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mardi 17 juillet 2018

Chez Collomb à Lyon, la justice affiche sa fermeté après les scènes de pillage lors de France-Croatie

Le ministre de l'Intérieur sera-t-il candidat à la municipale?

Scènes de guérilla urbaine, dimanche 15 juillet 2018 à Lyon 

Une vingtaine de prévenus, arrêtés dimanche lors de la finale France-Croatie, pour des pillages de magasins, des vols avec effraction ou des actes de rébellion sur des policiers ont comparu mardi devant le tribunal correctionnel de Lyon. Les premières condamnations sont tombées 

Le tribunal correctionnel de Lyon a affiché sa fermeté mardi, alors que comparaissaient les individus arrêtés pour la plupart en flagrant délit dimanche, que la victoire de la France sur la Croatie a déchaînés. Poursuivis les uns pour vols par effraction en réunion, d'autres pour vols ou recels, d'autres encore pour rébellion sur personne dépositaire de l'autorité publique, ils étaient accusés d'avoir pillé des magasins ou d'avoir commis des actes de violences au coup de sifflet de la victoire des Bleus




Cette vidéo ne montre pas que les violences ont eu lieu "en marge" de la retransmission du match.

De nombreux blessés, atteints par des jets de projectiles divers sont a déplorer.
Un mineur de 17 ans a été grièvement blessé au visage. Il pourrait perdre l'usage de son oeil. Une plainte contre X a été déposée lundi matin.
D'autres victimes font état de blessures sévères sur jets de canettes de bière projetées en l'air ou de gros pétards balancés sur la fan-zone. L'une d'entre elles a perdu trois doigts, un autre explique qu'il a dû se faire recoudre la poitrine sur plusieurs centimètres après avoir reçu une bouteille ... Cet habitant de Villeurbanne ne comprend pas comment des bouteilles en verre ont pu échapper à la vigilance sur cet espace dit "sécurisé" 




Les forces de l'ordre ont dû intervenir à de nombreuses reprises dimanche, aussitôt la retransmission terminée, place Bellecour. Des "anarchistes" se sont mêlés à la foule en liesse. Juchés sur un camion "plateforme" de la ville de Lyon, utilisé pour empêcher les intrusions sur la zone sécurisée, ils ont commencé à le vandaliser et ont brisé vitre et pare-brise.
On n'appelle pas "casseurs" ceux qui vont à l'affrontement avec les forces de l'ordre. Ceux-là ont ensuite affronté les forces de l'ordre massées rue de la Barre. Les canettes de bière ont alors fusé de toutes parts atteignant à la tête une passante qui se trouvait là. La police a alors riposté à coups de lacrymogènes pour disperser ce groupe d'une centaine d'individus, dont certains cagoulés.
Les affrontements se sont aussi cristallisées un moment place Bellecour où le mineur de 17 ans a été grièvement blessé au visage dans un mouvement de foule sous la statue de Louis XIV. Selon les premiers témoignages, il aurait été atteint par un tir de flash-ball de la police. Son avocat, Me Michel Tallent a porté plainte contre X dès lundi matin. Il demande la saisie de la vidéo-protection pour préciser ses accusations.

Questionné à ce sujet, le préfet de région Stéphane Bouillon est réservé : "On verra si c'est un tir des forces de l'ordre, un tir direct par rebond ou si c'est le fait des casseurs". Pour lui, toute la difficulté consistait à isoler "les trublions" des supporteurs, leur jeu consistant précisément à se fondre dans la foule en liesse, pour échapper aux poursuites. "Notre priorité, explique-t-il, était d' interdire aux casseurs l'accès à la place des Terreaux et à la place des Jacobins " pour limiter les troubles à l'ordre public.

De fait, tout au long de la soirée, les anarcho-révolutionnaires cagoulés se sont livrés à une guerre de position avec la police entre la rue de la République et la place de la Bourse. Ici des poubelles, du mobilier urbain, un deux roues ont été brûlés . Plusieurs voitures ont été incendiées Cours Gambetta , 26 au total dont certaines par propagation.

Plusieurs vitrines ont été vandalisées, des magasins pillés. La plupart des arrestations concernent des individus d'une vingtaine d'années ayant déjà eu affaire avec la justice pour vols, violences sur personnes dépositaires de l'ordre public et dégradation de véhicules. Ils ont été placés en garde à vue. 
370 policiers , gendarmes mobiles, CRS et policiers de la BAC avaient été mobilisés pour la soirée. Onze d'entre eux ont été légèrement blessés dans les différentes interventions. 

Le compte-rendu de Jean Perrier et Mathieu Boudet (JT 12/13)

Les précisions d'Isabelle Gonzalez et Laure Crozat (JT 19H) :  

Les premières condamnations sont tombées en milieu d'après-midi

La police a attendu le milieu de la nuit pour procéder à une trentaine d'interpellations, dont 18 pour vols par effraction.
Prison ferme pour les récidivistes. Prison avec sursis ou travaux d'intérêt général pour les autres. 

