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mercredi 30 août 2017

Primaire, collège, lycée et supérieur : ce qui change encore pour nos enfants à la rentrée 2017

Les élèves du primaire sont les principaux concernés par ces réformes

Mot d'ordre : la "confiance"... 

Résultat de recherche d'images pour "Blanquer"Hollande, Hamon et Vallaud-Belkacem ne l'avaient donc pas instaurée ? 
Le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, a présenté mardi 29 août lors d'une conférence de presse la première rentrée scolaire du quinquennat Macron et les réformes attendues des 12,8 millions d'élèves et les 884.000 enseignants. Au programme, priorité à l'école primaire et la lutte contre les inégalités. 
Voyons ce qui va encore changer pour les élèves dès le 4 septembre prochain.

Pour tous les élèves

Plusieurs annonces concernent la totalité des élèves. Parmi les sujets qui fâchent, la suppression de 23.000 contrats aidés, auxquels l'Education nationale a largement recours et qui étaient aux deux-tiers financés par l'Etat. Ce sont les auxiliaires de vie scolaire pour les enfants handicapés, les secrétaires, les documentalistes, les animateurs… Le ministre a confirmé que l'accompagnement des élèves en situation de handicap ne sera pas mis à mal et sera même renforcé par 8.000 créations de postes. Ce sont donc les autres postes qui devraient en pâtir. Ces derniers jours, plusieurs élus se sont inquiétés de cette annonce tardive. A La Réunion, la rentrée scolaire a été décalée de cinq jours dans la plupart des communes et Valorbiquet, petite commune du Calvados, a aussi dû repousser la rentrée d'une semaine. L'Association des maires de France a tiré la sonnette d'alarme et le ministre a assuré suivre la situation de près.

Véritable serpent de mer de la politique éducative, le redoublement est lui aussi au programme de cette rentrée. 
Le ministre de l'Education souhaite en effet assouplir le décret soutenu par sa prédécesseure Najat Vallaud-Belkacem et adopté en novembre 2014, affirmant "le caractère exceptionnel du redoublement". "Il doit rester possible, quand c’est dans l’intérêt de l’élève, et dans des cas qui doivent rester rares", déclarait Jean-Michel Blanquer début juin au Parisien, ajoutant qu'il faut "autoriser à nouveau le redoublement". Une déclaration qui a eu le don d'irriter les syndicats, qui prétendent que le redoublement n'a jamais été frappé d'interdiction, bien qu'effectivement condamné par la ministre dans la presse et combattu par les enseignants sur le terrain, aussi bien que de faire gagner une année aux enfants qui le peuvent.

Dernier chantier commun : la "rentrée en musique". 
Annoncée par un communiqué conjoint des ministère de l'Education et de la Culture en juin dernier, le dispositif, non obligatoire, incite les élèves, professeurs, parents et artistes à accueillir les nouveaux élèves de chaque établissement par une performance musicale. L'objectif est "de faire de la rentrée et, au-delà, de l'année scolaire un moment de joie et de retrouvailles", a assuré mardi Jean-Michel Blanquer. Le ministre a assuré que l'événement n'est pas un "gadget" et a promis d'annoncer bientôt des "mesures" pour "déployer l'éducation musicale dans le primaire et le second degré".

Les élèves du primaire sont le coeur de cible des changements. 
Très forte réduction du nombre d'élèves par classe de CP dans les quartiers très défavorisés (réseau d'éducation prioritaire, REP+), du fait de l'immigration légale ou clandestine, notamment, comme promis par le candidat Macron. 85% des 2.500 classes concernées bénéficieront d'un véritable dédoublement, puisqu'elles seront divisées en deux classes d'une douzaine d'élèves. Pour les 15% restants, celles dont les communes défavorisées non pas les moyens financiers, "il y aura deux professeurs (…) dans une même salle", a précisé le ministre dans une interview aux Echos, le 27 août. Le dédoublement devrait aussi concerner les classes de CE1 en REP+ et de CP et CE1 en REP d'ici 2019. 

