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dimanche 19 août 2018

La CNIL approuve la promotion du livre de Schiappa sur fonds ministeriels

La CNIL passe l'éponge su les pratiques du service de presse de la sous-ministre 

La Commission nationale de l'informatique et des libertés accorde toute liberté aux membres du gouvernement

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L'en-tête et le bouquin avec photo ne laissent place à aucune ambiguïté,
d'autant que l' "opus" est consacré à un vécu personnel évidemment "exemplaire"
La CNIL a clos la plainte d'Anticor concernant l'envoi d'invitations par le service de presse du secrétariat d'Etat à une dédicace du livre de Marlène Schiappa.
La Cnil ne condamne pas les méthodes de Schiappa qui a fait envoyer ces invitations personnelles aux frais de la princesse aux journalistes, en mai, par le service de presse de son secrétariat d'Etat chargé de l’Egalité entre les femmes et les hommes

Dans une lettre au premier ministre et à la présidente de la CNIL, Anticor souligne pourtant :
"Dans cet ouvrage, il est pourtant précisé que ce livre n’est ni une communication gouvernementale ni un bilan d’action politique, mais un récit purement personnel, partiel et parfois romancé. Les propos tenus ici n’engagent que leur auteure."
Il aura d'ailleurs fallu que ce soit l'association Anticor qui informe l'opinion, vendredi : la presse avait gardé secrète l'information sur ce passe-droit facturé au contribuable. "L'incident résultant d'une erreur commise de bonne foi et étant isolé, je vous informe que je procède à la clôture de votre plainte", écrit la Commission nationale de l'informatique et des libertés - qui se dit libre et indépendante - dans une lettre rendue publique par l'association anti-corruption.
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Elue présidente de la CNIL en septembre 2011, sa présidente, Isabelle Falque-Pierrotin, ci-contre, était pourtant une partisane connue. Dès 2007, la future présidente de la Commission nationale de l'informatique était paradoxalement nommée au 'Big Brother Awards'' - prix à destination "[des] gouvernements et [des] entreprises… qui font le plus pour menacer la vie privée" - pour "sa collaboration déterminée à l'évitement de toute évaluation scientifique et contradictoire de l'utilisation du vote électronique en France, et notamment, courant 2007, des machines à voter". La même année, respectueuse du droit et des règlements, cette conseillère d'Etat fit passer en force une réforme des statuts pour se maintenir à la tête du Forum des droits sur l'internet dont elle cumulait les postes de Présidente et Déléguée Générale. Sa prise de décision dans l'été 2018 ne surprendra pas.
Selon Jean-Christophe Picard, président d'Anticor, le chef du gouvernement "doit a minima, rappeler à l'ordre et refixer les règles" pour que les ministres "n'utilisent pas leur fonction ou les moyens de l'Etat à des fins personnelles".
Marlène Schiappa doit aussi rendre ce qu'elle a pris à ses concitoyens et reverser les sommes engagées pour la promotion de son bouquin.

La CNIL invente le "conflit d'intérêts de bonne foi" 

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Les femmes au pouvoir, ça change tout !
Estimant que cette initiative par mail daté du 22 mai servait des fins personnelles et était contraire au code pénal, Anticor avait saisi la Cnil et le Premier ministre le 27 mai. "On a utilisé le fichier et les moyens de l'État. Cela pose un problème pénal, de 'détournement de finalité de fichier' (délit passible de cinq ans d'emprisonnement et 300.000 euros d'amende), mais aussi un problème déontologique", avait expliqué son président Jean-Christophe Picard.

"Erreur humaine et bonne foi", décrètent en choeur la commission Théodule et Schiappa...
Interrogée par la CNIL et citée dans la lettre, Marlène Schiappa a plaidé que cet envoi "résultait d'une erreur humaine, trouvant son origine dans la croyance de son expéditeur [ses hauts-fonctionnaires de collaborateurs n'ont pas lu, ou compris, le texte! ] que cette dédicace était liée à ses fonctions" de secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes. 

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Pour la Commission nationale, l'instruction de la plainte a toutefois été "l'occasion d'appeler l'attention" de la secrétaire d'Etat sur les nouvelles obligations liées à la protection des données. 

Edouard Philippe avait répondu à Anticor début août, évoquant également une ..."erreur humaine". Dans sa lettre, le chef du gouvernement assure que "depuis lors, les procédures présidant à l'utilisation du fichier des contacts presse du Secrétariat d'État ont été réexaminées" et font l'objet d'une double validation. Pfftttt...

L' "erreur humaine" de Schiappa qui rend hommage à Emmanuel et Brigitte Macron

Le livre de  la secrétaire d’Etat irrite aussi pour sa flagornerie. L’Obs a ainsi publié des extraits de l’ouvrage, ajoutant qu’ils mettent "mal à l’aise".

L'ex-blogueuse compile des lettres écrites à ses filles de 11 ans et 6 ans au cours de ses déplacements. Elle y écrit son admiration pour Emmanuel Macron mais également pour Brigitte Macron. Elle décrit ainsi l’épouse du chef de l’Etat : "bienveillance, la gentillesse, l’engagement et la classe naturelle, ses allusions artistiques  [superficialité !], son humour ravageur et son sourire irrésistible de 'l’éternel féminin ".

Mais surtout, l’hebdomadaire relève des phrases qui sonnent peu féministes.

Les féministes ont une part de masculinité 
"Moi, j’ai pris la forme de manucure de ma tante Martine […], le parfum de ma grand-mère Andrée, les gestes tendres de mon arrière-grand-mère Mina […], la brosse pour se laver le visage de ma première belle-mère, la façon de ma mère de préparer le dîner […], et sans doute beaucoup trop de choses de mon père pour une femme."
La secrétaire d'Etat n'est pas au clair ?
L’ancienne ministre Cécile Duflot écrit sur Twitter: "On peut se dire qu’il y a encore du chemin pour que l’égalité femmes hommes progresse vraiment dans les têtes."

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