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mardi 27 février 2018

SNCF : pendant la concertation, les couteaux ne resteront pas au vestiaire

Pas de négociations : la bataille du rail aura lieu

Macron refuse de négocier, acceptant deux mois de ...concertation

Les quatre principales fédérations de la SNCF (CGT, Unsa, Sud et CFDT) se  réunissent ce mardi en fin d'après-midi pour discuter d'une réponse commune à apporter à la réforme du rail, annoncée lundi par le premier ministre.

Interrogé à l'émission Les 4 Vérités de France 2 sur la menace d'un long conflit social, le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a nié toute volonté de s'engager dans un "bras de fer" et de passer "en force".

La ministre de Transports, Elisabeth Borne, lui a fait écho sur BFMTV, assurant qu'il y a "urgence à agir", mais de "la place pour la concertation", c'est-à-dire un dialogue de sourds, notamment sur le calendrier de l'ouverture à la concurrence et le changement de statut des cheminots. "Le rapport de force, ce n'est pas ce que souhaite le gouvernement. Commençons par discuter," a-t-elle répété. "Je comprends leur inquiétude. Ca veut dire qu'il faut en parler, et mettre les sujets sur la table." Et de souligner: "Ma méthode, c'est le dialogue, la concertation." Elle prévoit de rencontrer à partir de jeudi les organisations syndicales dans le cadre d'une concertation prévue pour courir en mars et en avril.

69% des Français applaudiraient à la fin du statut de cheminot.
L'opinion semble pour l'instant être du côté du gouvernement. D'après un sondage Harris interactive pour RMC et Atlantico, 69% des Français sont pour la fin du statut de cheminot et 54% se montreraient favorables au recours aux ordonnances pour faire adopter la réforme de la SNCF. 
Enfin, 69% des personnes interrogées estimeraient que cette réforme permettrait avant tout de "réduire la dette de la SNCF". Cette dette s'élèverait actuellement à environ 47 milliards d'euros.

Sur ce point, la collectivité nationale devrait reprendre à son compte la dette de la SNCF, a confirmé le ministre de l'Economie et des Finances, sans toutefois préciser dans quelle proportion. 
Il s'est contenté d'affirmer que l'objectif est que le contribuable ait à terme "moins à payer" - après avoir réglé la dette - grâce à l'amélioration de la situation financière de la SNCF. "Aujourd'hui, la SNCF perd trois milliards d'euros par an. On ne peut pas continuer comme ça, on va droit dans le mur", a insisté Bruno Le Maire.

En 1995, la France avait été paralysée trois semaines, poussant Alain Juppé  à reculer sur un plan de réforme du rail et des retraites.
Malgré ce précédent, la menace d'une grève massive ne semble pas inquiéter le gouvernement. "Je ne crois pas un seul instant que des syndicats, y compris la CGT, qui sont responsables, qui connaissent leur outil de travail, qui aiment leur métier sont capables de prendre en otage les Français pendant de très longues semaines", a voulu croire le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, interrogé sur RTL. 
"Manifestement il y aura une grève, mais le statu quo n'est pas possible sur cette question importante qu'est l'avenir de la SNCF", a averti pour sa part le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, sur France Info, ce matin.

Quelle va être la riposte des cheminots à la réforme annoncée de la SNCF ? 

Les fédérations CGT, Unsa, Sud et CFDT se réunissent ce mardi à 17 heures pour en discuter. Alors que le gouvernement compte procéder par ordonnances pour réformer sans tarder le statut de l'entreprise publique, ainsi que celui des cheminots, les syndicats semblent déterminés à ne rien céder. 

Dès lundi, la CGT qui a déjà lancé un appel à la mobilisation pour le 22 mars, s'était dite prête à "un mois de grève" pour "faire plier" le gouvernement. 
Le secrétaire général du premier syndicat à la SNCF promet une "réponse appropriée" des syndicats, laissant aux cheminots le soin de décider de la forme du mouvement, a expliqué Philippe Martinez mardi sur l'antenne de RMCsans remettre en cause la nécessité d'une réforme, "mais pas celle-là". 
"On va déclencher une alerte sociale. Et probablement dans la foulée, après le 15 mars, un conflit si jamais le gouvernement maintient son agression à l'égard des cheminots", a aussi précisé Laurent Brun, le secrétaire général de la CGT Cheminot, au micro de France Info. "On adaptera nos réponses à cette durée", alors que le gouvernement souhaite faire voter les "principes clés" de la réforme du rail avant l'été.

Il y a "urgence" à répondre à "l'attaque gravissime portée contre les cheminots et les usagers," estime le numéro un de la CGT. "Il faut expliquer, il y a une campagne mensongère qui a lieu en ce moment, dénonce-t-il. Des salariés qui touchent moins de 2.000 euros par mois, qui travaillent souvent la nuit, le week-end, est-ce que c'est ça être privilégié ?". 
Alors que le premier ministre Edouard Philippe a annoncé lundi qu' "à l'avenir" il n'y aura plus de recrutement au statut de cheminot, le leader de la CGT estime au contraire "les droits collectifs sont justifiés". Selon lui, il faudrait même "améliorer les grilles de salaire des cheminots parce qu'ils sont mal payés".

D'autres syndicats pourraient venir renforcer le mouvement. 
Deuxième syndicat représentatif, l'Unsa-ferroviaire a également annoncé lundi son intention de proposer à l'intersyndicale une grève "avant le 22 mars", journée de mobilisation commune avec les fonctionnaires. 

Quatrième à la SNCF, la CFDT-Cheminots veut proposer une "grève reconductible à partir du 14 mars" aux trois autres syndicats représentatifs.

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