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jeudi 14 avril 2016

Censure de l'Elysée: France 2 décommande deux intervenants dérangeants pour Hollande

Quatre Français sélectionnés par l'Elysée et imposés à un Michel Field soumis 

Le président socialiste s'invite dans une émission manipulatrice


L'Elysée dit dialoguer en direct avec des Français, mais triés sur le volet.
Le président défend sa politique  saturant 71% de Français, dans l’espoir d'un sursaut avant la fin de son mandat, avec le concours du service public dans l’émission 'Dialogue citoyen', jeudi 14 avril, sur France 2.
Quatre "témoins" ont été sélectionnés pour échanger avec le chef de l’Etat, dans un dispositif qui prévoit aussi la présence de trois journalistes: le natif de Catalogne, comme Manuel Valls, David Pujadas, journaliste sur France 2 depuis 15 ans, le Franco-marocain Karim Rissouli, journaliste à France 2 et issu du CELSA (l'un de ses formateurs est Claude Posternak, un communiquant de l'association La Transition),  et la franco-libanaise Léa Salamé, journaliste sur France Inter, radio d'Etat...

"La volonté initiale de l’Elysée, c’était que le président soit face à des Français",
explique un journaliste anonyme de la chaîne. "C’est un classique", sourit un autre, tout aussi masqué, d'autant que l'émission est nouvelle, prenant la suite de 'Des Paroles et des Actes', déjà animée par David Pujadas (2011-2016), un cumulard qui a traversé deux quinquennats, de droite comme de gauche et qui
 est toujours présentateur du journal de 20 heures de cette chaîne.

Depuis l’émission fondatrice "Ça nous intéresse, monsieur le Président", conçue par Jacques Pilhan pour François Mitterrand en 1985, tous les présidents se sont prêtés à l’exercice depuis que Jacques Pilhan l'a conçue sur mesures pour François Mitterrand en 1985. Le changement n'est donc pas non plus intervenu sur ce sujet et l'AFP assure que cette intention présidentielle a justement "croisé celle de France Télévisions" (!) d’introduire davantage de "citoyens" dans ses émissions politiques. Le nouveau directeur exécutif chargé de l’information, Michel Field, se justifie en assurant -comme par hasard- que le dialogue citoyen est l'une de ses "marottes".

Les quatre témoins 'politiquement corrects' retenus incarnent les thèmes choisis...

Les quatre témoins incarnent les thèmes retenus pour l’émission: le travail, autrement dit le chômage, le terrorisme, c'est-à-dire l'islamisme, et la crise démocratique, pour ne pas dire la fronde au cœur du PS, ou l'extrême gauche (altermondialiste, communiste et anarchiste) de 'Nuit Debout' dans la rue: tout pour tenter de reconquérir son électorat, avec les moyens du service public, donc des redevables et de la publicité des patrons d'entreprises.

Anne-Laure Constanza, une chef d’entreprise qui a fondé Envie de fraises, une PME de vente de vêtements pour femmes enceintes. Electrice supposée de Nicolas Sarkozy en 2012, elle estime que diriger une société donne "l’impression de courir un marathon avec dix kilos aux pieds". Autre invitée,
Véronique Roy est mère d’un djihadiste converti, parti en Syrie et mort en janvier.
Marwen Belkaid est blogueur de gauche revendiqué et soutien du mouvement 'Nuit Debout'.
Un électeur du FN complétera le panel.

L'Elysée a imposé ses "témoins" à la télévision d'Etat

Deux témoins initialement pressentis ont été écartés du casting initial, une semaine avant l’émission: un éleveur de porcs breton, Nicolas Le Borgne, et une déléguée syndicale Force ouvrière (FO) du volailler Doux, Nadine Hourmant, une bonne cliente des media militants.

Au Monde, journal officieux du PS, Michel Field a raconté que la réduction de six à quatre invités se justifierait finalement par le constat qu’"avoir moins de citoyens permettait d’avoir un vrai dialogue"  (sic) et que le thème de la crise agricole, auquel ces deux témoins étaient rattachés, n’avait pas été retenu. Subalterne ? Les Bretons qui votent socialiste, notamment Le Drian (ministre cumulard qu'ils ont porté à la présidence de région), se tourneront-ils vers le maire de Carhaix, Christian Trouadec, extrémiste de gauche et figure des 'Bonnets rouges' ?

Mais N.
 Hourmant a décrédibilisé cette version, en expliquant qu’elle devait en fait parler de la loi travail – ce que Le Monde a pu vérifier.
Des personnels de France Télévisions reprochent à Michel Field d’avoir cédé à des pressions de l’Elysée, ce qu’il dément. Sur Europe 1, une source élyséenne (innommable?) a nié : "A aucun moment, nous ne sommes intervenus dans la composition du panel pour interroger François Hollande."

Michel Field contesté

Reste que l’Elysée a pu prendre connaissance des "grands équilibres" de l’émission, de son "squelette", des noms des invités, ainsi que du public, pour "des raisons de sécurité", selon Field, comme si depuis quatre années, l'exécutif socialiste en était à un coup d'essai. 
Cet auteur du sulfureux "L'Impasse de la nuit" confirme que la place laissée aux témoins a été au cœur de ses échanges avec l’Elysée et revendique avoir défendu un équilibre entre eux et les journalistes."En accord avec nous, ils ont réduit le temps de dialogue avec les Français pour que le président passe plus de temps à aborder l’actualité avec les journalistes", a assuré au Canard enchaîné le conseiller communication de l’Elysée, Gaspard Gantzer, un fumeur de shit, remettant en question le "dialogue citoyen"...

Cette affaire survient alors que les méthodes managériales de Field sont très contestées dans la rédaction.

Les trois sociétés de journalistes, France 2, France 3 et Francetv Info ont appelé à une assemblée générale, jeudi, qui pourrait voter une motion de défiance contre le directeur.
Cet réquisition de France 2 fait redouter à certains des risques de perturbations de l’émission, à l'intérieur comme aux abords du Musée de l'Homme, au Trocadéro, où ce "dialogue entre soi" est enregistrée.

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