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lundi 27 juin 2016

A Grenoble, l'art justifie les attaques contre la police

Le maire se défend contre la polémique soulevée par une fresque hostile à la police

La mairie EELV de Grenoble a autorisé une fresque publique, dans le cadre d'un festival. 
Goin, artiste subventionné, est supposé utiliser des supports recyclés

On y voit deux policiers, armés d'une matraque, frapper Marianne, avec un drapeau français, à terre. Interpellé par Bernard Cazeneuve, Eric Piolle, le maire altermondialiste de Grenoble, ne voit pas le problème.

Légende : "L'Etat matraquant la liberté"
Cette fresque de six mètres sur trois a outragé les forces de police, dans le cadre d'un festival. Le maire de Grenoble ne trouve rien à redire à la représentation de deux policiers, armés chacun d'une matraque et l'un d'entre eux d'un bouclier sur lequel est inscrit "49.3". Ils frappent, à terre, une représentation de Marianne - une "femme" selon le Huffington Post, comme si c'était un moindre mal ! - , drapeau français à la main.  A côté, une inscription provocante déclare que "l'Etat matraquant la liberté".

Les policiers de la ville ont découvert cette oeuvre de 'street art' au hasard d'une patrouille, vendredi matin. "C'est honteux, la République nous la défendons, nous ne lui tapons pas dessus," a expliqué Yannick Biancheri, membre du syndicat SGP Police à Grenoble, à France 3 Alpes.
Que disent de Goin, les baba-cool
Goin, street artiste au style épuré pour un message fort [et flouté]
Malgré les ressemblances avec Banksy, isoler Goin comme copieur serait bien réducteur. Les références sont bien là, la réactivité et l’objectivité est pertinente et soutenu [quel est l'accord grammatical?] par une culture solide et un trait efficace. Le tout permet vite d’oublier l’artiste d’outre manche. Prêt à parcourir les pays et côtoyer la difficulté du peuple grec, l’hypocrisie de l’ONU et de Genève. Goin crée là où son soutien sera le plus apprécié.
Dans ses choix de représentation, on distinguera les grandes puissances du cac40 ou du G20, les démunis, les acculés et leur quotidien social, la mal bouffe, la télé-poubelle, l’argent roi, la relation dominant/dominé, les armes, la guerre… Nos fléaux sont définitivement son inspiration pour nous inviter à réfléchir sur nos votes, nos choix de vie et d’idéal. Il voyage et partage des idées, il découvre et est témoin d’énormité qui le feront peindre des messages plein de sensibilité et d’espérance pour des peuples qui aujourd’hui ne vivent que la corruption et la dictature.
Goin détourne les icones [icônes ?], les slogans qui sont devenu [devenus?] des repères. Ronald terroriste, Poutine en pussy riot: “Putty riot” et lady gaza, statut de la liberté (ci-contre) revisitée [à Lyon] pour traiter des actualités étrangère [étrangères ?] ramené [là, j'abandonne !] à notre culture occidentale. Goin éduque [sic] autant qu’il critique et c’est la [!] aussi que l’équilibre est bien trouvé. Toutes ses créations partent d’une vérité plus ou moins cachée. Les Danaïdes de Fukushima [ci-dessus à gauche, récupérées par l'extrême gauche anti-nucléaire] exprime malheureusement bien le travail infini que va représenter les centrales de Fukushima.
"C'est le but de l'art, affirme le maire écolo"

SpaceJunk à Bayonne
L'organisateur du festival ("Grenoble Street Art Fest"), Jérôme Catz (SpaceJunk), argue que l'artiste a voulu stigmatiser l'Etat et pas la police. Cette œuvre, c’est une allégorie à l’Etat actuel et à l’emploi du 49-3 pour faire passer la loi travail. Si une œuvre d’art fait réagir, c’est bien. C’est aussi le but de l’art", défend-il dans les colonnes du Dauphiné Libéré.

Sur Twitter, Jean-Pierre Barbier (LR), le président du Conseil départemental de l'Isère demande au maire de Grenoble, Eric Piolle (EELV) de prendre ses responsabilités. 

Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve a également pris position.
Les "regrets" ne sont manifestement pas naturels au maire de Grenoble. 



Un maire EELV responsable inviterait-il un artiste subversif sans le connaître ?

Voici la présentation que donne le festival de l'artiste urbain en question: 

Interrogé lundi par France 3 Alpes, Eric Piolle a affirmé ne "pas comprendre cette polémique". 
"On comprend bien sûr l'émoi [sic] de la police. Mais comprendre cet émoi ne veut pas dire s'assoir [s'asseoir ?] sur les textes fondateurs de la République." L'altermondialiste (ci-contre) a, de surcroît, fait la leçon: "la liberté d'expression fait partie des bases fondamentales de la République. Nous sommes dans la liberté d'expression artistique [ci-contre, à Lyon]. Cette même liberté d'expression derrière laquelle nous avions défilé pour Charlie Hebdo."

Revendiquant "un art subversif et engagé", Goin, l'artiste anar auteur de l'œuvre, a défendu son travail auprès du HuffPost. "Le son des bottes, nous ne voulons plus l'entendre, nous en avons marre, nous sommes fatigués… Nous rêvons simplement d'un monde meilleur ou ce que je peins n'existerait plus."

Cette fresque, conçue il y a six mois, "est une allégorie de l'Etat", a souligné Goin, artiste anonyme. Autant dire encagoulé comme un "casseur" de l'ultra gauche, un jour de manif CGT.

Le graffiti controversé trouve d'ailleurs son public...

Lundi encore, la fresque provoquait encore de saines réactions. 
Nicolas Dupont-Aignan, le président de Debout la France, fustigeait ainsi "l'indécence" du maire. Les défenseurs de l'œuvre, de leur côté, invoquaient la liberté d'expression.

L'ancien maire (PS) de Grenoble est sur la même ligne:

Le député et président du Conseil général des Alpes-Maritimes, Éric Ciotti, en charge des questions de police et de sécurité au parti Les Républicains, a condamné cette expression de "haine anti-flics subventionnée par Éric Piolle", appelant Bernard Cazeneuve à porter plainte.

Et que compte faire Valls, premier ministre, à ce qu'on dit ?
C'est pourtant l'occasion rêver de piquer une nouvelle crise et faire sa gueule des mauvais jours, pour un ancien ministre de l'Intérieur.

Pour mémoire, le 16 avril 2016, 
le syndicat Info'com CGT a publié cette affiche incitant à la haine. 

Deux syndicats d'officiers de police avaient déjà protesté contre cette affiche. Pour le SCSI-CFDT (majoritaire chez les officiers de police), c'est une "affiche de la honte". "C'est faire injure aux milliers de policiers et gendarmes blessés ou tués dans l'exercice de leur fonction", a-t-il écrit, ajoutant se réserver le "droit de porter plainte". 
Synergie (second syndicat) a évoqué un "appel abject à la haine" et à la "violence" contre les forces de l'ordre. Il a demandé au ministère de l'Intérieur de "déposer plainte contre cette campagne calomnieuse".

Peines maximales pour incitation à la haine
Propos publics
Propos non publics
Type d'infraction
Peine de prison
1 an
Aucune
Amende
45 000 €
1 500 €

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