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jeudi 19 avril 2018

Loi Asile et immigration : la ministre Gourault sort de ses gonds à l'Assemblée

La majorité totalitaire aux abois multiplie les réactions d'intolérance 

La ministre n'accepte pas le débat avec l'opposition

Les débats en soirée ont été très tendue mardi à l'Assemblée sur le projet de loi "asile et immigration." L'incident est survenu après ...minuit quand les députés LR ont réussi à mettre le gouvernement en difficultés et la ministre Jacqueline Gourault en a perdu ses nerfs en fin de séance. Quand on pense que Macron l'avait d'abord chargée du suivi du "dossier corse"...

Gagné par la fatigue, le ministre septuagénaire de l'Intérieur était parti prendre sa tisane et se coucher. Les députés LR, notamment Fabien Di Filippo, député de la Moselle, et Pierre-Henri Dumont, , n'ont rien lâché face au ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, qui s'est fait relayer par la ministre Jacqueline Gourault, pour savoir si le gouvernement a un "plan caché de 40.000 régularisations" de sans-papiers, un chiffre évoqué par un élu de la majorité dans un article publié par le journal Le Monde.
En commission, G. Collomb avait entretenu le flou, indiquant seulement que "lorsque nous aurons examiné l'ensemble des articles de cette loi, nous pourrons débattre de ce qu'il convient de faire au sujet des personnes qui se trouvent sans statut". 

Cette demande insistante de précisions légitimes a fini par pousser Mme Gourault dans ses retranchements, en fin de séance. 
"M. Jacob, vous allez laisser continuer ces méthodes pendant longtemps ? obliger un ministre à répondre ? Ce sont des méthodes autoritaires qui ne sont pas acceptables en démocratie. Qu'est-ce que c'est que ces méthodes ?", s'est impatientée la ministre auprès du ministre de l'Intérieur, plutôt que d'apporter des réponses.

Comme la presse, Christian Jacob n'a pas manqué de souligner que Mme Gourault "perdait son sang-froid"

Résultat de recherche d'images pour "colere Gourault"
La majorité macronienne conteste le droit de s'opposer

"C'est le gouvernement qui est responsable devant le Parlement, pas l'inverse"
, a-t-il rappelé à cette ministre de 68 ans qui est aussi vice-présidente du Mouvement démocrate (MoDem). "Je regrette que la ministre ait décidé délibérément de ne pas répondre à nos questions", a-t-il ajouté.

La réponse de la collaboratrice du ministre sécuritaire fut également jugée "déplacée" par la socialiste Laurence Dumont. 
Un élu de la majorité reconnaissait après les débats que, même si un ministre "n'a pas à répondre à des injonctions", J. Gourault, ancienne sénatrice, avait été "extrêmement maladroite" face à des LR "privés de Collomb".

Quelques minutes auparavant, la présidente de la commission des Lois, Yaël Braun-Pivet (LREM), était passée dans les rangs LR pour essayer de réparer les maladresses de la ministre mettant le feu à la séancedans un hémicycle empli de près de 200 députés, et qui avait démarré avec de nombreux rappels au règlements par les oppositions LR et de gauche. Elles demandaient qu'on revoit l'organisation des débats, prévus pour s'achever dans la nuit de vendredi à samedi avec un vote immédiat, alors qu'on en est encore qu'à l'article 3 (sur 40) du texte.


L'article 3 du projet gouvernemental prévoit que les mineurs reconnus réfugiés pourront désormais faire venir leurs "frères et soeurs"

Le rassemblement familial ne serait plus restreint à leurs parents, mais étendu, ce qui a provoqué l'opposition de LR et du FN qui ont raillé les "belles âmes" de la majorité et de la gauche. J. Gourault est une fidèle de François Bayrou...

Résultat de recherche d'images pour "colere Gourault"A la différence du "regroupement familial" qui concerne les étrangers venus légalement et qui est soumis à des conditions financières et de logement, cette réunification familiale ne devrait pourtant concerner que quelques centaines de personnes (357 mineurs réfugiés en 2016, prétend G. Collomb). "Nous partîmes cinq cents ; mais par un prompt renfort - Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port "...

Les élus LR et FN ont dénoncé un "appel d'air" (Ludovic Pajot, élu FN du Pas-de-Calais, benjamin de l'Assemblée, 25 ans), l'ouverture "des vannes de l'immigration" depuis des pays "où les fratries peuvent être importantes" (Patrice Verchère, élu LR du Rhône, 45 ans). "Vous allez ouvrir une filière de mort depuis l'Afrique vers la France", a lancé Pierre-Henri Dumont (élu LR du Pas-de-Calais, 29 ans).

Majorité et gauche ont défendu, comme Coralie Dubost (35 ans, LREM), "une avancée humaine et juste".
La ministre auprès du ministre de l'Intérieur Jacqueline Gourault
"C'est une question d'humanité de demander aux parents de ne pas choisir entre le mineur protégé et celui qui restera dans le pays d'origine", a ajouté la rapporteure Elise Fajgeles (élue LREM de Paris, suppléante de Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement) déplorant que LR et FN fassent "valoir absolument les mêmes arguments". 
"Vous parlez de l'Afrique en termes indignes et insultants", a estimé Danièle Obono (élue franco-gabonaise LFI de Paris et ancienne adhérente à la Ligue communiste révolutionnaire, LCR, puis au Nouveau Parti anticapitaliste, NPA, trotskiste).
Erwann Balanant (élu MoDem, comme Gourault, dans le Finistère, comme Jean-Yves Le Drian et Richard Ferrand, puis investi par la République en marche) a accusé LR de "pourrir le débat" en "amalgamant immigration et asile". Sandrine Mörch (LREM, journaliste "indépendante") a dénoncé "une peur panique de l'étranger" chez LR et FN. 

"Vous êtes irréprochables, vous aurez tous le prix Nobel de la gentillesse sociale et immigrationiste", a moqué le FN Gilbert Collard. Fabien Di Filippo (LR) s'en est pris au "monopole des leçons d'humanité et des bons sentiments".

La majorité introuvable a pâti de son impréparation et de son excès de confiance. Au final, seuls 27 amendements ont été étudiés et l'article 3 n'a pu être soumis au vote. "Une soirée de gaspillée", commenta une élue LREM anonyme qui ne s'attendait pas à un sursaut des oppositions.
Reprise des débats jeudi à 09h30 avec encore 972 amendements en discussion et le retour de Gérard Collomb, après un repos réparateur.

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