Mais vendredi, vendeur d'armes de guerre et de destruction, Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense avait des ailes pour officialiser à New Delhi le contrat de vente à l’Inde. Hormis les appareils que la France s’est commandée à elle-même, cet accord sera en effet la plus grosse exportation du chasseur français: 7,89 milliards d’euros qui pourraient contribuer au financement de la CMU au bénéfice des migrants Maliens ou Syriens...

En 2013,
la France avait en revanche perdu 4,5 milliards d’euros en se faisant doubler par le F-35 de l’entreprise américaine Lockheed Martin. Les Pays-Bas avaient préféré acheter 37 chasseurs F-35. 

Seulement 6 des 84 Rafale commandés ont déjà été construits par Dassault. 
Les six premiers ont été livrés à l’Egypte. Les trois premiers appareils l'ont été en juillet 2015, et les trois derniers ont décollé de la base d’Istres (PS) le 28 janvier dernier. Le contrat signé par Jean-Yves Le Drian le 16 février 2015 au Caire avec le président égyptien, le maréchal Abdel Fatah Al-Sissi prévoyait l’achat de 24 appareils (16 biplaces et 8 monoplaces), pour un montant total d’environ 5 milliards d’euros. L’ensemble de la commande devrait être livré pour fin 2016. A trois mois de l'échéance,  la France n’en a donc livré que 6. Or, le maréchal mène un combat difficile contre les Frères musulmans et les alliés de cette organisation panislamiste, la Turquie et le Qatar.

Les exportations ont mis 30 ans pour décoller (1985-2015). A l’origine, le Rafale était promis à un "avenir doré", selon un ouvrage de recherche de Fabrice Dalger. Dès 1986, quelques pays manifestent de l'intérêt pour le nouvel avion de chasse de Dassault. Mais en 2015, aucun Rafale n’était encore vendu à l’export… principalement à cause de son coût élevé et de sa polyvalence, selon Fabrice Dalger. Mais c'est ne pas faire grand cas des sarcasmes de l'opposition intérieure française visant Dassault.

Le montant total des contrats perdus par la France sur l’export de ses Rafale s'élèverait à 15 milliards d’euros. Entre les déconvenues avec la Corée du Sud (3,9 milliards d’euros), Singapour (1 milliard d’euros), le Maroc (2 milliards d’euros), le Brésil (3,6 milliards d’euros), et les Pays-Bas (4,5 milliards d’euros), les appareils français se sont fait devancer à quatre reprises par les constructeurs américains Lockheed Martin (F-16 et F-35) et McDonnell Douglas (F-15 Eagle).

68,2 % des Rafale commandés l'ont été par la France. Sur les 264 Rafale vendus jusqu’à aujourd’hui par Dassault Aviation, 84 l’ont été à l’export (soit 31,8 %), et 180 (soit 68,2 %) ont été vendus à la France (à la quatrième tranche de commandes). Même si les armées françaises ont revu à la baisse leurs projections initiales (l’Etat s'était d’abord engagé à acheter 336 appareils en 1992). Selon le Livre blanc de la Défense 2013, la France a prévu de commander au total 286 appareils à l’avionneur français, qui devrait équiper sa flotte jusqu’en 2040.

Le Rafale aurait eu raison de Kadhafi
Cinq accidents ou défaillances ont été essuyés par le Rafale. Parmi eux, deux ont été mortels : le 6 décembre 2007 , un Rafale qui a décollé de la base de Saint-Dizier (Haute-Marne) s’est écrasé dans une forêt près de Neuvic (Corrèze), et le pilote n'avait pas pu sauver sa vie. Le 24 septembre 2009, un accrochage en vol entre deux Rafale qui rejoignaient le porte-avions Charles-de-Gaulle au large de Perpignan causait leur naufrage. L'un des pilotes n’avait pas réussi à s’éjecter et s'était tué en entrant en contact avec la mer.