Le front républicain fissuré Putsch
Le barrage au Front National se fera avec l’UMP, mais sans le socialiste Pierre Ferrari (candidat du Parti radical de gauche), qui a dit "prendre acte" du choix de Daniel Duquenne de ne pas s’allier à lui, mais qui a décidé de ne pas déposer de liste. Il a cependant appelé à "voter sans ambiguïté pour Daniel Duquenne, pour faire barrage au Front national".
Dimanche, le second tour de l'élection municipale partielle d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) opposera donc la liste du FN à la liste du candidat divers gauche Daniel Duquenne, qui a refusé de fusionner avec le socialiste Pierre Ferrari.
La liste d'extrême droite menée par Steeve Briois et Marine Le Pen est arrivée en tête au premier tour dimanche dernier avec 39,34% des voix devant la liste de Daniel Duquenne (20,19%), tandis que le candidat socialiste Pierre Ferrari était troisième avec 17,01%.
Malgré les appels pressants à un front républicain pour faire barrage au FN dans cette ville de 26.000 habitants, les listes de gauche n'ont pas fusionné et Daniel Duquenne dépose donc une liste autonome mardi 30 juin.
"Ce sera la même liste qu'au premier tour, nous repartons de manière autonome et demandons le désistement aux autres candidats battus au premier tour", a-t-il déclaré.
L'UMP, Nesredine Ramdani, la candidate du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), Séverine Duval, et la candidate Verts, Régine Calzia, ont également demandé à leurs électeurs de "faire barrage au FN".
Steeve Briois et Daniel Duquenne s'étaient déjà affrontés lors des élections municipales de mars 2008 à la faveur d'une triangulaire qui avait tourné à l'avantage du socialiste Gérard Dalongeville, au frais depuis, .puisqu’ incarcéré en avril pour détournement de fonds publics.
Martine Aubry, déconnectée
La Fédération socialiste
Le 11 juin, un large rassemblement, du PC au MoDem ( !) s’organisait, après le retrait surprise de l'ancienne ministre socialiste Marie-Noëlle Lienemann (une proche de B. Hamon et son coach Riton Emmanuelli), pressentie pour mener cette liste d'union de la gauche.
La fédération du PS du Pas-de-Calais avait choisi Eric Mouton, un infirmier libéral installé depuis longtemps à Hénin-Beaumont, pour conduire cette liste d'Union de la gauche, qui devait associer, outre PS, le PC, le Mouvement républicain et citoyen (MRC) et le PRG, «en tandem» avec un jeune dirigeant socialiste local, Pierre Ferrari (27 ans), selon la première secrétaire de la fédération socialiste du département, Catherine Génisson. Des discussions étaient même en cours mardi 16 pour associer les Verts.
Pas si simple
Le nom de Pierre Ferrari était porté par le MoDem et certaines composantes du rassemblement voulu par le PS (PC, MRC). Pierre Ferrari avait perdu sa délégation d’adjoint à l’automne, après avoir critiqué la gestion du maire, finalement placé en détention provisoire il y a deux mois.
«Une partie du PS n’a pas accepté ma nomination, regrette Eric Mouton, qui avait été adjoint de Gérard Dalongeville. Je le regrette, mais je n’ajouterai pas de la division et je me retire ».
Le MoDem avait annoncé son intention de déposer sa propre liste si le PS maintenait en tête de liste Eric Mouton.
Pierre Ferrari a endossé la tête de liste du rassemblement, contre l’avis de la fédération du Pas-de-Calais. Mais le député-maire PS de Lens Guy Delcourt avait en revanche demandé lundi 15 juin que la candidature de Pierre Ferrari soit soutenue «officiellement» par le PS.
Le radical Pierre Ferrari avait finalement choisi de présenter sa propre liste, sur laquelle il figurait en première position, devant la représentante locale du MoDem, Christine Coget, et le communiste David Noël.
«En transgressant» la décision du PS, «Pierre Ferrari perd le soutien de la fédération socialiste ainsi que des partenaires de gauche PRG et MRC», avait opposé Catherine Génisson, première secrétaire fédérale socialiste du Pas-de-Calais, avant d’appeler à une «campagne digne et sobre» !
Bilan ?
-> Neuf listes en tout, dont six de gauche, et une du FN, menée par Steeve Briois et Marine Le Pen, étaient déposées pour l'élection qui fait suite à la mise en examen pour détournement de fonds publics, faux en écriture et favoritisme du maire élu en mars 2008 Gérard Dalongeville. Ce dernier a depuis été exclu du PS.
