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lundi 28 novembre 2016

Les pleurs de Mélenchon à la mort du dictateur Fidel Castro indignent Michel Onfray

Le philosophe s'élève contre l'hommage poisseux qu'a rendu Mélenchon au dictateur cubain.

Mélenchon a-t-il fumé la moquette ?" interroge 
Onfray 

L'ancien soutien de Mélenchon rappelle le vrai bilan du "lider maximo"
Fidel Castro est cher au cœur de ceux que n'interpelle pas une dictature, pour peu que la gauche en ait fait une icône révolutionnaire: Staline n'a pas troublé leur sommeil. Pourquoi les nuits de la gauche vertueuse et donc exemplaire seraient-elles hantées par les victimes de l'épuration dirigée par le guérillero Che Guevara, âme damnée et homme à tout faire d'"El Comandante" (631 condamnations à mort, 146 fusillés et 70.000 prisonniers politiques).
Lula da Silva, président du Brésil (Parti des travailleurs, et soupçonné de corruption et de blanchiment d'argent, inculpé pour entrave à la justice et corruption), l'a qualifié de "seul mythe vivant de l'histoire de l'humanité". Hugo Chávez, président bolivarien du Venezuela, a, quant à lui, déclaré que "les hommes comme Fidel ne se retirent jamais". Evo Morales en Bolivie, Daniel Ortega au Nicaragua, les dirigeants de l'ANC en Afrique du Sud, ou encore ceux du MPLA en Angola ont également assuré le président cubain de leur soutien. 

Ahmed Ben Bella qui mena la rébellion FLN en Algérie contre la France alla faire allégeance à Castro dès 1962 (ci-dessous à gauche), mais le président Hollande aussi (ci-dessus à gauche) en mai 2015. Europe 1 écrivit alors que "François Hollande et Fidel Castro ont notamment discuté de la défense de... l'environnement, une cause qui les préoccupe tous les deux[sic]." Le socialiste a-t-il évoqué les droits de l'Homme avec le dictateur "l'ancien chef de l'exécutif cubain" ? 

"J'ai rencontré le président Fidel Castro et je voulais avoir ce moment d'histoire, parce que c'est l'histoire de Cuba, l'histoire du monde. J'avais devant moi un homme qui a fait l'Histoire. Il y a forcément un débat [sic] sur ce qu'a pu être sa place, ses responsabilités [que de pudeur coupable !], mais, venant à Cuba, je voulais rencontrer Fidel Castro. Je sais ce qu'il a pu représenter pour des peuples, y compris en France, et donc il y avait cette volonté de ma part d'aller vers lui, comme lui voulait aller vers la France".

La plupart des observateurs, think-tanks et ONG comme Amnesty International, ont pourtant dénoncé les dérives autoritaires du régime castriste. 
Castro avec le Syrien Hafez el-Assad,
père du 'dictateur' Bachar al-Assad
que combat F. Hollande
Le journaliste cubain en exil Jacobo Machover parle même de "pouvoir absolu". Le Lider Máximo a pris le pouvoir le 1er janvier 1959, jour de la naissance du philosophe. Voilà donc 57 ans que les deux hommes "cohabitent", selon Onfray. Aussi à la lecture du tombereau d'hommages qu'une partie de la classe politique a rendu au défunt, le philosophe a vu rouge ! "Mélenchon a-t-il fumé la moquette ?" se demande-t-il crûment. Le meneur du Parti de gauche et candidat à la présidentielle cherche tout bêtement à obtenir les bonnes grâces du PCF... Michel Onfray ne décolère donc pas contre le député européen qui  en apprenant la mort de Castro participa avec Jack Lang au choeur des pleureuses.
"Une partie de la gauche française rend hommage à Castro ? Elle se prosterne", corrige Pascal Praud sur RTL. "Ce béni-oui-ouisme de cette gauche qui pleure, révère et salue la mort de Fidel Castro montre une nouvelle fois qu'il existe des gentils dictateurs à gauche et méchants tyrans à droite", constate-t-il. "L'épée de Bolivar marche dans le ciel". Constat cinglant de Pascal Praud : "Fumer trop de havanes lui a tapé sur la tête". François Hollande a regretté des "manquements aux droits de l'homme" ? "C'est un peu court pour un régime qui a embastillé, torturé, supprimé des milliers de Cubains", déplore le journaliste. "Jack Lang, qu'on a connu plus inspiré, a évoqué un 'géant mondial', en souvenir de l'époque où Castro dînait à l'Élysée avec François Mitterrand", poursuit-il. "Seul [le trotskiste] Jean-Christophe Cambadélis a eu un éclair de lucidité : 'Il a manqué la démocratie à Cuba'. Tu parles ?", raille Pascal Praud."Staline, Mao, Pol Pot, Castro : les idoles de la gauche au XXe siècle dînent désormais en enfer", lance-t-il. "C'est vrai que tout le monde se trompe en politique. Enfin certains plus que d'autres, quand même", conclut-il.
M'as-tu-vu Jack Lang avec Fidel Castro
Jean-Luc Mélenchon n'a pas l'excuse d'avoir un demi-siècle de propagande derrière lui, ajoute, sans concessions, le philosophe qui déplore que dès samedi matin le fondateur du Parti de gauche se soit précipité à l'ambassade de Cuba pour exhiber son émotion. L'ancien ministre de François Mitterrand a entonné un refrain bien connu en encensant le système médical et le  système éducatif de l'île. Onfray lui réplique que lors d'un voyage à Cuba, il a rencontré des chirurgiens, qui, pour vivre convenablement, devaient conduire des taxis le jour et jouer de la guitare dans des bars le soir. Apprendre à lire et à écrire pour lire la propagande du régime, est-ce à mettre au crédit du dictateur, s'interroge Onfray ?

VOIR et ENTENDRE Pascal Praud s'indigner sur RTL des hommages de la gauche à un "dictateur sanguinaire":


Construction d'un mythe de la mort de Castro...


Le philosophe attire l'attention sur la date suspecte  -le 25 novembre- de la mort officielle du commandant de la révolution. 
Halte aux mensonges politiques ! Le 25 novembre 1956 marque en effet le début de la guérilla menée par Castro... Dans une vidéo artisanale, l'écrivain s'étonne que les deux dates fassent coïncider l'Histoire et la naissance d'un mythe. Il remet donc en cause ce hasard qui refait l'Histoire, un savoir-faire communiste inégalé: "Cela tombe bien d'un point de vue de la mythologie et de l'histoire", ironise, sceptique, l'anarchiste proudhonien.

Il révèle que le chef révolutionnaire décédé à 90 ans se comportait "comme un nabab qui vivait comme un prince des monarchies pétrolières. Rien ne manquait à sa table. Il vivait de manière somptuaire alors que les Cubains manquent de beurre". 


Pour Michel Onfray, l'aveuglement a ses limites : "Un dictateur est un dictateur, quels que soient les buts qu'il propose." Et de conclure : "Sale temps pour la démocratie, sale temps pour la liberté !"

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