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dimanche 26 août 2018

Edouard Philippe accueilli par des jets d'oeufs à Charleville-Mézières

Dans les Ardennes, les migrants sont mieux reçus que le premier ministre 

Fin octobre 2016, Charleville-Mézières accueillait 29 migrants issus de la jungle de Calais. 

Image associéeArrivés en bus et conduits à la Cité des Jeunes et des Etudiants, dans le quartier de La Houillère, ils logeront tous face à l'ancienne mairie de quartier, dans un foyer qui héberge une association venant justement en aide aux migrants, aux réfugiés et aux plus démunis : 'Les Locataires de la planète Terre". 

Ces migrants venaient en majorité du Soudan. Une arrivée de nuit, dans le calme, sous l’œil de deux ou trois curieux et avec le soutien de la Croix Rouge et des services préfectoraux.
Au total, 368 personnes furent accueillies dans toute la région Grand-Est, en une semaine.

Le premier ministre Edouard Philippe a bénéficié d'un tout autre accueil...

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De passage au festival du Cabaret Vert organisé à Charleville-Mézières le 24 août 2018, le premier ministre Edouard Philippe n'a pas su esquiver un double jet d'œufs, tout boxeur qu'il soit. 
Durant sa déambulation Square Bayard, Edouard Philippe a bu – au moins trois bières – mais n’a rien mangé. Il n’a pourtant pas échappé à l’omelette ardennaise. Le premier projectile ira s'échouer sur la chaussure du premier ministre. Un deuxième œuf lancé du même chalet atterrira, quant à lui, sur sa cuisse, laissant ainsi une belle tâche sur son pantalon. 


Ce Carolo, un fonctionnaire de l'Education nationale (renseignements pris), avoue n’avoir eu aucune motivation à son geste : son bras est parti tout seul... L'instinct rebelle à l'état brut...  "Mais je ne le regrette pas ! Est-ce que je suis contrit ? Non. Mais contraint. C’est un geste malencontreux",  expliquera cet intello décalé, par ailleurs membre du groupe rock local, les Sliping Kangooroos, comme le précise le journal L'Union. Côté organisation, on explique que c’est "un non-événement". Tel le chevalier, Edouard Philippe est resté "sans peur et sans reproche" puisqu'il n'a pas du tout réagi à cette "attaque" physique. Les deux protagonistes devaient donc être passablement imbibés !

A l'instar du ministre de l'Economie, Emmanuel  Macron, qui avait reçu un œuf en pleine tête lors de sa visite au Salon de l'Agriculture à Paris durant la campagne présidentielle, le premier ministre a failli subir le même sort, lorsqu'il est passé devant un stand qui proposait des recettes à base d'œufs, rapporte France Bleu Champagne-Ardenne.
Une mésaventure similaire était arrivée en décembre 2016 à Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur, lorsqu'il fut proprement enfariné au cours d'une visite à Strasbourg, et en souvenir de son usage immodéré de l'article 49.3. 



Un Albanais de 42 ans a été arrêté devant une école élémentaire de Charleville-Mézières. 

Quatre enseignants du collège Léo-Lagrange de Charleville-Mézières ont alerté les autorités sur le danger de renvoyer deux jeunes Albanais dans leur pays.
Marjana et Bilbil, deux Albanais arrivés en France en 2015, allaient chercher leur fils de 8 ans à l'école élémentaire Franck-Mozart de Charleville-Mézières, lorsqu' à moins de 50 m de l'école, un policier présente sa plaque à Marjana et son fils.
Il s'adresse alors à Bilbil et lui demande de sortir de la voiture. L'homme est alors menotté et conduit au commissariat.

Cette arrestation a suscité une vive émotion à l'école carolo et la préfecture ardennaise reconnaît que le choix du lieu d'arrestation n'était pas approprié. Cependant, Frédéric Clowez, le secrétaire général de la préfecture des Ardennes, souligne : "Il y a l'humain et le réglementaire. Ces personnes ne sont pas dans la légalité sur le sol français. 

Une demande d'asile et un recours rejetés.
Depuis leur arrivée en France en 2015, la famille de Bilbil et Marjana préoccupe les autorités. Leur fils de 15 ans est soigné par un psychiatre, pour des suites supposées de menaces sur sa famille et lui, lorsqu'ils étaient en Albanie : une possible fable pour étayer une demande d'asile. Un suivi leur a ainsi permis de monter un dossier de protection d'enfant malade. Dossier jugé "incomplet" par la préfecture.
Après une demande d'asile et un recours, tous deux rejetés, Marjana, Bilbil, et leurs enfants se trouvent sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français. C'est de l'acharnement, s'indigne Pascale Adrian, une avocate qui dispose d'un cabinet à ...Bucarest, Roumanie. Cette famille a rempli tous les papiers comme il le fallait et l'aîné est le premier de sa classe, raconte-t-elle, à qui veut l'entendre. 

Des illégaux parfaitement "coachés".
Le 7 mars dernier, alors que le père est assigné à résidence depuis le mois de février, Marjana et son époux se rendent au commissariat pour signer leur assignation. Ils sont alors arrêtés, sans raison, selon eux. La police va chercher le petit de 8 ans, alors qu'il est au centre aéré et recherche aussi son frère. Les enfants étant introuvables, les forces de l'ordre sont dans l'incapacité de réunir la famille, ce qui rend impossible son expulsion.
On ne peut pas laisser un mineur à la charge du département, explique la bénévole du Secours Catholique. Donc le risque aujourd'hui, c'est que la famille soit réunie. Si tel est le cas, elle sera reconduite à la frontière.

Le juge des libertés de Strasbourg a jugé le cas de Bilbil et a estimé que l'internement en centre de rétention administrative n'était pas justifié. L'Albanais est désormais libre, mais il est inscrit sur le fichier des personnes recherchées. Accompagné par des associations, il tente de rentrer à Charleville auprès de Marjana, menacée elle aussi d'expulsion. Elle ne sait pas conduire, mais sait déposer un recours.

La famille de Bilbil et Marjana serait sous le coup de la loi du Kanun en Albanie
Résultat de recherche d'images pour "loi du Kanun"En Albanie, le père de famille a été impliqué dans un accident de la route, dans lequel un homme a "perdu la vie" : il est même carrément mort....
Même s'il n'a pas été jugé responsable par la justice albanaise, Bilbil est menacé de mort par la famille de la victime. Ces menaces le concernent lui et sa famille.

"Cette famille est sous la loi du Kanun. C'est une vendetta qui sévit en Albanie (et au Kosovo) et qui fait que lorsqu'un membre de la famille est atteint, le sang de l'autre famille doit être versé en réparation. Aujourd'hui, si cette famille est reconduite en Albanie, elle risque sa vie", colporte Pascale Adrian, bénévole au Secours catholique de Charleville-Mézières.

Alors, à Charleville-Mézières, des oeufs qui volent c'est en effet un 'non événement"... Si la loi du Kanun s'applique désormais en France, le maître  chanteur risque seulement un retour d'oeufs volants dans sa classe.

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