Le soutien des Verts manquait à l’appel, puisque Régine Calzia déposa une liste le 11juin après-midi. «Depuis le retrait de Marie-Noëlle Lienemann, nous sentions que ça partirait dans tous les sens», indique un responsable des pastèques rouges.
Il y a 9 listes en compétition, dont 6 listes de gauche.
- Pierre Ferrari (Liste de rassemblement)
Bilan du Bureau national
La Ch’tite Aubry, secrétaire du PS, déclara le mardi 16 juin au soir qu’elle soutenait Pierre Ferrari pour mener une liste d’union à Hénin-Beaumont.
Alors que le Front national est arrivé largement en tête du premier tour des élections municipales à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), avec 39,34% des voix, le PS, dans un communiqué, a appelé lundi tous «les républicains» à se rassembler derrière la liste divers gauche conduite par Daniel Duquenne, arrivé en seconde place avec 20,19 % des suffrages. Une position déjà adoptée par la Fédération PS du Pas-de-Calais.
Le candidat soutenu par le parti socialiste (mais aussi le PC, le MRC, le MoDom), Pierre Ferrari, est en effet arrivé à la troisième place du scrutin, avec 17,01 % des suffrages. Il était en mesure de se maintenir au second tour, mais ce choix aurait permis à coup sûr au Front national d’emporter la mairie.
L’entre-deux tours
Steeve Briois (FN) : 39,34 %
Daniel Duquenne (Alliance républicaine) : 20,19 %
Pierre Ferrari (PS-Modem-PCF) : 17,01 %
Régine Calzia (Verts) : 8,52 %
Pierre Darchicourt (ex-PS, ancien maire) : 5,29 %
Nasredine Ramdani (UMP) : 4,34 %
Séverine Duval (NPA) : 2,42 %
Laurent Boquet (div. d.) : 2,08 %
Jean-Marie Monka (div. d.) : 0,82 %
Dans ce scrutin organisé après la révocation de l'ancien maire PS Gérard Dallongeville, incarcéré pour des malversations présumées, le FN a profité du discrédit touchant plusieurs anciens collaborateurs du maire, dont Pierre Ferrari, candidat PS.
Pour le 2e tour
Daniel Duquenne, 56 ans, qui avait fait 18% aux précédentes municipales, mais il avait à l'époque avec lui les Verts et le MoDem, est aujourd'hui seul et son projet n'est pas clair.
Ancien directeur des services de son prédécesseur de Gérard Dalongeville, Duquenne n'a eu de cesse de dénoncer la gestion du maire depuis plusieurs années. Il revendique à ce titre une opposition plus ancienne que son concurrent Pierre Ferrari, qui a quitté l'équipe municipale en septembre 2008 après avoir lui-aussi critiqué la gestion de la ville.
Avec 2.302 voix, D. Duquenne, finit loin derrière les 4 485 voix du Front national de Steeve Briois. Et même en y ajoutant les 1.940 voix de Pierre Ferrari, le compte n'y est pas, puisque l'ensemble enregistre encore 200 voix de retard sur le FN.
Le Parti socialiste a appelé «tous les républicains à se rassembler derrière la liste conduite par Daniel Duquenne», le candidat divers gauche qui n'avait pas sa préférence, mais arrivé deuxième dimanche soir (20,2 %): un front que le PS n'a pas réussi à réaliser en interne...
Sauf que ce dernier n'a pas la même conception du rassemblement : là où les Verts et Pierre Ferrari entendaient fusionner les listes, Daniel Duquenne souhaitait un simple désistement en sa faveur. Et sa position n'a pas varié d'un iota dans la journée. «Nous bénéficions du soutien total de tous les appareils politiques de gauche comme de droite, qui représentent 60 % des voix exprimées dimanche. Nous pouvons battre le FN», affirme Daniel Duquenne.
Avec seulement 20 % des voix, Daniel Duquenne doit créer une dynamique de second tour s'il veut gagner. Sinon, je crains que certains de nos électeurs ne se déplacent pas.» De fait, avec un retard sur le FN de 2183 voix sur 11 402 votants, Daniel Duquenne ne peut pas se permettre de ne pas faire le plein. Mais lui pense plutôt à conserver un message « clair » auprès de ses électeurs, qui ont rejeté les «errements du passé».
«C'est sa stratégie, j'espère pour Hénin-Beaumont qu'elle sera gagnante», commentait pour sa part Pierre Ferrari, hier soir. Pas rancunier, il promettait de faire campagne «pour faire gagner Daniel Duquenne et les Héninois» dès ce mardi matin. Au moment où la liste Duquenne sera déposée en sous-préfecture de Lens, avant 18h00.
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