POUR

LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

Free speech offers latitude but not necessarily license

lundi 17 septembre 2018

Macron pousse un jeune jardinier au chômage à se recycler dans... l'hôtellerie-restauration

Battu en 2022, Macron se réorientera-t-il à Pôle Emploi ?

De quel droit Macron pousse-t-il un jeune jardinier chômeur vers l'hôtellerie-restauration ?

Il suffit de "traverser la rue" pour trouver un emploi dans cette branche, assure le président de la République. L'hôtellerie-restauration est en effet l'un des secteurs qui offrent de nombreuses opportunités, mais il souffre d'une image d'exigence qui ne convient pas au premier venu rencontré dans les jardins de l'Elysée.

"Je traverse la rue, je vous trouve un travail," lance Macron, satisfait de lui, à un jeune chômeur qui l'interpelle au cours de la visite des jardins de l'Elysée, lors des Journées du patrimoine. Le jeune homme, qui manifeste un intérêt évident pour les métiers de l'horticulture, au point de consacrer son dimanche à la découverte des parterres fleuris du palais présidentiel, s'est fait échauder par le président par défaut et ré-orienter d'office, en un tour de bêche. La difficulté du jeune homme à trouver l'emploi d'horticulteur qui lui plairait n'a pas fait mouche sur le locataire des lieux qui considère que ses concitoyens, ces "gens qui ne sont rien", sont des pions interchangeables. Les animaux des abattoirs ont des sentiments, mais les chômeurs en ont-ils ? 

Jupiter a une solution toute trouvée pour tout...
D'après la dernière enquête sur les besoins de main-d'œuvre en 2018, réalisée par Pôle emploi, l'hébergement et la restauration prévoyaient cette année 286.642 recrutements, faisant de cette branche le deuxième pôle de recrutement national, comme le souligne l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih). Le secteur est d'ailleurs prêt à signer 100.000 embauches "tout de suite", dont la moitié en CDI, assure Roland Héguy, président de l'Umih.

La personne humaine peut-elle s'épanouir dans n'importe quelle métier ? La recherche d'emploi n'est peut-être pas aussi simple que l'expérience qu'en a l'ex-banquier.  "Je traverse la rue, je vous trouve un travail," lance Macron à un jeune chômeur inquiet de son avenir.

Les métiers les plus recherchés sont ceux où les candidats sont plusieurs sur la même offre de travail, notamment garçon de café ou serveur de restaurant (troisième métier le plus recherché, tous secteurs confondus), aide et apprentis de cuisine ou encore cuisiniers. Ces emplois sont particulièrement recherchés en Provence-Alpes-Côte d'Azur (45.383 projets de recrutements), Auvergne-Rhône-Alpes (41.510) et Ile-de-France (39.301). Problème: selon les employeurs, 50% de ces projets d'embauche s'accompagnent de "difficultés" (8 points de plus qu'en 2017). 

A l'inverse, parmi les difficultés à l'embauche,  l'Umih cite "la pénurie de candidat" et "l'inadéquation des profils avec les besoins du secteur". Ces difficultés se font nettement ressentir pour les postes de chefs cuisiniers, maîtres d'hôtel et cuisiniers.

Les problèmes de recrutement sont anciens dans l'hôtellerie-restauration et c'est particulièrement vrai cette année. Selon l'Umih, 50.000 emplois de saisonniers ne trouvaient pas preneurs cet été. "Depuis deux, trois ans, nous sommes confrontés à cette difficulté, mais cette année, la pénurie de saisonniers est historique", confiait récemment Hervé Becam, président confédéral de l'Umih. Cet été, un restaurant réputé dans l'Aude avait justement fait parler de lui en annonçant sa fermeture, faute de salariés.

Castaner défend la réaction de Macron face à un chômeur : "Vous préférez la langue de bois ?"

La question ou non de 'langue de bois' n'est pas le sujet. 



Des migrants pour travailler

Un cumulard vante les propos irresponsables de Macron sur le chômage.
Invité sur le plateau du 'Grand Jury' RTL-Le Figaro-LCI, le secrétaire d'Etat chargé des relations avec le parlement est revenu sur les propos du président face à un jeune homme sans emploi dimanche, mais Castaner a fait un hors sujet. Il a servi le poisson de la table 13 à la table 1 qui a commandé de la viande. 
Le délégué général de LaRem, Christophe Castaner, a défendu le langage de "vérité" du président conseilleur de ce jeune chômeur"Je préfère un président de la République qui dit la vérité", a-t-il commenté.

Image associée
L'hôtellerie-restauration sert souvent les plats tout chauds au gouvernement pour mettre en lumière le paradoxe du marché du travail français où le taux de chômage reste élevé (9,1%), mais où des entreprises peinent à recruter. L'argument lui a largement servi lors des débats sur la réforme de la formation et de l'apprentissage.
Mais malgré tous les efforts de communication sur ces opportunités d'emplois dans l'hôtellerie-restauration, les chômeurs ne se précipitent pas. Bas salaire, précarité (avec un usage accru de CDD), horaires décalés, importante charge de travail, mauvaises perspectives d'évolution… 

Castaner a toutefois modéré ses applaudissements, estimant que l'exemple illustrait la nécessité de la formation pour réorienter les personnes dans l'impasse.  "Le mépris, c'est de traiter les gens par l'allocation : moi, je suis pour l'émancipation", a-t-il ajouté. L'image du secteur n'attire pas. Peut-on exiger de certains d'entre eux, diplômés dans d'autres filières - comme le jeune horticulteur interpellé par Emmanuel Macron - de se projeter comme plongeur au fond d'un café du XIXe arrondissement de Paris… 

Cet été, les représentants de l'hôtellerie-restauration ont d'ailleurs fait pression sur le gouvernement pour qu'il facilite le recrutement de migrants  - somaliens ou érythréens ? - dans ces métiers. "Les restaurateurs et les hôteliers sont dans les 'starting-blocks'. On attend maintenant du gouvernement qu'il donne des papiers à ces personnes. La formation, le boulot, on est là pour les fournir", avait affirmé dans Le Parisien Didier Chenet, président du Groupement national des indépendants (GNI) hôtellerie-restauration. Il ne précisait néanmoins pas pour quel salaire et quelle durée...
Des propos relayés par Roland Héguy, le président de l'Umih, sur franceinfo: "la priorité, c'est qu'on est capable d'accueillir tout le monde à partir du moment où ils sont en situation de pouvoir travailler. Après, peu importe s'ils sont migrants ou réfugiés".

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):