Les professeurs mobilisés sont en grande majorité "expérimentés", a garanti Jean-Michel Blanquer mardi.
"90% d'entre eux" ont au moins trois ans d'expérience, avance-t-il, bien que trois années n'y suffisent à l'évidence pas.   L'octroi d'une prime annuelle de 3.000 euros, dont le calendrier de versement n'a pas été dévoilé, contredit d'ailleurs cette affirmation du ministre. 
Pour pourvoir ces nouveaux postes, le gouvernement devra puiser dans le vivier des professeurs remplaçants, ainsi que dans le dispositif "Plus de maîtres que de classes", qui consiste à affecter un enseignant supplémentaire dans une classe non dédoublée. Le syndicat dominant des enseignants en école primaire, le Snuipp-FSU, s'est étonné que l'on pioche dans l'effectif de ce dispositif, qui "allait être évalué en 2019". Jean-Michel Blanquer a néanmoins assuré mardi que deux tiers de ces enseignants seraient préservés.

Côté rythmes scolaires, un tiers des écoles primaires feront leur rentrée en revenant à la semaine de quatre jours.
Ainsi est balayée la semaine contestée des quatre jours et demi instaurés sous François Hollande. A la date du 18 juillet, près d’un tiers des écoles avaient fait le choix de revenir à la semaine de quatre jours dès la rentrée 2017, retour en arrière qui concerne plus d’un quart de jeunes élèves français.
Depuis le début des années 2000, les rythmes scolaires ont connu de multiples revirements. En 2008, le ministre Xavier Darcos instaure la semaine de quatre jours dans les écoles maternelles et primaires publiques, mettant fin au travail le samedi et réduisant le temps de travail des écoliers de 26 à 24 heures hebdomadaires. En 2013, Vincent Peillon décrète  le retour à la semaine de quatre jours et demi. La journée d’école est raccourcie et des nouvelles activités périscolaires sont organisées , à la charge des municipalités. Un an plus tard, en 2014, sous la pressions de certaines mairies confrontées à des difficultés insurmontables, Benoît Hamon publie un nouveau décret : la semaine doit s’étaler sur cinq jours, mais il est possible de n’avoir que 8 demi-journées d’école et une demi-journée consacrée aux activités périscolaires facultatives.
La rue de Grenelle évoque une "liberté nouvelle".
Les communes retrouvent leur autonomie, alors que certains spécialistes de l'enfance déplorent évidemment que l'intérêt des enfants passe après celui des adultes et du tourisme. Jean-Michel Blanquer a rassuré mardi les communes conservant le rythme de quatre jours et demi : elles conserveront en effet le fonds de soutien qui leur est dédié, lequel sera "pérennisé". 
Une concertation pour revoir plus largement le calendrier scolaire et la durée des vacances sera également ouverte "dans les deux mois qui viennent", a annoncé lundi le ministre sur BFMTV.

Conf @jmblanquer se dit favorable à la "pérennisation" du fonds d'aide aux communes pr la semaine de 4,5 jours même après 2018


Troisième gros chantier ré-ouvert par le ministère : 
l'enseignement de la lecture. 
Le ministre a souhaité rétablir la primauté de la méthode syllabique (fondée sur le déchiffrage des mots), plutôt que la méthode globale (focalisée sur la mémorisation d'ensembles). Les syndicats se disent "étonnés" de cette uniformaisation, reconnaissant que, dans la pratique, le désordre règne et qu'une combinaison des deux continue souvent d'être pratiquée.




L'apprentissage de la  va désormais s'appuyer "sur une pédagogie de type  et non sur la méthode globale". 

Le primaire devrait en outre bénéficier en "priorité" d'une hausse de 1,2 milliard d'euros du budget
de l'Education nationale. 
"Nous allons passer le cap des 50 milliards d'euros de budget (…) autour de 50,5 milliards" (hors cotisations aux retraites des fonctionnaires de l'Education nationale), contre 49,3 milliards d'euros aujourd'hui, a promis mardi le ministre. "On a dit clairement que l'école primaire était une priorité; il y a donc des créations de postes à cette rentrée, il y en aura à la rentrée suivante, à l'école primaire." On attend de savoir si des étudiants postuleront...

Les élèves de CM2 devraient aussi pouvoir bénéficier d'un "soutien gratuit, avant l’entrée en 6e", selon ce qu'avait annoncé Jean-Michel Blanquer dans un entretien avec Le Parisien, début juin. Ces stages de "remise à niveau" par petits groupes se dérouleront sur cinq jours, à raison de trois heures par jour, durant les vacances de printemps ou d'été. Centrés sur le français et les maths, ils seront dispensés par des enseignants volontaires rémunérés en heures supplémentaires et seront proposés en priorité aux élèves des REP (Réseau d'éducation prioritaire).

