour tacler le précédent président, faisant valoir que cet achat d'occasion pour 50 millions d'euros hors taxe, aurait en fait coûté plus cher, si l'on inclut,  à la louche, les systèmes de communication (20,5 millions d'euros), l'installation de nouveaux moteurs (23,4 millions d'euros) et des aménagements adaptés à la fonction. 

C’est le servocommande de l'appareil qui serait tombé en panne. "Une panne rarissime, peut-être en raison de l’humidité", selon un membre de la délégation présidentielle.
 Les installations électriques de l'avion présidentiel ont donc pris l'eau et les économies de bout de chandelle auront à nouveau plongé Hollande dans le ridicule. 

Utilisé également par le Premier ministre, l'A330 ne sert pas uniquement aux grandes tournées internationales. 
En 2014, la Cour des comptes avait noté que l'appareil avait été utilisé pour aller à Bruxelles à l'occasion de sommets européens, pour un coût de 9.500 euros par voyage. 
Un engagement de plus non tenu.
Au début de son quinquennat, François Hollande avait insisté pour utiliser le train pour se rendre à Bruxelles. Mais ce coup de com' n'a pas été suivi d'effet: les contraintes logistiques et de sécurité sont trop importantes, a découvert ce bras cassé à l'usage.

La flotte gouvernementale ne se limite pas à l'imposant A330. 
En janvier 2015, le député René Dosière, qui surveille depuis des années le train de vie de l'Etat, avait obtenu une réponse plutôt détaillée à sa question parlementaire sur l'utilisation d'avions par le gouvernement. En 2013, François Hollande a passé plus de dix jours en vol à bord de l'Airbus. Jean-Marc Ayrault, lui, a volé un peu moins de huit jours, au total.

François Hollande a donc poursuivi son voyage dans son Falcon 7x. 

Les sbires de l'Elysée passèrent l’Air Louze One au sèche-cheveux pour faire qu'il s'envole et ne se disloque pas au-dessus du Machu Picchu. Le "chat noir" de l'Elysée et la délégation française ont finalement dû embarquer, mais  Mais c'est le Falcon qui a décollé à 15 heures, pour Buenos Aires (Argentine) où il était attendu pour la suite de son périple aux antipodes. Il a atrerri à bord d'un avion de dépannage, le "spare", un Falcon de la République, 14 places, qui suivait l'Airbus de 60 places.
René Dosière et la Cour des Comptes vont certainement évaluer le surcoût et le publier.


"Les emmerdes, ça vole toujours en escadrille", disait Chirac.

Autres désagréments de cette tournée au long cours: le chef de l'État est arrivé dans la capitale argentine le jour d'une grève générale. Un mouvement social d'ampleur pour exiger des augmentations de salaires et condamner les milliers de licenciements. Pour lutter contre le dépaysement.
 
La veille, Hollande avait rencontré son homologue péruvien qui,  le jour même à Lima, avait dû rejeter les accusations de la police fédérale du Brésil qui le soupçonne d'avoir reçu des pots-de-vin du géant brésilien du BTP Odebrecht, impliqué dans le scandale de corruption autour de Petrobras. 

Tout cela sans compter la charge de Martine Aubry dans Le Monde, mercredi matin, qui assassine la politique menée par l'exécutif depuis deux ans et qui a cueilli le chef de l'État à son réveil dans la capitale péruvienne.

Quand il va à Tahiti, il pleut. Quand il veut quitter le Pérou, son avion tombe en panne. Quand il arrive en Argentine, c'est en pleine grève générale. Quand il est hors de France, Martine Aubry l'assassine. Son existence n'est qu'une énorme guigne. François Hollande est l'homme qui a le moins de bol au monde. Un juste retour des choses pour ce bonhomme, spécialiste des coups fourrés.