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vendredi 7 octobre 2016

Migrants: le placement imposé de clandestins afghans fait gronder Forges-les-Bains

La colère monte à Forges-les-Bains, à 30 kilomètres au sud-ouest de Paris

Manifestations pour faire barrage aux migrants, et parfois même incidents violents


La ventilation des clandestins de la Jungle de Calais à travers le pays échauffe les esprits: manifestations, pétition, invectives.Forges-les-Bains, petite bourgade "rurbaine" de 3.700 habitants en Essonne, un pied dans la vallée de Chevreuse, l’autre sur le campus universitaire d’Orsay, la récente arrivée inopinée de 44 migrants afghans - sur les 91 migrants soudanais et afghans initialement prévus - ne s'est pas déroulée sans heurts. Une partie du site destiné à les accueillir a même été incendié dans la nuit du 5 au 6 septembre dernier. 
L'inondation volontaire d'un bâtiment, suivie de l'incendie vraisemblablement [ou a priori] criminel d'un autre, avait repoussé son ouverture. Depuis ces événements, la commune d'un peu moins de 4.000 habitants est sous tension. Sa maire (sans étiquette), Marie Lespert Chabrier, dénonce "à l'envi", selon Le Figaro, le manque de concertation sur ce projet et soulignait vendredi dans une lettre ouverte que "l'État nous impose l'ouverture du centre"."Ce jour (3 octobre], 44 migrants afghans sont accueillis à Forges-les-Bains dans l'attente du traitement de leur demande d'asile", a fait savoir la préfecture dans un communiqué. L'institution a assuré que "les conditions de sécurité sont réunies" pour cet accueil. L'association Emmaüs Solidarité s'occupe de l'accueil des migrants et de la gestion du centre. Les hommes reçus y resteront en transit, pour une période d'un à quatre mois, le temps de formuler une demande d'asile avant d'être transférés dans des structures adaptées.
Depuis, réunions et conseils municipaux houleux se succèdent. 
Mme Lespert Chabrier avait organisé fin septembre une consultation populaire et une large majorité de votants (59%) a exprimé son opposition catégorique à l'arrivée de migrants dans la commune. Deux semaines plus tôt, une réunion publique d'information s'était déroulée dans un climat houleux, hachée par les cris, les quolibets et les inquiétudes des 700 personnes venues y assister.
Un collectif demande que le nombre d'hommes accueillis soit limité

Plus actif que jamais sur le site Forgeonslavenir.com, le 3 octobre encore, il organisait une manifestation devant l'école.
"Les gens sont en colère. On loge les migrants pas loin d'un établissement scolaire, explique le gérant de l'unique bar de la ville. C'est ce qui semble choquer le plus ici." C'est en effet l'argument principal avancé par le collectif, qui a lancé une pétition en ligne. Intitulée "Non au centre d'accueil des migrants à Forges-les-Bains dans ces conditions !", cette consultation avait recueilli 2.291 soutiens, le 3 octobre. 
"On demande qu'on s'arrête à 44 migrants !" insiste désormais un membre de ce collectif.

A Louveciennes
"Les attentats de Paris sont pour beaucoup dans cette peur des migrants", ajoute un retraité qui vit dans la petite commune. "La France a les moyens d'accueillir ces personnes, pense un autre habitant. Le problème à Forges, c'est que tous ces hommes - de 18 à 40 ans - sont concentrés sur un même lieu en plein centre-ville." Et de citer en exemple la ville voisine de Bonnelles (Yvelines), qui héberge 80 migrants "un peu à l'écart de la commune", sans que cela fasse aucune vague.
L'État, qui récupère une propriété de... la mairie de Paris pour y installer ce centre, a accordé des aménagements à Forges-les-Bains. Le centre doit s'installer dans la commune pour deux ans au lieu de quatre et il doit accueillir au total 91 migrants, et non pas 200 comme prévu à l'origine, avait récemment expliqué la préfète de l'Essonne, Josiane Chevalier. La technique est bien rodée: forcer le trait pour ensuite donner à la population le sentiment qu'au bout du compte elle est gagnante...
Les CAO, c'est quoi ?
164 CAO, centres d'accueil d'orientation, ont été créés par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve depuis novembre 2015. Ils sont gérés par des associations conventionnées par l'Etat et subventionnées par les contribuables. Il s'agit de petites structures [tant que 200 illégaux dans la force d l'âge n'y sont pas parqués] dans lesquelles les migrants -ou clandestins- sont orientés temporairement, le temps pour eux d'effectuer les démarches de demande d'asile. Les réfugiés ne touchent pas d'allocation. Ils bénéficient d'un accompagnement juridique, social et d'un suivi sanitaire: mieux que les salariés de certaines entreprises publiques. Le financement est assuré à 100 % par l'Etat: "Ça ne coûte rien, c'est l'Etat qui paye", assurait déjà Hollande en novembre 2014.... La part du contribuable représente 25 € par jour et par personne, soit 750 euros mensuel, sans les aides sociales. Le SMIC net mensuel à 1.144 €. 5.908 migrants ont d'ores et déjà été orientés dans ces structures temporaires, essentiellement depuis Calais et Dunkerque. 2.908 d'entre eux en sont ressortis depuis : ces centres sont transitoires, les migrants y restent de quelques semaines à quatre mois maximum et la plupart disparaissent dans la nature. 
Ils sont désormais environ 3.000 dans 164 CAO répartis sur 84 départements, soit une moyenne de vingt personnes par centre, mais près d'une centaine dans certains. Seuls 3 CAO disposent officiellement de plus de 50 places.
77 centres se trouvent dans des communes de gauche, 68 dans des communes de droite, et 19 sont implantés dans des villes "sans étiquette". La capacité d'accueil de chacune des communes sélectionnées -sans concertation- n'est pas évaluée en rapport de son importance numérique.
Ce sont les préfectures qui sont chargées de recenser des lieux "adéquats", comme des casernes de gendarmerie ou encore des centres de vacances inoccupés en hiver par les adhérents de syndicats, notamment la CGT.
Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes afghans possibles:
la sécurité dans la commune a été renforcée, avec l'installation d'une... vidéosurveillance. Mieux, dans le genre endormissement de la population, la préfète a tenté de rassurer les Forgeois, précisant que "contrairement à ce qui a été écrit dans un tract distribué sur la brocante, les Forgeois n’auront pas à assumer financièrement le coût de l’hébergement des migrants". Qui, alors ? Les Français solidaires qui sont assujettis à l'impôt. Mais aussi les Forgeois, donc...

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