Enfin, Jean-Michel Blanquer a évoqué mardi la possibilité d'instaurer des évaluations nationales en français et en mathématiques, en octobre pour les CP et en novembre pour les 6e, deux "moments-clés" de la vie des élèves.

Pour les élèves de collège

Outre l'évaluation à l'entrée en sixième, les élèves de collège sont eux aussi concernés par les changements. Dès cette rentrée, ces établissements du secondaire pourront en effet rétablir les options de langues anciennes (latin et grec), développer les classes bilangues et les sections européennes, dont seule une partie avait subsisté avec la réforme du collège mise en œuvre il y a un an. Au contraire, les enseignements pratiques interdisciplinaires ne seront, eux, plus obligatoires.


Jean-Michel Blanquer a également annoncé que le dispositif "devoirs faits" sera appliqué après les prochaines vacances de la Toussaint. Et si les devoirs des enfants à l'école étaient l'affaire de tous. L'idée du nouveau ministre de l'Éducation nationale est que les devoirs soient faits après les cours, dans les établissements scolaires, et que toutes les bonnes volontés sont les bienvenues.
Objectif : offrir à 20% des collégiens une aide aux devoirs gratuite dans le cadre de leur établissement. L'encadrement sera assuré par des enseignants volontaires, des surveillants, des volontaires en service civique, des associations, des retraités et des étudiants. La mesure pourrait ensuite s'étendre à l'école primaire.

Pour les élèves de lycée


Le ministre de l'Education veut "remuscler le baccalauréat" et lui "redonner toute sa force". Il l'avait annoncé dès sa nomination en mai et l'a rappelé mardi . Il souhaite que le diplôme acquière plus de valeur qu'aujourd'hui, alors qu'il a été transformé en examen de fin de cycle : son taux de réussite avoisine chaque année les 80%. 
"Deux personnes"désignées "d'ici la fin du mois de septembre" auront pour tâche de mener "une concertation" afin d'éclaircir les contours de cette réforme qui devrait entrer en vigueur pour le bac 2021. Le premier "horizon" de ce programme devrait être connu "début 2018", a-t-il promis. 

Pour les élèves de filière professionnelle

La voie professionnelle (CAP et bac pro) est une "très grande priorité", a répété Jean-Michel Blanquer mardi. Il a dit souhaité la "renouveler" et a évoqué une réforme des CAP ainsi qu'une meilleure articulation avec l'apprentissage – sans toutefois entrer dans les détails. Les bacs pros doivent, selon lui, être des facteurs d'"attractivité" en formant "aux métiers de demain" de la transition numérique ou énergétique, par exemple. 

Pour les étudiants de l'enseignement supérieur

Si le sujet n'a pas été abordé mardi par Jean-Michel Blanquer, le tirage au sort comme technique d'admission à la fac devrait bien disparaître en 2018, alors que Najat Vallaud-Belkacem l'avait validé sans broncher.
Faute de places suffisantes et d'autorisation légale accordée aux universités d'effectuer une sélection, c'est le tirage au sort qui est utilisé dans les filières dites "en tension" (droit, psychologie, Staps). Cette méthode insultante pourrait être supplantée par la mise en place de prérequis nécessaires pour intégrer une formation universitaire.

Suite à la vaste concertation entamée  mi-juillet avec les acteurs de l'éducation, la ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal - qui a travaillé pour le groupe Virbac, entreprise pharmaceutique vétérinaire -  a fait la promesse de réformer au plus vite le système d'entrée à l'université, notamment le logiciel APB, source d'un "énorme gâchis" sur 6.500 bacheliers laissés à la rue par la ministre sortante et sortie à la législative dans le Rhône. 

"Nous devons en finir avec le traitement de masse, qui est la vraie cause de l'échec", a aussi plaidé F. Vidal, ex-présidente de l'université Nice-Sophia-Antipolis, à l'ouverture des concertations. Depuis deux ans, les facs françaises sont confrontées à la difficulté d'accueillir chaque année quelque 40.000 étudiants supplémentaires, une hausse qui devrait perdurer jusqu'en 2022. 

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