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jeudi 15 novembre 2018

Brexit : May doit désormais vendre l'accord à sa Chambre des députés

May a arraché un compromis qui permet de ne pas couper tous les ponts avec l'Union européenne

Réparer les effets du vote populaire de défiance à l'Union européenne était une rude tâche
Ils réclament un nouveau vote pour ou contre l'Union européenne
La Première ministre britannique Theresa May n'a plus qu'à faire oeuvre de pédagogie auprès du Parlement pour qu'il accepte le projet d'accord sur le Brexit, qui suscite la méfiance des partisans d'une largage des amarres et des résistances dans son propre camp.

Le Parti conservateur est très divisé, entre partisans d'un Brexit dur et europhiles. Th. May a d'ailleurs dû batailler pendant cinq heures mercredi pour obtenir l'aval de son gouvernement au projet d'accord sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, conclu la veille avec Bruxelles.
Elle va présenter le texte ce jeudi, lors d'une allocution devant la Chambre des Communes qui se prononcera en décembre. En cas de vote négatif, elle devrait reprendre les négociations de Londres avec Bruxelles engagées à la suite du référendum de rejet de l'UE, le 23 juin 2016.

Or, le compromis actuel ligue contre lui à la fois des partisans et des opposants du Brexit, qui craignent que le Royaume-Uni reste soumis aux règles de l'UE pendant des années, mais sans qu'il n'ait plus son mot à dire.

La pierre d'achoppement se trouvait en Irlande, où il s'agissait d'éviter une "frontière dure" entre le Nord (province britannique) et le Sud (république indépendante, membre de l'UE et paradis fiscal), afin de préserver l'accord de paix de 1998. Le nouveau texte de près de 600 pages prévoit un "filet de sécurité" au lieu d'une frontière physique sur l'île.
Il prévoit un alignement réglementaire plus poussé pour l'Irlande du Nord pendant une période de transition, jusqu'à ce que les discussions sur la future relation commerciale entre les deux parties soient conclues.
Cette solution permettra de reprendre le contrôle de "notre argent, nos lois et nos frontières, mettra fin à la liberté de mouvement, protégera les emplois, la sécurité et notre union", a affirmé Mme May mercredi soir devant la presse.

Le maintien d'une union douanière entre le Royaume-Uni et l'UE 
"Avec cet accord, nous allons rester dans l'union douanière, nous allons rester, de fait, dans le marché unique", a rétorqué un de ses principaux opposants à l'intérieur du parti Conservateur, les Tories, Boris Johnson, sur la BBC. L'ex-chef de la diplomatie pro-Brexit a même estimé que cela ferait de leur pays un "Etat vassal" de l'UE.


Député de la droite du parti Conservateur,
Jacob Rees-Mogg est le leader d'un influent groupe de plusieurs dizaines de députés "Brexiters" tendance dure et il a lui aussi appelé ses collègues à rejeter l'accord.

Ce compromis "sape l'intégrité économique et constitutionnelle du Royaume-Uni" en accordant un traitement différent à l'Irlande du Nord, et n'est donc "pas acceptable", a mis en garde Arlene Foster, cheffe du parti nord-irlandais DUP, allié du Parti conservateur de Th. May et force d'appoint indispensable pour disposer d'une majorité absolue au Parlement composé de 650 députés.

Cette majorité est faible et des députés prévoient qu'elle s'amincisse encore un peu plus, comme l'envisage le député conservateur rebelle Peter Bone, conseiller du groupe de pression 'Leave means Leave', selon lequel la Première ministre risque de perdre le soutien de "nombreux députés conservateurs et de millions d'électeurs". Elle devra donc en trouver sur sa gauche.

Côté opposition, le patron du Parti travailliste Jeremy Corbyn, a indiqué qu'il était contre le texte, après s'être entretenu entretenu avec May mercredi.

L'accord suscite également la réprobation chez les anti-Brexit, qui ne peuvent se résoudre à quitter l'Union.

Et l'inégalité de traitement entre les différentes provinces britannique a suscité une vive réaction de la Première ministre écossaise, l'europhile Nicola Sturgeon, jugeant "dévastateur" pour l'Ecosse le projet d'accord, parce qu'il favoriserait l'Irlande du Nord.

May a déjà agité l'épouvantail d'une sortie sans accord
Il entraînerait une catastrophe économique et un chaos juridique que les sujets de Sa Gracieuse Majesté ont voulu dans les urnes. La première ministre brandit la menace d'un "pas de Brexit du tout", destinée aux députés eurosceptiques, mais que certains europhiles ont saisie pour conforter leur demande d'un second référendum, comme le Parti vert et un petit, mais croissant, nombre de députés conservateurs.

Dans la feuille de route du départ du Royaume-Uni de l'UE, fixé au 29 mars 2019, la prochaine étape est l'organisation d'un sommet exceptionnel des dirigeants européens destiné à valider le compromis, "probablement" le 25 novembre, selon le Premier ministre irlandais, Leo Varadkar.
Le président du Conseil européen, Donald Tusk, doit prononcer une allocution jeudi matin à 8h10 (7h10 HMT) à Bruxelles, et pourrait ainsi solennellement convoquer ce sommet, comme il en a le pouvoir.

Le négociateur en chef de l'UE, Michel Barnier, s'était réjoui des "progrès décisifs" dans les négociations sur le Brexit, ouvrant la voie à la finalisation d'un accord et à un "retrait ordonné" du Royaume-Uni de l'UE. Mais le Français l'avait dit: il reste encore "beaucoup, beaucoup de travail". Surtout pour Theresa May.

Il faut aussi que cesse la surenchère de réclamations britanniques visant à tirer de l'UE un maximum de dommages et intérêts pour
un départ volontaire, ne l'oublions pas.

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