"J'ai pas réfléchi ": Lenny H. est l'un des premiers à passer devant l'une des deux chambres correctionnelles réquisitionnées pour la circonstance. Ce Villeurbannais, tout juste majeur, semble un peu éberlué, surpris de se trouver là devant des magistrats ! Il reconnaît le vol d'un portefeuille de marque dans une vitrine du Printemps, qui avait déjà été préalablement défoncée."J'ai pas réfléchi", explique Lenny, qui n'a encore jamais été condamné. Un électeur ?

Le procureur bisounours décrit une soirée de fête, où des opportunistes profitent de l'allégresse générale pour dévaliser les magasins. Il réclame 6 mois d'emprisonnement dont 4 mois avec sursis. "Ce réquisitoire me paraît excessif" décrète son avocate, qui explique qu' "il ne faudrait pas qu"il porte sur ses épaules tout ce contexte". Le tribunal le condamne à 4 mois de prison avec sursis ou 160 heures de travaux d'interêt général. 

"C'est pas moi !"Au tour de Sofiane S. de comparaître. Pour lui, ça va être plus compliqué. Il a été interpellé à 23h30 après avoir lancé une bouteille sur les forces de l'ordre. Avec son polo très voyant, il a été formellement reconnu par un policier, qui l'a même suivi pour faciliter son arrestation. "Il a dû se tromper, c'est pas moi" riposte l'abruti. Mais son passé judiciaire ne plaide pas en sa faveur. Déjà neuf condamnations, dont une en janvier 2016 pour des faits identiques.
Le procureur est inflexible (si ! Il n'est pas juge...) : "On assiste à des violences commises par une minorité qui prend en otage la foule pour mener une véritable guérilla urbaine". Il requiert 8 mois d'emprisonnement et un retour direct à la case prison. D'autant plus qu'il n'a pas respecté son suivi judiciaire (et il n'y a pas été contraint...). Dans sa plaidoirie, la défense estime que le témoignage du seul policier est sujet à caution et qu'il n'est corroboré par aucun autre. Un grand frère de Sofiane ferait mieux l'affaire ? Le tribunal condamne en définitive Sofiane S. à 4 mois de prison ferme avec mandat de dépôt. "Là, tout de suite?" demande -t-il. Il ne comprendra jamais. 

"Un cadeau de la rue". Les affaires s'enchaînent. Trois jeunes hommes, 26 ans et 23 ans, font leur entrée dans la cage vitrée. Entourés par de nombreux policiers, deux d'entre eux semblent familiers des tribunaux. Jounaïd S.et Foued L. ont déjà fait de la prison. "J'en suis pas fier," dit en préambule Foued, qui connaît la musique. A 26 ans, "ce jeune" a déjà 19 condamnations à son actif, parce que la société lui veut du mal. Mais il ne veut surtout pas retourner en prison. C'est sa hantise... 

Avec un troisième larron, Saïd G, ils voulaient simplement, expliquent - ils," fêter la victoire" et rentrer chez eux à Givors par le premier train. Ils ont beaucoup bu et prétendent avoir trouvé dans la rue des maillots "Lacoste", abandonnés là. "Un cadeau de la rue", selon une formule poétique qui agace. Ils essaient quand même les vêtements quand une patrouille de police les surprend, la main dans le sac. "Je ne savais pas qu'on ne pouvait pas ramasser simplement un pull sur le sol," explique le candide Saïd. 

Le procureur le reprend : "Il ne s'agissait pas d'un cadeau de la rue mais bien de vêtements volés avec des antivols et des étiquettes arrachées (...) Vous ne pouvez nier leur origine". Rien ne permet pourtant d'établir que les trois compères sont à l'origine du pillage du magasin. Les faits sont donc requalifiés en "vol simple". Trop belle la vie en démocratie.

Le procureur requiert 4 mois de prison ferme pour les deux récidivistes, de la prison avec sursis pour le troisième, qui n'a pas de casier judiciaire. La défense essaiera bien d'établir que "l'infraction de vol n'est pas constituée" mais le tribunal en a entendu d'autres... Jounaïd S. et Foued L. ont droit à deux mois de prison ferme, Saïd L. de quatre mois de prison avec sursis ou 160 heures de travaux d' intérêt général. Aider les seniors à traverser la rue ?

Derrière la vitre, Foued L. interpelle le président du tribunal : "J'ai pas compris ma peine". Une vieille habitude qui marche bien avec les profs...  Il répète à qui veut l'entendre qu'il ne veut pas repartir à la prison de Villefranche, dont il est ressorti il y a un an. Vingtième condamnation. Il dormira pourtant ce soir en prison. 
La justice affiche ostensiblement sa fermeté et sanctionne sans tarder les auteurs des violences commises à Lyon dimanche soir. A Caen ou Rouen, il faudra voir !         

                                                

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