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vendredi 4 mars 2016

Le député Pouria Amirshahi: "je quitte le PS"

Le député franco-iranien des Français de l'étranger  abandonne "le monde des partis"

L'élu socialiste Pouria Amirshahi  quittera le navire socialiste,
ainsi que son mandat de député, l'année prochaine.

Pouria Amirshahi a déclaré sa volonté de "retourner à la vie professionnelle" en 2017: de cadre de la Fédération des mutuelles de France (FMF), il est en effet devenu directeur de trois centres médico-sociaux (Chasseneuil, Confolens et Chabanais) en Charente limousine. 
"Je quitte le PS et le monde des partis en général, rhizomes d'un système institutionnel à bout de souffle. Ils sont devenus des machines électorales sans grande conviction, sans promesse d'avenir heureux pour le pays", déclare l'élu des Français de l'étranger, dans un entretien au Monde daté de samedi. Membre du PS depuis près de 30 ans, il remettra donc son mandat de député de Français de l'étranger.

Le PS est "sans ressorts, sans idées," déplore-t-il.

Les partis "semblent ne pas pouvoir faire grand-chose quand ils ne sont pas carrément dans le renoncement ou la complicité", dénonce-t-il.

"La France n'est pas gouvernée par l'aile droite du PS, mais par des néoconservateurs, dans tous les domaines, à quelques exceptions près... D'ailleurs, leurs alliés sont désormais issus du bloc réactionnaire: déchéance de nationalité, état d'urgence, surenchère pénale, droit du travail", ajoute-t-il en dénonçant une "succession de renoncements" depuis 2012.

Pour autant, P. Amirshahi n'abandonne pas tout engagement. 
"Il faut poser aujourd'hui les fondements d'un modèle viable et doux. Défendre des causes communes entre citoyens, défendre les biens communs tant négligés, stopper la destruction des espèces vivantes, encourager de nouvelles formes de propriété sociale d'entreprise", déclare cet ancien président du syndicat étudiant UNEF et dont la famille a rejoint en 1976 sa grand-mère maternelle membre du Parti communiste iranien, établie en France. Il obtiendra la nationalité française en 1996.
Au Congrès de Reims du PS de 2008, Pouria Amirshahi est membre fondateur du courant Un Monde d'Avance avec Henri Emmanuelli et son disciple  Benoît Hamon,  etc. Elu premier secrétaire de la fédération PS de la Charente, il intègre la nouvelle équipe dirigeante autour de Martine Aubry en tant que secrétaire national aux droits de l'homme, à la drancophonie et au développement. Il est également signataire de l''Appel des appels'  qui milite pour une "insurrection des consciences". Enfin, cet activiste participe activement aux mobilisations liées à l’immigration, concernant les Rom et les étrangers en situation irrégulière tout particulièrement.
"Cela se traduit notamment par la mise en valeur de toutes ces femmes et de tous ces hommes qui luttent ou mènent des expériences qui fonctionnent: c'est la raison d'être du Mouvement commun que j'ai fondé avec d'autres", qui ne présentera pas de candidats "aux élections", ajoute le député.
Fondé en 2014, le 'Mouvement commun' rassemble hors du PS des personnes désireuses de changement social. "Je demande à toute personne de se sentir libre d’être écologiste, communiste, d’être au Front de gauche, ailleurs ou même nulle part. Je vois des intelligences partout. (...) A chaque fois, je demande, comme nous le faisons, de n’exiger de personne de se renier. Si on me parle d’un nouveau parti, d’une nouvelle étiquette, d’une nouvelle scission, ma démarche n’aura pas été comprise."
Les décisions de l'exécutif le révulsent

Le député a manifesté son opposition à la politique de la majorité à plusieurs reprises. 
Il a notamment voté contre le projet de révision constitutionnelle dans ses deux aspects, l'inscription de l'état d'urgence dans la Constitution et la déchéance de nationalité.
Il a également critiqué le projet de loi antiterroriste défendu par le gouvernement devant l'Assemblée nationale, déclarant dans les colonnes du Figaro : "Le pouvoir est en train de céder aux revendications des policiers (...) Manuel Valls n'est plus Premier ministre, il est le porte-parole des policiers".

Il s'est également manifesté contre le projet de réforme du Code du Travail que Valls préfère associer au nom de Myriam El Khomri, "une honte" et "une grande régression," selon ses termes.



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